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Course à la qualification pour les JO sous Covid-19: un risque à prendre pour les athlètes mauriciens

14 janvier 2021, 22:30

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Course à la qualification pour les JO sous Covid-19: un risque à prendre pour les athlètes mauriciens

Les Jeux olympiques de Tokyo auront lieu dans un peu plus de sept mois (23 juillet au 8 août). Un peu partout, la communauté des athlètes s’active dans l’optique de décrocher le précieux sésame qui les emmènera dans la capitale japonaise. Sur fond de Covid-19, les cartes ont été quelques peu brouillées.

C’est aussi le cas à Maurice où plusieurs athlètes devront probablement braver la menace du virus en vue d’obtenir leur qualification. Le Comité international olympique (CIO) n’a, toutefois, pas encore donné des directives.

Richarno Colin (à dr.) est le seul Mauricien qualifié à l’heure actuelle. Hedley Han agira, lui, comme chef de mission à Tokyo.

À l’heure actuelle, le boxeur Richarno Colin est l’unique quadricolore à avoir obtenu sa qualification. Plusieurs autres athlètes, à l’instar du badiste Julien Paul et de l’haltérophile Roilya Ranaivosoa, sont également très bien partis pour décrocher leur qualification. Toutefois, ils devront – comme plusieurs de leurs compatriotes – effectuer des sorties sur la scène internationale pour accumuler des points qui leur permettront de se rapprocher du Japon.

Le coronavirus n’arrangera certainement pas les choses d’autant plus qu’un nouveau variant a fait son apparition depuis peu. «Les athlètes devront batailler pour obtenir leur qualification. Julien Paul est premier en Afrique mais cela ne veut pas dire qu’il ne devra pas enchaîner les tournois qualificatifs. Notre principal souci demeure le voyage. Il y a certes un vaccin, mais tout est encore flou. Il faudra prendre des risques pour aller décrocher la qualification mais est-ce raisonnable», s’interroge Hedley Han qui agira comme chef de mission à Tokyo.

Egalement trésorier du Comité olympique mauricien (COM), il explique que Maurice a bénéficié de cinq invitations, soit deux en natation, une en judo, une en boxe et une en tennis de table. «Le nombre d’invitation devrait, toutefois, augmenter car je suis convaincu que plusieurs pays ne participeront pas aux JO. Cela aura pour effet que ces invitations iront à d’autres pays.»

Au ministère pour l’Autonomisation des Jeunes, des Sports et des Loisirs on fait comprendre qu’il y a un protocole à suivre et que ce n’est pas à lui que revient le dernier mot. «Depuis l’an dernier, nous suivons le protocole mis en place par le ministère de la Santé et celui des Affaires étrangères. Ce sont eux qui devront nous dire si le déplacement dans un pays présente un risque sanitaire pour l’athlète. Les fédérations sportives devront nous faire leur demande. Nous ferons ensuite le suivi avec les deux instances», explique Fabien Hector, responsable de communication au ministère des Sport.

Au COM, l’on estime qu’il reviendra aux athlètes et aux fédérations d’avoir le dernier mot. «La situation est risquée et nous comprendrons que certains athlètes ne voudraient pas se déplacer. En ce qui concerne le vaccin, le CIO pourrait évoquer l’idée de vacciner, à ses frais, les qualifiés aux JO», indique Philippe Hao Thyn, président du COM.

Boxe: Roberto Ibanez Chavez mise sur Merven Clair pour un deuxième ticket

Merven Clair se prépare pour le tournoi de qualification en juin.

Richarno Colin, qualifié pour les prochains Jeux olympiques, programmés du 23 juillet au 8 août, a réussi l’étape de qualification continentale en février 2020, contrairement à Jean Luc Rosalba (75 kg) et Merven Clair (69 kg). Ce dernier reste, néanmoins, dans la course. Il se prépare pour le tournoi de qualification mondial de juin prochain.

Cinq tickets seront distribués à Paris. «Merven Clair a ses chances», affirme avec confiance le directeur technique national (DTN), Roberto Ibanez Chavez.

Dans cette catégorie de poids, huit boxeurs sont déjà qualifiés. Albert Mengue Ayissi, Stephen Zimba et Shadiri Bwogi ont eu leur sésame à l’issue du tournoi africain tenu en février 2020 au Sénégal.

