Publicité
Agalega: la presse indienne parle d’installations de surveillance à Maurice
Par
Partager cet article
Agalega: la presse indienne parle d’installations de surveillance à Maurice
«En tant que citoyen et patriote on a le droit de savoir ce qui est en train de se passer à Agalega. Disclosure is mandatory aussi bien pour nous que pour l’Inde.» Le leader de l’opposition n’est pas resté indifférent à la décision de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) d’exiger, depuis le 3 décembre, une garantie bancaire de Rs 403 000 à tout Mauricien désirant se rendre à Agalega. Arvin Boolell relance le débat autour du deal classé confidentiel entre Maurice et l’Inde au sujet de cet archipel. Il était absent hier de l’hémicycle après avoir été suspendu pour deux séances, le 24 novembre.
Après la parution de l’article intitulé Agalega l’inaccessible paru lundi dans nos colonnes, Arvin Boolell a approché notre rédaction pour faire part de ses inquiétudes et appréhensions. D’abord, le leader de l’opposition est catégorique : «Nous sommes contre la garantie bancaire de Rs 403 000 imposée, puisque cela va à l’encontre du droit des Mauri ciens sur leur territoire.»
Mais, au-delà, si le deal a pour toile de fond la sécurité dans cette zone de l’océan Indien, «nous avons tous au moins le droit de savoir».
Système de surveillance
Hormis une nouvelle piste d’atterrissage et une jetée, quelles autres infrastructures l’Inde prévoit-elle d’installer à Agalega ? s’interroge le leader de l’opposition. Avant de rappeler que Maurice est signataire du Traité de Pelindaba qui stipule que l’Afrique doit être une zone exempte d’armes nucléaires.
Pendant ce temps, la presse indépendante indienne apporte des éléments sans ambiguïté en matière des derniers développements de la stratégie indienne dans l’océan Indien. Dans un article de The Telegraph India, publié en ligne le 1er décembre, des sources au sein de l’Establishment de la sécurité indiquent que l’Inde prévoit de mettre en place des systèmes de radar de surveillance côtière dans des pays amis dont Maurice (tout semble indiquer que ce sera à Agalega), le Bangladesh, Myanmar, les Maldives et le Sri Lanka pour contrer la présence croissante de la Chine dans la région océan Indien.
D’ailleurs, il cite un responsable de la sécurité au ministère de l’Intérieur indien qui affirme que «ces radars sont destinés à la surveillance maritime et peuvent facilement détecter les bateaux, les navires de pêche et toute activité illégale en mer».
Tout cela parce que l’Inde est préoccupée par l’influence croissante de la Chine dans l’océan Indien, a déclaré un responsable de la marine indienne à The Telegraph India. La Grande péninsule, dit-il, «même s’ils prétendent que c’est pour lutter contre la piraterie», a procédé à une évaluation de la menace que représentent les sous-marins de l’armée chinoise dans l’océan Indien. Outre la surveillance des activités illégales en mer, les systèmes de radar de surveillance côtière de l’Inde, précise-t-il, permettront de surveiller les mouvements des sousmarins chinois.
D’ailleurs, toujours selon ce fonctionnaire à The Telegraph India, un navire de recherche chinois qui était entré dans les eaux indiennes l’année dernière près des îles Andaman et Nicobar «est soupçonné d’avoir été en mission d’espionnage».
Sauf qu’à Maurice, c’est toujours silence radio du côté des autorités, dont le bureau du Premier ministre qui contrôle les affaires des îles éparses. Cette omerta ne fait qu’amplifier les appréhensions des Agaléens et des Mauriciens.
Un habitant d’Agalega se dit persuadé, surtout, après la décision communiquée par l’OIDC de restreindre l’accessibilité à l’archipel, que celui-ci connaîtra le même sort que les Chagos. À savoir, qu’il sera, à terme, vidé de ses habitants pour laisser le champ libre à un pays tiers, ici, la Grande péninsule.
Dans la même veine, comment oublier la suppression du Hansard de la phrase «I will do the needful» de l’ancien ministre des Administrations régionales, Mahen Jhugroo, le 4 avril 2017 à l’Assemblée nationale ? Ce dernier avait affirmé qu’il ferait le nécessaire en réponse à une question supplémentaire sur Agalega du député du Mouvement militant mauricien Aadil Ameer Meea, qui souhaitait que le contenu du protocole d’accord entre Maurice et l’Inde sur la construction de la piste d’atterrissage et d’une jetée dans l’archipel, et l’Implementation Report soient divulgués. L’enquête ouverte par la speaker d’alors Maya Hanoomanjee qui, pourtant au départ avait trouvé «grave» cette modification du Hansard, a finalement conclu qu’aucun outrage à l’Assemblée nationale n’avait été établi.
Assemblée nationale : Aadil Ameer Meea réclame l’abandon de la caution
<p>À l’heure de l’ajournement du Parlement, le député mauve Aadil Ameer Meea a plaidé en faveur de l’<em>«enlèvement immédiat»</em> de la décision de l’<em>Outer Islands Development Corporation</em> d’imposer une caution de Rs 403 000 pour les déplacements vers Agalega. Cette nouvelle condition, qui limite singulièrement l’accès à l’île du Nord et l’île du Sud a été annoncée en début de semaine. Une mesure que l’OIDC justifie en disant que c’est pour couvrir les frais d’un éventuel déplacement du Dornier, en cas d’évacuation sanitaire. Le <em>Deputy Speaker</em> a coupé court au discours du député de la circonscription Port-Louis Est/Port-Louis maritime, qui comprend également Agalega. Il a insisté pour qu’à l’ajournement, Aadil Ameer Meea soit bref. Après le plaidoyer du député de l’opposition, le<em> «Deputy Prime minister»</em>, Steve Obeegadoo a répondu en indiquant qu’il réfèrera la question au Premier ministre.</p>
Publicité
Les plus récents