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C’est la fête aux villages…
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C’est la fête aux villages…
Après huit ans, les habitants pourront élire leurs (nouveaux) conseillers. Des 5 347 candidats en lice, quelque 1 400 sont âgés de moins de 35 ans. Ces derniers, pour la plupart témoins d’inaction au sein de leur village, souhaitent apporter leur contribution à la société, surtout concernant la prolifération des drogues, qui mine la jeunesse. Au-delà de la chose politique, ces élections représentent pour les simples villageois l’espoir d’une nouvelle direction, de solutions à leurs problèmes, d’une vie meilleure…
J-1. Les 547 281 électeurs résidant dans les 130 villages sont appelés à élire leurs conseillers locaux ce dimanche. Si, au départ, ils étaient 5 379 candidats, désormais ils ne sont que 5 347 en course. Le reste s’est désisté, selon les dispositions légales à cet effet. Mais les chiffres le témoignent : l’engouement que démontrent les villageois pour ces élections cette année est bien réel…
En 2012, ils n’étaient que 3 895 candidats en lice, dispersés dans 420 groupes. Huit ans après, ce ne sont pas moins de 610 équipes qui se sont alignées le 20 octobre, lors des enregistrements. Il faut aussi compter, en 2020, l’intérêt de plus de jeunes pour les villageoises. On note ainsi 390 candidats âgés entre 18 ans et 25 ans et 996 autres dans la tranche d’âge de 26 ans à 35 ans… Les politiciens ne cachent pas, non plus, leur intérêt pour ces élections.
Vent de changement
Plusieurs facteurs expliquent cette ferveur. D’abord, les dernières villageoises remontent à 2012. Elles devaient se faire en 2018, mais le gouvernement avait amendé la loi pour les renvoyer. Dans les divers reportages effectués à travers l’île, un sentiment prime auprès des résidents : la volonté de prendre les choses en main pour le développement de leurs villages respectifs et pour y apporter un vent de changement. D’autant qu’ils ont une préoccupation majeure commune, soit la prolifération de la drogue, surtout auprès des jeunes. Dans un entretien paru sur lexpress.mu, Vinay Sobrun, membre du Mouvement militant mauricien et ancien président du conseil des districts, analyse la situation. «La mobilisation générée par les villageoises est particulièrement plus marquée chez les jeunes. La gestion déplorable des affaires de l’État, les inégalités généralisées, l’escalade de la fraude et de la corruption, ainsi que d’autres pratiques répréhensibles font que les jeunes se sentent de plus en plus interpellés et prêts à s’engager, à agir et à se faire entendre comme en témoigne leur participation aux récentes marches citoyennes», dit-il.
D’ailleurs, ceux qui parcourent les différentes localités ont dû croiser des voitures portant des pavillons des divers groupes ou voir les affiches qui ne manquent pas. C’est un signe que les villages sont en ébullition.
Les politiciens dans la danse
L’enjeu est local. Mais, pourtant, les politiciens, notamment ceux du gouvernement, mettent de tout leur poids dans la campagne électorale sans gêne, donnant même des consignes de vote. Du jamais-vu.
Le ministre du Transport, Alan Ganoo, a été une première fois filmé à son insu à Chemin-Grenier, le 5 novembre, alors qu’il prenait la parole lors d’un meeting organisé par le Mouvement Socialiste de Chemin-Grenier. Lors de cette soirée, le ministre a donné des consignes de vote tout en promettant du travail aux électeurs de la localité. «Zot vot enn lékip pros avek gouvernman parski li pou fasilit dévlopman dan Chemin-Grenier. Nou pé kré travay. 100 dimounn CNT pé pran. Patant taxi pé largé dan bann gran vilaz», annonçait le ministre.
Une autre vidéo a été diffusée au cours de cette semaine montrant toujours le même ministre en pleine campagne électorale. Mercredi, il était à PetiteRivière pour prendre la parole lors d’une réunion pour donner des consignes de vote. Cette fois-ci, il n’était pas seul. L’ancien ministre Anil Gayan a pris également la parole. Des clichés de cette réunion ont été publiés par l’express. Alan Ganoo était dans plusieurs villages tombant dans le district de Rivière-Noire.
Alan Ganoo n’est pas le seul ministre qui fait campagne. Sudheer Maudhoo a organisé des activités à Belle-Mare notamment, où il a fait une fête pour les personnes âgées. Cependant, le ministre de la Pêche a été plus malin que son collègue. L’utilisation des portables était interdite dans les lieux où il était présent. Donc, il n’a pas été filmé. Par ailleurs, d’autres politiciens ont marqué leur présence plus subtilement sur le terrain. Par exemple, la site visit d’Anwar Husnoo, le ministre des Administrations régionales, à Bel-Air-Rivière-Sèche, suscite des interrogations chez les candidats proches de l’opposition. Il était sur des chantiers pour un constat de l’avancement des travaux pour le nouveau marché, la gare routière et le centre de santé de cette localité.
D’autre part, il y a également des politiciens qui sont candidats. L’ancien député du Mouvement socialiste militant Alain Aliphon et Nicole Hack du Parti travailliste sont adversaires à Albion. Dans cette même localité, Patrick Belcourt, candidat battu aux élections générales, soutient un groupe.
Plus de femmes s’alignent dans la tranche d’âge 18-25
La Commission électorale a réparti les 5 383 candidats s’alignant pour les élections villageoises en cinq tranches d’âge. Ainsi, si dans quatre catégories il y a davantage d’hommes que de femmes, dans la tranche d’âge de 18 à 25, il y a en revanche plus de candidates. Elles sont 213 contre 177 hommes. C’est dans la tranche d’âge de 36 à 50 ans qu’il y a le plus grand nombre de candidats, soit 2 188, soit 1 474 hommes contre 714 femmes. Au niveau de la tranche d’âge de 51-60 ans, 935 hommes contre 301 femmes sont en lice. À noter que 573 seniors (60 ans à monter) sont candidats à ces élections. Parmi eux, 96 femmes.
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