Les qualifiés pour l’Asie et l’Océanie sont Hussein Eashash, Vikas Kirshan, Bobo-Usmon Baturov, Ablaikhan Zhussupov et Mensah Okazawa.

Le tournoi de qualifications pour l’Europe reprendra à Londres le 22 avril. Six tickets y seront distribués. Quatre places trouveront preneurs à l’issue du tournoi de qualification pour les Amériques. Cette compétition est prévue en mai alors que les dates et le lieu n’ont pas encore été confirmés. «Les meilleurs boxeurs de ces continents devraient s’assurer de leurs qualifications lors de ces deux événements. Et en tant que 7e mondial de sa catégorie, Merven Clair devrait logiquement se classer dans le Top 5 du tournoi mondial à Paris et ainsi décrocher son ticket pour Tokyo», explique le technicien.

Du côté de Richarno Colin, la préparation a repris après six semaines de repos suite à une fêlure au pied gauche. «Mercredi dernier (NdlR : 6 janvier), j’ai recommencé l’entraînement et tout s’est bien passé», affirme-t-il. Le DTN est aussi serein que lui. «C’est un boxeur qui a une bonne condition physique, cette blessure est un contretemps qu’il devrait vite surmonter», note Roberto Ibanez Chavez. Richarno Colin, qui participe à ses troisièmes JO après ceux de 2008 et 2012, rêve d’une médaille olympique chez les 63 kg.

Les deux autres Africains qualifiés dans sa catégorie à l’issue du tournoi continental sont Jonas Jonas et Abdelhaq Nadir. Pour l’Asie et l’Océanie, six pugilistes ont été confirmés : Elnur Abduraimov, Zakir Safiullin, Chinzorig Baatarsukh, Mustafa Alkasbeh, Manish Kaushik et Bakhodur Usmonov.

«Nous travaillons sur place»

Huit tickets seront distribués lors du tournoi de Londres, cinq à l’issue des qualifications pour les Amériques et quatre pour le tournoi mondial. Le Japonais Daisuke Narimatsu a été admis comme représentant du pays hôte. Par ailleurs, que ce soit en 63 kg ou 69 kg, un boxeur sera reçu sur une invitation de la commission tripartite.

Selon le calendrier, la 65e édition du Bocksai Memorial est parmi les compétitions internationales ciblées par l’Association mauricienne de boxe (AMB). Elle se tiendra du 7 au 13 février en Hongrie. Mais valeur du jour, aucun déplacement n’a été validé. «En ce temps de pandémie, c’est un exercice difficile mais nous ferons de notre mieux pour que les boxeurs aient des frottements au niveau international», assure le président de l’AMB, Indiren Ramsamy.

Le staff technique souhaite exposer les boxeurs à différents styles. «Nous étudions des possibilités en Asie, Europe mais aussi à Cuba. Mais en attendant, nous travaillons sur place. Depuis juin 2020, il y a un gros travail qui a été fait», déclare Roberto Ibanez Chavez.

Les championnats de Maurice de boxe se tiendront du 4 au 7 mars. «Ce sera une évaluation. Et s’il y a un boxeur qui sort du lot, l’AMB peut également lui offrir l’opportunité de partir pour le tournoi de qualification mondial. Ses résultats passés ainsi que son assiduité à l’entraînement seront pris en compte», indique Indiren Ramsamy.

La boxe mauricienne a été représentée aux JO à sept éditions. Teekaram Rajcoomar (-52 kg) a été le premier boxeur admis en 1988 à Séoul. En 1996, ce sont les boxeurs Richard Sunnee (-51 kg), Steve Naraina (-54 kg) et Josian Lebon (-57 kg) qui s’étaient rendus à Atlanta. Aux Jeux de Sydney, Maurice avait pu compter sur Michael Macaque (+91 kg), Riaz Durgahed et Giovanni Frontin (60 kg).

Seul Michaël Médor (-60 kg) était aux Jeux de 2004. Lors des trois dernières éditions, deux boxeurs avaient été qualifiés. En 2008, Bruno Julie (-54 kg) a remporté une médaille de bronze alors qu’il était accompagné de Richarno Colin (-64 kg). A Londres, ce dernier devait enchaîner une deuxième participation et Olivier Lavigilante avait représenté Maurice chez les -52 kg. A Rio, les boxeurs qualifiés étaient Merven Clair (75 kg) et Kennedy StPierre (91 kg).

