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Urvasi Pauvaday: «Vivre un roman, c’est se laisser transporter par l’histoire»

14 décembre 2020, 07:30

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Urvasi Pauvaday: «Vivre un roman, c’est se laisser transporter par l’histoire»

Elle a fait des études de droit à l’université de Bordeaux, puis à l’université de Panthéon-Sorbonne. Et effectue actuellement un Master 2 en droit bancaire et financier, à l’université de Montpellier. Urvasi Pauvaday, une jeune auteure, sort sa première fiction : «Viatorem».

Viatorem est une fiction qui ne doit pas être lue, mais vécue. Comment vit-on un roman ?
Tout simplement en se laissant porter par son imagination. De la même manière que lors de vos vacances vous engagez un guide afin de vous faire découvrir des endroits merveilleux ; par la lecture, la narratrice devient ainsi votre guide. Vivre un roman, c’est se laisser transporter par l’histoire et en oublier même que vous êtes en train de lire des pages. C’est vous perdre dans votre propre créativité pour rejoindre un monde imaginaire.

J’ai toujours voulu écrire une histoire qui éveillerait quelque chose en chaque lecteur – que ce soit un lointain souvenir d’enfance ; une émotion enterrée trop rapidement ; une décision difficile à prendre ; de façon à ce qu’il/elle éprouve de l’empathie pour le protagoniste. Ainsi, il faut pouvoir oublier tout ce qui vous entoure : vos proches, le bruit que peuvent faire vos voisins, jusqu’au fait même de vous oublier vous-même. C’est être en apesanteur. Pour se perdre dans de tel monde, il faut se faire confiance et apprendre à se laisser porter par l’histoire.

Lorsque j’écrivais, les images et les scènes arboraient un caractère limpide dans mon imagination. J’espère avoir réussi à les retranscrire de la même façon à mes lecteurs, afin qu’ils puissent également vivre cette expérience avec autant d’intensité que je l’ai vécue. Toutefois, il est également important pour moi que chacun puisse y ajouter sa touche personnelle. C’est ce qui rend, à mon sens, encore plus incroyable, les romans de fiction/fantasy. Et c’est d’ailleurs dans ce but que j’omets parfois certains détails expressément pour permettre à mon lecteur de visualiser sa propre version des choses. C’est ainsi que j’entends «vivre un roman» plutôt que de le lire.

Si le monde tel que nous le connaissons n’existait pas, alors on l’invente. En quoi le monde imaginé par vous ressemble à et diffère de celui qui est le nôtre ?
«Si le monde tel que nous le connaissons n’existait pas, alors on l’invente.» Je dois admettre que de prime abord, cette phrase m’a l’air d’être un peu ambiguë. En effet, à mon sens, s’il arrivait que le monde tel que nous le connaissons n’existait pas, on ne serait pas forcément amené à l’inventer. Le monde que j’ai créé diffère de celui dans lequel nous vivons actuellement parce que, par le biais de mon roman, je vous invite à visiter un monde que j’ai créé, non pas de toute pièce, car je m’appuie toutefois sur celui bel et bien existant mais dont les grands concepts varient.

Par exemple, la façon dont les habitants communiquent mais aussi leurs coutumes ainsi que leurs perceptions sur la famille diffèrent. La vie en elle-même s’avère différente de ce qu’on pourrait connaître dans ce monde. En vérité, la question est tellement large que ça prendrait tout un roman pour vous expliquer en quoi les mondes que j’ai créés au travers de mon écriture diffèrent du nôtre. De plus, le descriptif de cet univers constitue un grand aspect du roman, ainsi pour pouvoir apprécier pleinement cette comparaison je vous enjoins à vous plonger au cœur de ce dernier.

Je tiens à préciser que je ne nie, à aucun moment, l’existence du monde tel que nous le connaissons, il ne s’agit dans mon roman que d’une des dimensions de ce monde. Cette précision ainsi dite me permet de répondre à la question de savoir en quoi l’univers que j’ai créé ressemble au monde dans lequel nous vivons actuellement. Le protagoniste du roman est une fille âgée de vingt ans qui vit d’abord et avant tout dans ce monde, ce n’est qu’après qu’elle voyage vers d’autres mondes qui lui sont inconnus. Par ces voyages, et son appréhension de ces nouveaux mondes, elle va alors s’adonner à faire plusieurs comparatifs avec son propre monde.

