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Interdiction du plastique: est-ce du toc ?

9 janvier 2021, 13:00

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Interdiction du plastique: est-ce du toc ?

À compter du 15 janvier, le plastique à usage unique devait tout simplement être interdit. Mais il faudra finalement attendre encore un peu – une année plus précisément – avant de dire bye bye aux couverts ; cuillères, fourchettes, couteaux baguettes, assiettes, mais aussi gobelets, bols, plateaux, take-aways, etc. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres, hier. Qui étend le moratoire d’un an, soit à 2022. Alors que les pailles, elles, seront interdites dès avril 2021… 

Les contrevenants risquent gros, les amendes pour possession et utilisation de tels produits étant de Rs 2 000 ; vente et distribution : Rs 20 000 ; importation : Rs 50 000 ; fabrication : Rs100 000… Mais alors qu’en est-il, par exemple, des bouteilles d’eau ? De boissons gazeuses et autres produits stockés dans des contenants en plastique ? Sont-ils concernés ? Même si la date butoir a été repoussée… 

Nous nous sommes rendus dans les rues de la capitale, pour un constat, avant la décision du Conseil des ministres. Et du côté des commerçants, les avis divergaient. «Nous sommes tous amenés à utiliser du plastique, depuis des années. Choisir ce type de produit coûte beaucoup moins cher. Tou dimounn pa pou kapav pey plis pou bann prodwi an papié, par exanp», explique d’emblée le gérant d’un snack, sis en plein centre de Chinatown. Celui-ci confie qu’il a d’ailleurs, demandé, il y a peu, à ses clients habituels, de venir récupérer leurs commandes en emmenant leurs propres récipients. «Une alternative qui peut faire rire, mais qui devra être normalisée. Koumsa pena pou servi take-away ek tou dimounn gagnan.» 

Au marché central, les marchands de dholl-puri, eux, ne semblent pas inquiets outre mesure. «Si dir pa servi, nou pou bizin adapté. Parski komié nou pou travay pou kapav pey lamann sak fwa ?» lâchent-ils, non sans une pointe d’agacement dans la voix. Alors que d’autres commerces se sont déjà adaptés. Magasins, supermarchés et autres optent déjà pour les sacs en papier ou en toile, ainsi que des sacs en plastique biodégradables, entre autres. «Certes, c’est plus cher mais il faut se dire que le sac en toile, par exemple, est réutilisable. Si li interdi ek népli ena li lor marsé, dimounn pou bizin adapté.» Et puis, c’est peu cher payé pour sauvegarder l’environnement, ajoute une interlocutrice, qui gère un magasin de prêt-à-porter. 

D’accord, mais qu’en est-il des bouteilles d’eau ? Celles qui contiennent des boissons gazeuses ? Nous avions dirigé une liste de questions à Phoenix Beverages Ltd (PBL), qui ne souhaitait pas s’étaler davantage sur le sujet, indiquait un préposé de son service de presse. Toutefois, dans notre édition du 26 décembre, PBL soutenait que «le recyclage fait partie intégrante de [son] mode d’opération et [se] propose d’élaborer un plan stratégique régional en matière de développement durable, avec l’implication de toutes les parties prenantes du monde industriel et un engagement du gouvernement par le biais de l’élaboration d’une législation susceptible d’établir les lignes de conduite en matière d’obligations industrielles dans le domaine du recyclage». 

En attendant de décoder tout cela, le sergent Doolooa, de la police de l’Environnement, soulignait pour sa part que tous les policiers – et pas seulement ceux de cette unité – seront appelés à faire de sorte que la loi soit respectée une fois que celle-ci sera en vigueur. «Nou pé fer kanpagn sansibilizasion. Koumsa personn pa pou vinn dir ki zot pa ti koné.»