Judo: Un Mauricien sera à Tokyo

Si les Jeux olympiques ont lieu comme prévu, Maurice sera représenté, dans tous les cas de figure, par au moins un combattant. Le représentant mauricien sera sélectionné à travers le quota continental.

Au total, 24 tickets sont envoyés en Afrique, à part égale entre les garçons et les filles. Chaque pays ne peut cependant en bénéficier que d’un seul. Lequel ira au judoka qui aura, au cours de la campagne de qualification, récolté le plus de points.

Trois Mauriciens sont engagés dans la quête, à travers la formule du quota continental, d’un billet pour Tokyo.

Ils sont Priscilla Morand (-48 kg), Christiane Legentil (-52 kg) et Rémi Feuillet (-90 kg). Valeur du jour, c’est la première nommée qui est en tête de la course. Avec sa médaille de bronze récoltée aux derniers Championnats d’Afrique tenus à Madagascar et les deux médailles d’argent acquises précédemment (en novembre) à l’Open africain de Yaoundé et l’Open africain de Dakar, elle compte un peu plus de 900 points

Rémi Feuillet, également médaillé de bronze aux derniers Championnats d’Afrique, a, lui, quelque 200 points de retard sur Morand. Et Legentil approximativement 700.

Cependant, tout est encore jouable, affirme le directeur technique national (DTN), Baptiste Leroy. Et dans le cas de Christiane Legentil, strictement dans le cadre des Championnats d’Afrique, elle n’est nullement pénalisée par rapport à Morand et Feuillet. Cela dans la mesure où les instances internationales du judo ont décidé que des championnats tenus à Madagascar le mois dernier et ceux qui auront lieu à Casablanca, au Maroc, du 15 au 18 avril prochain, seul un résultat va compter, soit la meilleure performance. Par exemple, avec sa médaille de bronze obtenue à Madagascar, Morand a récolté 350 points. Si à Casablanca, elle fait la médaille d’argent ou la médaille d’or, on lui retirera les 350 points pour lui attribuer uniquement les points de sa dernière performance.

L’or et l’argent, Baptiste Leroy croit qu’ils seront accessibles au Maroc. «Avec la formule préconisée pour retenir uniquement la meilleure performance, je ne crois pas que les vainqueurs à Madagascar feront le déplacement au Maroc, sachant qu’ils ne pourront ramener plus de points qu’ils ont déjà récoltés. Leur argent et leur énergie seront donc investis dans les tournois susceptibles de leur permettre d’accroître leur total. Cela laisse donc de belles possibilités à nos judokas.»

Une fois les Championnats d’Afrique terminés, Baptiste Leroy envisage pour les trois judokas engagés dans la quête olympique au moins deux autres tournois. Soit le Grand Slam de Paris, prévu les 8 et 9 mai, et les Championnats du monde en Hongrie, pourvoyeurs de points considérables. À noter que la période de qualification pour Tokyo ferme justement avec les Championnats du monde.

Maintenant, en parallèle avec le quota continental, il y a des invitations offertes aux nations en développement. S’il est peu probable que Maurice en bénéficie, une demande peut, selon le DTN, toujours être faite.

Tennis de table: La «wild card» toujours valide

Parmi les fédérations en quête d’une qualification olympique, l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT) a été l’une des rares à avoir reçu une wild card du Comité international olympique (CIO). Cela représente une première pour Maurice qui n’a jamais présenté de pongiste aux Jeux olympiques. Les choses pourraient toutefois évoluer si jamais le CIO décidait de réduire le nombre de participants aux JO de Tokyo.

Avec la pandémie qui touche plusieurs pays, l’un des derniers rapports du CIO indiquait que les 6 500 places allouées aux athlètes pourraient être réduites de 50 %. «Si cela se produisait, on a bien peur que les wild cards finissent par sauter», soutient le DTN français Cédric Rouleau. Ce dernier a, d’ailleurs, rappelé qu’il y a «plein de tournois de qualification qui sont en cours un peu partout dans le monde et les places sont chères à acquérir.»

