Publicité
Assassinat de Ritesh Gobin: le sac de Sachin Tetree n’a pas été envoyé au laboratoire pour des analyses
Par
Partager cet article
Assassinat de Ritesh Gobin: le sac de Sachin Tetree n’a pas été envoyé au laboratoire pour des analyses
Le procès intenté à Sachin Tetree pour le meurtre du petit Ritesh Gobin s’est poursuivi dans l’après-midi ce de jeudi 21 janvier. Plusieurs pièces à conviction ont été présentées en cour.
Un sac à dos a été présenté cour par le constable Manovaloo de la Major Crime Investigation Team. Selon le témoin, ce sac avait été retrouvé sur le lieu de crime. Sachin Tetree a positivement identifié le sac comme étant le sien. Cependant, lors de le contre-interrogatoire par Me Mooneapillay, le constable a fait savoir que le sac n’avait pas été envoyé au Forensic Science Laboratory pour des besoins d’analyses. «Comme ce sac n'a pas été retrouvé par les enquêteurs le même jour du drame, j'estime qu'aucune preuve ne pourrait être détectée» a-t-il dit.
Une veste, une chaussette et une savate ont aussi été produites en cour.
Le procès se poursuit avec le témoignage de l'ASP Domun.
L’accusé Sachin Tetree: «Je l’ai égorgé à cause de mon fils…»
Dans l’audience d’hier en cour d’assises, une vidéo a montré l’accusé qui explique le mobile de son crime. Il a profité de l’occasion pour se venger du garçon qui avait blessé son fils deux ans plus tôt.
C’est une première devant la Cour d’assises. En effet, une vidéo a été visionnée en ce mercredi 20 janvier par les membres du jury, le juge Luchmyparsad Aujayeb, les avocats, l’accusé et les membres du public dans laquelle deux policiers que l’on voit de dos, interrogent l’accusé Sachin Tetree dans le Digital Interview Room du Metro South de Line Barracks. Ce dernier est accusé d’avoir égorgé avec préméditation Ritesh Gobin, 11 ans, le 20 octobre 2018 à Petite-Rivière.
Dans cette vidéo, on y voit Sachin Tetree qui explique en détail les raisons de son acte irréparable. «Mon fils fréquentait l’école primaire de Gros-Cailloux et un jour, il s’est fait tabasser par ses camarades. Il m’a raconté qu’un dénommé Gobin faisait partie de ses agresseurs qui lui avaient cogné la tête contre le mur. Zot ti pil pil li ek so la tet ti saigne. On avait dû le transporter à l’hôpital. Après cet incident, j’ai dû demander le transfert de mon fils de cette école», raconte l’homme, qui avait 37 ans, lors de son interrogatoire filmé.
Selon ses dires, cet incident, qui avait été rapporté à la police, avait laissé des séquelles à son enfant, qui était à l’époque en Standard 3. «Il se plaignait de douleurs au cou et dormait mal la nuit. Il avait commencé à présenter des problèmes de santé», poursuit l’accusé lors de son interview. Or, deux ans après, cette blessure interne, précise-t-il, a refait surface lorsque le père de la victime a évoqué cette affaire avec lui. «Mo ti santi mwa ankoler kan li ti p koz sa ek mwa.»
Cet homme, qui avait l’air calme face aux deux enquêteurs l’interrogeant, a soutenu s’être rendu chez le père de Ritesh Gobin dans l’après-midi du 20 octobre 2018 pour prendre quelques verres. «Une fois chez lui, on a pris trois cannettes de bière et il m’a proposé d’emmener ses enfants acheter du rhum. Sa kozé-la ti pé fatig mwa ek ti fer mwa ankoler… kouma dire monn tend sa zafer mo garson so likou fermal la ek monn dir mo fini ek sa garson Gobin la enn sel kou», poursuit Sachin Tetree face à la caméra.
C’est ainsi qu’il a prémédité son acte. La jeune sœur de la petite victime, qui les accompagnait, marchait devant le bourreau de son frère. «Elle n’a pas vu son frère se faire égorger mais lorsqu’elle s’est retournée, elle l’a vu tomber et m’a supplié de voir son frère en me disant “Chacha les mo get mo frer”. Comme je l’empêchais d’appeler au secours, elle m’a mordu. Je l’ai mordue à mon tour et j’ai pris la fuite en laissant le cutter sur place. J’ai laissé derrière mon blouson qui se trouvait sur l’épaule du petit Gobin», a affirmé le maçon.
Son forfait commis, il s’est rendu chez sa mère à Gros-Cailloux pour se laver les mains tachées de boue. «Ti éna zis labou ou ti éna disan osi ?» a demandé l’un des enquêteurs qui l’interrogeait. Dans la vidéo, il a répliqué «kapav ti éna disan mé ti fer mwar. Mo pann rémarké».
Une déposition a été produite en cour d’assises par l’inspecteur Ramjheetun de la Major Crime Investigation Team. Dans cette déposition, l’accusé, qui est originaire de Mahébourg et père de quatre enfants issus de deux mariages différents, revient sur cette nuit fatidique du 20 octobre 2018. Il révèle que l’occasion s’est présentée pour qu’il règle ses comptes quand la famille Gobin a décidé de s’installer au village intégré de Petite-Rivière. Il s’est rapproché de la famille Gobin et lui et le père de Ritesh buvaient souvent ensemble.
«Le papa a évoqué l’incident qui avait eu lieu à l’école il y a deux ans et m’a dit que son fils a réussi à éviter des problèmes car autrement, la Child Development Unit l’aurait pris en charge.» Quand ils ont voulu boire un alcool plus fort, l’accusé a proposé de se rendre à la boutique avec les enfants Gobin pendant que le papa préparait des gajacks.
Dans cette déposition, Sachin Tetree affirme avoir prémédité le meurtre de cet enfant pendant qu’ils marchaient. «Mo pé pansé kouma pou bles sa garson parski sé limem ki finn bles mo garson ki ankor pe soufer», s’est-il justifié.
D’où l’achat d’un cutter à la boutique qu’il a placé dans son sac à dos. Ayant emprunté un autre chemin non éclairé au retour de la boutique, Ritesh Gobin et sa sœur se sont retrouvés avec leur «chacha» sur un terrain vague. «J’ai saisi la tête du petit Gobin et je l’ai égorgé à l’aide du cutter avant de pousser son corps à terre. Li ti pé balloter ek linn tonb lor so ledo.»
Présentant ses excuses à la famille et exprimant son regret lors de l’enquête, Sachin Tetree s’est volontairement rendu au poste de la police de sa localité après avoir été rejoint par l’inspecteur Jugoo de la MCIT et par les autres policiers.
Publicité
Les plus récents