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Allégation d’attouchements sexuels par un policier: la version de la Miss Universe Maurice remise en cause

26 décembre 2020, 17:00

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Allégation d’attouchements sexuels par un policier: la version de la Miss Universe Maurice remise en cause

Elle a été critiquée pour avoir en tant que Miss Universe Mauritius donné le mauvais exemple en faisant des allégations gratuites et non-fondées contre un policier pour attentat à la pudeur lorsqu’elle était petite. Incohérente dans sa version des faits, la plaignante a essuyé des critiques de la part du magistrat Raj Seebaluck (Acting Deputy Master and Registrar) qui a rendu son tout dernier jugement le mardi 22 décembre et qui a accordé le bénéfice du doute au policier Dorsamy Kullean. Ce dernier avait retenu les services de Mes Yousuf Mohamed, Senior Counsel et Arshaad Inder.

Selon la jeune femme, ce policier l’aurait fait des attouchements sexuels à l’âge de 6 à 7 ans. «Ma mère vivait en concubinage avec l’accusé au quartier de la Special Mobile Force de Vacoas et j’étais toute petite. Je me souviens, que d’avant aller à l’école un jour pendant l’année 2013-2014, ma mère s’était déjà rendue à son travail et je ne sais pas où se trouvait ma petite sœur. C’est là qu’il m’avait mise sur la table à manger et m’a toucher mes parties intimes,» raconte-t-elle.

D’ajouter que le policier de 43 ans lui aurait menacé par la suite. «Il m’avait dit : si tu dis à quelqu’un, je peux faire toute ta famille aller en prison,» explique la jeune femme qui avait porté plainte à l’âge de 19 ans. Or, le policier aurait récidivé une autre occasion où elle devait se rendre à l’école. «Je ne me souviens pas vraiment mais c’était soit qu’après ma douche ou pendant la douche qu’il m’avait épiée et m’avait fait des attouchements. Ce n’était pas tout. Il se trouvait sur son lit, torse-nu et je ne sais pas comment je me suis retrouvée à un moment donné, sur ses genoux,» poursuit la victime.

Or, le policier qui compte 23 ans de service nie. «Après ma séparation avec ma femme, j’avais fait la connaissance d’une femme de 29 ans qui vivait avec ses deux filles de 5 et 2 ans respectivement. On est tombé amoureux et elle avait décidé d’emménager chez moi en octobre 2013. J’avais également la garde de ma petite fille de quatre ans,» explique Dorsamy Kullean. Pour lui, sa relation avec la plaignante s’est dégénérée avec que le papa de cette dernière aurait eu un conflit avec lui. «Parfois elle m’appelait papa, parfois elle me dit que je ne suis pas son père. Pour moi, c’est une fausse allégation d’autant plus qu’elle ne s’entendait pas avec ma petite fille et je dirai qu’il y avait un conflit et une jalousie,» explique le policier.

Mars 2006, le couple se sépare à cause, dit-il, du conflit entre les deux fillettes. «C’est le 10 juillet 2017 que j’ai appris qu’une plainte a été portée contre moi mais c’est faux.»

 Et en cour, pressée de questions, la Miss Universe Maurice explique qu’elle a décidé de porter plainte soit plus de dix ans après vu qu’elle craignait que si elle se confiait à son père biologique sur les incidents sexuels, sa maman pourrait perdre la garde légale de ses enfants. «J’ai eu que deux petits amis dans ma vie et je ne les ai rien dit non plus. J’ai brisé le silence pour empêcher aux prédateurs sexuels de commettre ces actes malveillants sur ces jeunes filles. » Très active sur les réseaux sociaux et après avoir relaté sa mésaventure à un groupe de presse, elle dit avoir reçu les doléances de plusieurs filles victimes mais concède n’avoir rien vérifié ni a-t-elle rapporté l’affaire à la police.

Tantôt elle dit s’être confié à son père biologique, tantôt elle dit avoir tout dit à la nouvelle femme de ce dernier et tantôt elle revient sur sa version des faits et soutient avoir tout divulguée à sa maman.

Or, le magistrat a trouvé que l’accusé a réussi le test du contre-interrogatoire et a maintenu sa version en Cour mais estime qu’elle a été incapable de donner des précisions sur les quatre incidents qui auraient eu lieu. «Je note des incohérences flagrantes dans sa version des faits et je trouve surprenant qu’une fille de 6 à 7 ans puisse se soucier de la garde légale des enfants alors qu’elle a eu l’occasion de tout raconter à son père qui venait la voir,» observe Raj Seebaluck.

Ce dernier va plus loin pour noter qu’elle a choisi de ne rien dire à ses copains mais qui a opté pour le moment opportun pour le faire.  «She did not strike me positively in that she tried to be smart in her answers in her attempt to avoid tricky questions. »  Pour le magistrat, la jeune femme s’est montrée évasive dans sa réponse tout en arguant au lieu de donner des réponses directes lors du contre-interrogatoire mené par Me Mohamed.

«There are a lot of prior publicities given to the story. D’ailleurs, elle ne fait que répéter les choses qu’elle a dites à la presse et sur les réseaux sociaux…»

Pour toutes ces raisons, le policier qui avait été attribué la médaille du Long Service and Good Conduct, a obtenu le bénéfice du doute.