Néanmoins, si la wild card est maintenue, la place devrait se jouer entre Prathna Jalim et Oumehani Hosenally. Une sélection difficile à faire puisque les deux pongistes basées en France n’ont pas eu de compétition officielle depuis mars dernier. «Nous n’avons pas beaucoup de compétitions comme référence. Si elles retrouvent la compétition vers mi-février, nous aurons une idée de leur niveau», estime Cédric Rouleau.

Notons aussi que l’an dernier, au tournoi de qualification directe pour les JO de Tokyo en Tunisie, Prathna Jalim s’est positionnée comme deuxième remplaçante africaine en simple dames. En cas de retrait de toutes celles figurant devant elle au classe- ment africain, elle pourrait être du voyage à Tokyo.

Natation/triathlon: Nageurs et triathlètes affectés

Après les Championnats de Maurice en avril, les “wild cards” seront calculées sur les performances que les nageurs auront réalisées selon le meilleur pointage FINA.

Les Olympiades de Tokyo (23 juillet-8 août) arrivent à grands pas. Et à ce jour, il y a des athlètes encore en lice pour obtenir une qualification. Cependant, la crise sanitaire ne rend guère les choses faciles. Les responsables de la natation, du triathlon et même du taekwondo mauriciens en savent quelque chose.

Quand on parle de qualification, on pense tout d’abord aux délais à respecter ou aux performances et minima à faire. D’une discipline à l’autre, les dates butoir diffèrent légèrement. Mais ce qui est certain, c’est que la Covid-19 a tout chamboulé l’année dernière. Avec le renvoi des Olympiades nipponnes à 2021 et l’extension des délais de qualification, on a cru avoir fait le plus difficile. Or, avec le reconfinement dans certains pays, suivi de la fermeture des frontières – malgré l’existence de vaccins contre le coronavirus – la qualification pour les JO est devenue très difficile pour certains athlètes.

Bradley Vincent le mieux placé

En ce qui concerne la natation mauricienne, Bradley Vincent est le seul à s’être rapproché d’un temps qualificatif en 2019 lors de la finale du 50m nage libre aux Jeux des îles de l’océan Indien, à Côte-d’Or. En nageant en 22.57s, le Mauricien avait réalisé les minima B sur la distance. À la CANA, celui-ci a été cité comme faisant partie de ceux qui possédaient des chances réelles de qualification ; à moins qu’il ne décide de ne plus nager, il est toujours le mieux placé pour partir pour Tokyo. Le hic c’est que les minima B ne sont pas réellement qualificatifs. Selon les règlements de la FINA, celle-ci ne sélectionnera les meilleurs nageurs ayant fait les minima B qu’après avoir déduit tous les qualifiés A, les nageurs des relais qualifiés et les places attribuées pour le compte de l’universalité. Selon Doreen Tiborcz, vice-présidente de la Fédération mauricienne de natation (FMN) et membre de la Confédération africaine de natation (CANA), il est très difficile aujourd’hui pour les nageurs de se qualifier pour les JO jusqu’en juin 2021 (date butoir). «Les frontières sont fermées et il n’y a pas d’émulation. Pour espérer se qualifier, un nageur ne pourrait actuellement concourir que dans des compétitions organisées à Maurice et qui seraient qualificatives pour les JO. Sauf qu’à Maurice, nos meilleurs athlètes n’auraient peut-être pas les compétitions adéquates pour progresser», dit-elle. Autrement dit, si nos nageurs ne peuvent voyager pour se frotter à meilleurs qu’eux ou que les étrangers ne peuvent venir à Maurice pour nager contre nos meilleurs athlètes, il y a peu de chances que les temps réalisés par les Mauriciens correspondent aux minima requis pour participer aux JO. Le seul point positif demeure la non considération aujourd’hui de ce qui avait été, à un moment donné, l’étape obligatoire pour l’obtention d’une wild card. Nous faisons ici allusion à la participation des Mauriciens aux Championnats du monde de Gwangju, Corée du Sud, en juillet 2019. À l’époque, Camille Koenig, Elodie Poo Cheong, Mathieu Marquet et Bradley Vincent avaient la garantie d’être invités après s’être rendus à Gwangju. «Aujourd’hui, les nageurs (NdlR : 1 fille et 1 garçon) pouvant prétendre à une invitation, ont jusqu’à mai-juin 2021 (délai étendu) pour réaliser le meilleur pointage FINA ; avant mai, je ne vois pas les frontières s’ouvrir. Ce seront les Championnats de Maurice qui permettront de considérer le meilleur pointage des nageurs pour qu’ils obtiennent une invitation», affirme Doreen Tiborcz.

