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Children’s Bill adopté mais majorité et opposition boycottent mutuellement des discours

16 décembre 2020, 12:31

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Children’s Bill adopté mais majorité et opposition boycottent mutuellement des discours

Les caméras de la Parliamentary TV de la MBC ne l’ont pas montré hier, mardi 15 décembre : un double boycott. Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a fait son retour au Parlement après sa suspension, alors même que des membres du gouvernement réclament sa démission l’accusant d’avoir fait de fausses déclarations de ses avoirs. Le député du Parti travailliste (PTr) a été le dernier membre de l’opposition à prendre la parole sur les trois projets de loi – le Children’s Bill, le Children’s Court Bill et le Child Offender Register Bill. 

Toutefois, dès qu’il s’est mis débout pour s’exprimer, le Premier ministre a quitté l’Hémicycle suivi de plusieurs élus. Parmi, Yogida Sawmynaden, Mahen Seeruttun, Avinash Teeluck, Sandra Mayotte, Joanne Tour, Tania Diolle, Anjiv Ramdhany et Ismael Rawoo. 

Cependant, ils ont regagné leur place à la fin de son intervention aussitôt que Fazila Jeewa-Daureeawoo, ministre de l’Intégration sociale, a pris la parole. 

Mais l’opposition a riposté. Dès que la ministre a entamé son intervention, ils ont quitté l’Hémicycle l’un après l’autre. À un moment, il n’y avait aucun élu sur les bancs de l’opposition. Ils n’étaient même pas présents quand le Premier ministre a pris la parole. 

Temps pris

Cependant, ils étaient de retour quand la ministre Kalpana Koonjoo-Shah a conclu les débats sur les trois projets de loi. Ils ont même participé au Committee Stage avec Paul Bérenger et Reza Uteem faisant des propositions à la ministre. 

Lors de son intervention, le leader de l’opposition a critiqué le temps pris par le gouvernement pour présenter ce projet de loi alors que, dit-il, c’était une promesse de la campagne de 2014. Il a aussi parlé des difficultés auxquelles font face la brigade des mineurs et la Child Development Unit pour fonctionner correctement. Le député du PTr a aussi déploré qu’il n’y ait pas eu de consultations avant la rédaction de ces projets de loi. 

Avant lui, le ministre du Transport, Alan Ganoo, a félicité le gouvernement pour la création d’un tribunal pour les enfants victimes d’abus. Il a fait une demande pour que les policiers y travaillant ne portent pas d’uniforme et que les avocats ne revêtent pas de toge. Fazila Jeewa-Daureeawoo a, elle, expliqué que ces projets de loi sont complexes et que c’est pour cette raison que leur préparation a pris du temps.

Le «Children’s Bill» voté avec amendements

Le Children’s Bill a finalement été voté avec amendements. Selon la ministre Kalpana Koonjoo-Shah, des fautes grammaticales sont à l’origine de certains amendements alors que dans d’autres clauses, des changements ont été effectués pour apporter «plus de clarté». 

Parmi les amendements apportés, c’est notamment celui de l'article 19 du projet de loi qui dérange les membres du MMM. Avant l’amendement, ce n’était pas considéré comme un délit si un enfant de plus de 12 ans consentait à un rapport sexuel. Toutefois, après avoir pris note des critiques des membres pendant les débats, Kalpana Koonjoo-Shah a ramené l’âge à 16 ans. Le MMM s’est dit contre car, selon les dispositions de la loi, un enfant est un individu qui a moins de 18 ans. 

La garde au père

Qu’en est-il de ceux de la tranche 16-18 ans ? s’est demandé Reza Uteem. Mais la ministre a maintenu le changement avec l’appui de Maneesh Gobin, Attorney General. Des provisions ont été aussi faites pour que le père dans les cas d’enfant de moins de cinq ans puisse demander la garde de celui-ci. Selon la nouvelle loi, un juge devra prendre en considération la capacité de prise en charge de la mère. «Nous avons vu dans plusieurs cas que la mère n’était pas apte à prendre la responsabilité de son enfant.» 

Le Children’s Court Bill et le Child Sex Offender Register Bill ont aussi été votés et viendront complémenter le Children’s Bill. Kalpana Koonjoo-Shah estime que les trois projets de loi votés représentent des «décisions audacieuses» du gouvernement. Elle a aussi fait ressortir que la castration chimique est considérée par son ministère dans les cas d’abus sexuels mais qu’il était important que des consultations aient lieu au préalable.