Vous verrez dans le roman que je n’exploite pas les créatures légendaires qui existent déjà, telles que les loups-garous, les sorciers, ou encore les vampires. J’ai préféré créer d’autres créatures et d’autres êtres que vous ne rencontrerez pas ailleurs, du moins, je l’espère ! Il en reste que les diverses dimensions de cet univers connaissent les mêmes émotions que nous vivons tous au quotidien, telles que la joie, l’amour, le regret, etc. Vous retrouverez bien évidemment ces grands thèmes au cœur du roman.

Sortir des études de droit et pénétrer dans l’univers de Viatorem, serait-ce votre façon de vous évader du monde réel ? Comment écrivez-vous ? Quand ? Cela vous a pris combien de temps pour sortir ce premier roman ?
Je vais commencer par répondre à la première question portant sur le fait de m’évader. Écrire a toujours été une de mes passions depuis l’âge de 12 ans. Certes, nous avons tous besoin d’une échappatoire de temps en temps et oui, écrire me permet d’atteindre cet objectif, mais ce n’est pas tant de s’évader de notre monde que je recherchais à l’époque, ni que je recherche aujourd’hui, mais plutôt l’appréciation du pouvoir de la plume. Je m’explique – ce que nous ne pourrons jamais vivre dans ce monde est tout à fait possible dès que l’on se munit d’une plume et d’une page blanche. C’est cette possibilité de pouvoir créer des choses, même complètement inimaginables dans notre monde, qui m’a toujours émerveillé. Même le langage ne peut alors agir comme barrière quand on peut tout à fait inventer des mots et les doter d’une signification à part entière. Ainsi, tout est permis ! C’est davantage cela qui me pousse à écrire de la fiction. Ce n’est donc pas le roman Viatorem en soi qui me permet de m’évader du monde réel lorsque l’envie me prend – mais écrire tout simplement.

Concernant ma façon d’écrire, je dois dire que j’écris surtout sans établir de plan au préalable pour éviter de me restreindre dans mes idées. Comme j’ai expliqué plus haut, j’essaye autant que possible de ne pas entraver ce pouvoir de création infinie – que seule l’écriture peut m’offrir. D’ailleurs, ma mère pourra vous le confirmer ! Je lui lisais souvent les chapitres que j’écrivais et à la fin de ces lectures elle me demandait tout aussi souvent ce qui se passerait dans la suite de l’histoire. Question à laquelle je lui répondais par ce que j’avais en tête qui me traversait momentanément l’esprit mais lorsque j’écrivais effectivement les chapitres suivants, l’histoire changeait souvent de façon drastique.

Ma compagne la plus fidèle le long du chemin de l’écriture est l’improvisation. Face à la feuille blanche, j’improvise. Je ne retouche jamais l’histoire – du moins jusqu’à ce que le roman soit complètement terminé, et que la phase d’édition du roman commence. Je me dois d’ajouter que pour ce roman spécifique, j’ai commencé à écrire à la main. Il est vrai que j’utilise beaucoup mon ordinateur pour mes cours, ainsi ça me détendait alors d’écrire «à l’ancienne» – si j’ose dire. Les 22 premiers chapitres ont donc été rédigés de manière manuscrite. Toutefois, lorsque j’ai décidé de publier mon roman, j’ai réalisé que le caractère manuscrit de ce dernier me poserait un problème au niveau sa la retranscription à l’ordinateur. Ainsi, j’ai terminé les 54 autres chapitres à l’ordinateur – un gain de temps et de facilité qui n’est pas négligeable. Ce sont d’ailleurs mes meilleures amies du collège qui se sont portées volontaires pour retaper tout ce que j’avais écrit à la main, me libérant ainsi pour terminer, au plus vite, mon roman.

Je dirai que le soir m’inspire davantage. Je me suis donc souvent retrouvée en face de la fenêtre de mon appartement étudiant, pour regarder la lune tout en écrivant.

Lorsque la pandémie du Covid-19 a donné lieu à un confinement national, j’étais alors à Paris, et malgré les difficultés traversées lors de cette période, j’ai profité au maximum des heures, habituellement consacrées aux allers-retours de l’université, pour écrire mon roman.

J’ai commencé à écrire mon roman en juillet 2018 et l’ai achevé en août 2020. Toutefois, étant donné que j’ai décidé d’auto-publier ce dernier, cela m’a pris environ quatre mois pour tout finaliser. À commencer par l’édition (pour laquelle mes parents m’ont énormément aidé), la couverture du livre (pour laquelle j’ai organisé un concours de graphic design), la relecture, la mise en pages, et enfin la publication en versions numérique et papier sur Amazon et Ingramspark – cela a pris beaucoup plus de temps que prévu et ce n’est qu’en décembre 2020 que j’ai pu effectivement sortir le roman.