Les triathlètes africains bien embarrassés

Timothée Hugnin était encore, en 2020, le meilleur prétendant mauricien à une qualification olympique.

La qualification pour les JO passe par un système de pointage assez spécifique pour le triathlon. Pour les Mauriciens, les championnats nationaux, les championnats d’Afrique ainsi que les coupes d’Afrique sont qualificatives pour les Olympiades. La règle est que les triathlètes qui y participent puissent engranger un maximum de points pour figurer parmi les meilleurs mondiaux. Au final, pour les JO, on devra trouver 102 qualifiés (hommes et dames), auxquels s’ajouteront quatre triathlètes japonais (pays hôte) et quatre triathlètes nommés par la Commission tripartite. «À Maurice, aucun triathlète ne peut aujourd’hui prétendre à une qualification pour Tokyo. Nous avons pris trop de retard. Timothée Hugnin était notre meilleur prétendant (283e mondial actuellement). Mais les Marocains Mehdi Essadiq (83e mondial) et Badr Siwane (87e mondial) sont bien mieux placés au niveau africain», déclare Alain St-Louis, président de la Fédération mauricienne de triathlon et secrétaire général de l’African Triathlon Union (ATU). Comme la qualification olympique ne peut en principe s’acquérir que par la réalisation du meilleur pointage possible, Alain St-Louis se montre pessimiste pour l’avenir. «Pour tous les triathlètes africains, dont les Mauriciens, c’est devenu difficile de se déplacer d’un pays à l’autre. Donc difficile d’obtenir des points. En février, il faudra déjà annuler une première coupe d’Afrique au Zimbabwe. Ce n’est guère facile pour ceux qui espéraient y glaner des points. Et dans le cas de Maurice, si nous pouvions envoyer des triathlètes en Afrique, cela poserait un problème à leur retour où il y aurait l’obligation pour eux de passer par une quatorzaine et surtout de la payer», déplore le président de la FMTri. Finalement, malgré le fait que le délai de qualification (non encore finalisé) ait été étendu, la crise sanitaire aura bel et bien affecté cette discipline sportive. Et, il est bon de le rappeler, l’une des particularités de cette dernière est de permettre aux triathlètes de concourir dans plusieurs pays pour obtenir le maximum de points possibles en vue d’une qualification pour Tokyo. Ce qui n’est visiblement pas envisageable si lesdites compétitions sont annulées voire repoussées.

Beach volley: Dans l’attente du calendrier officiel de la CAVB

Les beach volleyeuses mauriciennes attendent de savoir quand sera disputée la deuxième phase de la Continental Cup.

Notre sélection féminine de beach volley est toujours en course pour une qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo prévus du 23 juillet au 8 août.

Il faut rappeler qu’en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), avec l’accord du Comité international olympique (CIO), avait étendu la période de qualification pour les JO. L’annonce officielle avait été faite en mai dernier.

Ainsi, la date limite pour la qualification à partir du classement olympique a été étendue au 13 juin 2021, alors qu’initialement c’était le 14 juin 2020. Pour ce qui est de la qualification à travers la Continental Cup, la nouvelle date limite est le 27 juin 2021 alors qu’initialement c’était le 28 juin 2020. Les finales de la Continental Cup se tiendront lors de la semaine du 21 au 27 juin 2021.

Notre sélection féminine tente de décrocher sa qualification à travers la Continental Cup africaine. Nos compatriotes avaient obtenu leur billet pour la deuxième phase de cette compétition initialement prévue pour la période du 27 au 29 mars 2020 en Sierra Leone mais qui a dû être renvoyée en raison de la pandémie. Classée première en Afrique, Maurice avait été tirée dans la poule A en compagnie du pays hôte, de la Gambie, de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Les deux premiers obtiendront leur billet pour la troisième et dernière phase de la Continental Cup africaine. Valeur du jour, l’Association mauricienne de volley-ball (AMVB) est toujours dans l’attente du calendrier de la Confédération africaine de volley-ball (CAVB) pour savoir quand cette deuxième phase se tiendra. Notons que la sélection masculine n’avait pas obtenu les fonds nécessaires pour se déplacer en Gambie où s’est déroulée la deuxième phase de la Continental Cup (12-16 mars 2020) et a donc été contrainte de faire une croix sur ses ambitions olympiques.

Taekwondo: Le niveau ne sera pas le même aux JO

Un taekwondoïste lors des championnats de poomsae au gymnase Pandit Sahadeo en novembre 2020.

Maurice n’aura pas de représentant à Tokyo en ce qui concerne le taekwondo. Ce qui n’empêche pas Mario Hung Wai Wing, pionner du taekwondo mauricien, de se faire une idée de la manière dont la crise sanitaire affectera le taekwondo – sur le plan international – d’ici la tenue des Olympiades de Tokyo. «Le taekwondo mauricien doit obligatoirement passer par l’Afrique pour entrevoir une qualification pour les JO de Tokyo. Nous n’avons pu l’obtenir aux Jeux d’Afrique 2019 à Rabat, Maroc. Nous n’avions qu’un combattant. Il a malheureusement été éliminé par un champion sénégalais», déplore Mario Hung Wai Wing. Les Championnats du monde de Taekwondo, en 2020, auraient pu aussi être l’occasion pour Maurice d’aller chercher une qualification olympique. Mais la Fédération mauricienne de taekwondo n’y a envoyé aucun représentant. Mario Hung Wai Wing nous apprend que l’Afrique présentera 16 qualifiés (8 garçons et 8 filles) aux JO sans oublier deux taekwondoïstes africains qui y participeront par le biais d’une invitation. Fort de son expérience au plus haut niveau du taekwondo sur le plan mondial, Mario Hung Wai Wing estime que le niveau des combats de taekwondo, cette année, à Tokyo, «ne sera pas pareils». «Selon mes renseignements, en Europe, notamment en Belgique et en France, la préparation des taekwon- doïstes n’est pas idéale. Après une année sans les entraînements adéquats, ils ne doivent pas espérer livrer des combats d’un excellent niveau aux JO de Tokyo.» Ce qui ne fait qu’alimenter la thèse que le confinement et autres restrictions liés au coronavirus affectent grandement le sport en général et le taekwondo en particulier. En attendant, Mario Hung Wai Wing milite pour que le poomsae (équivalent du kata en karaté) soit présent aux JO de 2028. «Si ma proposition était acceptée, Maurice pourrait prétendre à des médailles aux JO à l’avenir», dit le pionnier du taekwondo mauricien, qui se rappelle de la 5e place obtenue par le Mauricien Sylvestre Yan Too Sang en poomsae aux Mondiaux de 2012.

VTT: Toujours dans l’expectative

Yannick et Aurélie Lincoln continuent à se préparer en gardant l’espoir de se qualifier pour les JO japonais.

Aurélie Halbwachs-Lincoln et Yannick Lincoln sont toujours capables techniquement de se qualifier pour l’épreuve de vélo tout terrain (cross-country olympique) des Jeux de Tokyo mais demeurent dans l’expectative.

Ceci du fait qu’ils ne savent pas s’ils pourront effectuer des déplacements pour marquer des points au classement de l’Union cycliste internationale (UCI). «Sur un plan comptable, Aurélie et moi pouvons toujours nous qualifier pour les JO mais nous avons besoin de marquer des points afin de figurer parmi les 100 premiers au classement de l’UCI. Et pour marquer des points, il faut participer à des compétitions UCI et donc nous déplacer à l’étranger», indique Yannick Lincoln.

En février de l’année dernière, le couple Lincoln avait pris part au Tankwa Trek en Afrique du Sud. À l’issue de cette course en binôme qui attire de grosses pointures, le duo avait pris la deuxième place chez les équipes mixtes, ce qui leur avait valu des points au classement UCI. L’édition 2021, qui devait se tenir du 4 au 7 février prochain, a été annulée en raison du confinement instauré suite à la propagation d’un nouveau variant du coronavirus.