Quelle sera la suite de Viatorem ? Ses personnages vont-ils continuer leur existence ?
Le roman est complet en soi, donc il n’y aura pas forcément de suite à l’histoire. Étant donné que je n’aime pas me limiter lorsqu’il s’agit d’écrire, tout dépendra alors de là où mon imagination décidera de m’emporter. Toutefois, j’espère que l’univers que j’ai créé ainsi que les créatures fantastiques et les personnages auront le mérite de conserver une place à jamais dans le cœur et dans l’esprit de mes lecteurs.

Qui êtes-vous ? Parcours et croyances.
Je suis née à Maurice, mais j’ai passé une partie de mon enfance à Rodrigues et une partie au Pays des Galles pendant. C’est effectivement au Royaume-Uni que j’ai développé une passion pour la lecture grâce au reading time imposé aux élèves à l’école primaire. Ma famille et moi sommes retournés à Maurice en 2005 et j’ai été admise à James Toolsy Government School pour mes études primaires. En 2009, j’ai été accepté au collège de Lorette de Curepipe, où j’ai fait toutes mes études secondaires. Une fois au collège, j’ai commencé par suivre une filière scientifique en SC, pour finalement me tourner vers un parcours linguistique en HSC. J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier tous mes professeurs – surtout ceux qui m’ont encouragé à poursuivre ma passion pour l’écriture – et sans qui je n’aurais jamais réussi à publier ce roman.

En 2015, j’ai quitté le collège pour venir faire des études de droit en France. J’ai commencé par faire une licence de droit à l’université de Bordeaux, pour ensuite faire ma première année de Master en droit des affaires à l’université de Panthéon-Sorbonne à Paris. Cette année a été une des plus difficiles pour moi, surtout avec la grève nationale et la crise du Covid-19, ce qui a rendu ma période d’adaptation à cette ville très difficile. L’année d’après j’ai donc décidé de poursuivre mon Master dans le sud de la France. Ainsi, j’ai été admise à l’université de Montpellier pour effectuer un Master 2 en droit bancaire et financier.

À l’heure actuelle, j’envisage dans un premier temps de travailler en tant que juriste spécialisée en droit bancaire avant de poursuivre dans un second temps mon projet de carrière, c’est-à-dire devenir maître de conférences de droit bancaire. Certes, à première vue, mon parcours a l’air d’être très académique, mais j’ai trouvé très important de maintenir en parallèle une activité artistique me permettant de m’exprimer différemment et comme vous l’aviez si bien dit, de m’«évader» quand il me l’est nécessaire.

En termes de croyances, je suis quelqu’une d’assez simple. J’essaye de vivre mon quotidien en appréciant toutes les petites joies que la vie a à offrir. Si une conviction me porte, c’est celle que je suis seule maîtresse de mon bonheur, et je vis donc selon ce principe.

Pourquoi on devrait acheter votre livre sur Amazon ?
J’ai commencé à écrire ce roman sans aucune intention de le publier, l’idée ne m’effleurant même pas l’esprit. Mais après avoir fait lire les premiers chapitres à mes proches, mon idée à changer du tout au tout. Ces derniers ont su me convaincre par leurs nombreux encouragements de le publier afin de partager cette histoire avec d’autres passionnés du monde fantastique. J’ai adoré écrire ce roman, comme je vous l’ai dit antérieurement. J’espère juste avoir pu retranscrire les images qui se sont imposées à moi tout au long de ce voyage d’écriture, pour ainsi partager les merveilles de cette histoire avec d’autres.

J’ai toujours rêvé de publier un roman, mais c’est aujourd'hui davantage l’histoire contenue dans les pages du roman que j’ai envie de partager avec vous – et non pas la réalisation de mon rêve. Qui sait, peut-être même pourrais-je éveiller l’âme écrivaine d’un certain nombre de mes lecteurs ?

Je tiens à rajouter que j’ai créé une page Facebook à laquelle vous pouvez vous abonner pour suivre l’actualité du roman Viatorem, et qui accueille également les commentaires, retours, et feedback des lecteurs. La version ebook est actuellement disponible sur Amazon (Kindle Store), Apple books, Barnes & Noble et Kobo. La version papier sera également rendu disponible, mais dans le contexte actuel, il sera compliqué de s’en procurer une copie à Maurice. Les huit premiers chapitres du roman sont actuellement disponibles gratuitement sur Amazon (en version numérique) pour ceux et celles qui aimeraient avoir un premier aperçu du roman avant de l’acheter. Vous le retrouverez sur le Amazon Kindle Store.