La crise sanitaire avait bousculé les plans des deux vététistes en octobre et novembre 2020. Ils s’étaient préparés pour disputer les Championnats du monde de VTT marathon à Sakarya en Turquie (24-25 octobre) mais n’avaient pu faire le déplacement. Quant aux Championnats d’Afrique de VTT qui avaient été programmés en Algérie du 1er au 4 novembre, ils avaient tout bonnement été annulés.

Selon les informations disponibles, la date limite pour se qualifier pour les JO de Tokyo n’a pas encore été arrêtée. Cette cut-off date dépendra de la programmation des manches de Coupe du monde VTT par l’UCI.

Entre-temps, Yannick et Aurélie Lincoln continuent à s’entraîner et surtout à espérer. «Nous faisons comme si c’était encore possible et on attend de voir comment la situation va évoluer», confie Yannick Lincoln.

Badminton: Julien Paul plus proche que jamais

Julien Paul regarde déjà en direction de Tokyo.

La période de qualification ainsi que les classements internationaux ayant été gelés depuis l’an passé, les choses sérieuses reprennent à partir du mois de mars pour ceux en quête de leur ticket pour les JO de Tokyo. Le champion d’Afrique en titre, Julien Paul, est bien positionné sur le classement mondial, puisqu’il est le premier Africain en simple hommes et compte une bonne longueur d’avance sur ses concurrents.

Avant la fermeture des classements mondiaux, Julien Paul occupait la 78e place mondiale avec 21 089 points, un classement qui lui permet d’acquérir le ticket pour le quota continental. Le Nigérian Juwon Opeyori Anuoluwapo occupe la 109e place, avec 16 587 points, suivi de l’Egyptien Adham Hatem Elgamal, 127e avec 14 156 points.

Mathématiquement, le badiste mauricien n’aura donc besoin que de prendre part à quelques tournois, de mars à mai, pour s’assurer de la qualification alors que ses deux homologues africains doivent prendre part à toutes les compétitions pour espérer le dépasser au classement. Le Mauricien verra aussi le calendrier international jouer en sa faveur puisqu’en cas d’absence des Championnats d’Afrique seniors prévus du 26 avril au 2 mai en Afrique du Sud, il ne devrait pas perdre de points car cette compétition ne comptera pas pour la course olympique cette année.

La seule interrogation du badiste mauricien est de savoir qui prendra en charge ses frais médicaux, si jamais il contractait le virus, et sa quarantaine.

Période de qualification étendue

La période de qualification a été prolongée. La nouvelle date limite est désormais fixée au 29 juin 2021. Cependant, les fédérations internationales (FI) peuvent définir leurs propres dates limites pour la période de qualification pour autant que celles-ci soient antérieures au 29 juin 2021. La nouvelle date limite d’inscription par sport est fixée au 5 juillet 2021. Les athlètes et les Comités nationaux olympiques (CNO) qui ont déjà obtenu une place de qualification olympique la conserveront malgré le report des Jeux. En tout, 57 % des places de qualification ont d’ores et déjà été attribuées, près de 5 000 places restant à pourvoir.

Le soutien des Japonais aux Jeux de Tokyo au plus bas

Le soutien à l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo, après un report d’un an causé par la pandémie, est au plus bas au Japon, selon un sondage réalisé dimanche, en pleine troisième vague d’infections dans l’archipel. Un peu plus de 80 % des personnes interrogées par l’agence de presse Kyodo estiment que les Jeux olympiques 2020 devraient être annulés ou de nouveau reportés, selon un sondage mené auprès de 1 041 participants. Environ 35 % des personnes ont dit à Kyodo qu’elles étaient favorables à une annulation pure et simple, tandis que 45 % ont déclaré que l’événement devrait être reporté une seconde fois. Les organisateurs de Tokyo 2020 ont déclaré qu’un nouveau report était hors de question et insistent pour que les Jeux aient lieu malgré l’état d’urgence déclaré cette semaine dans la région du grand Tokyo à la suite d’une recrudescence des cas de Covid-19. S’ils sont annulés, ce sera un deuxième revers pour le Japon qui avait été contraint d’annuler les JO de 1940 à cause de la Seconde Guerre mondiale.