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Offshore: une compagnie Mauricienne impliquée dans un scandale d’achat de masques en Belgique
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Offshore: une compagnie Mauricienne impliquée dans un scandale d’achat de masques en Belgique
Bright Periods Consulting, compagnie enregistrée à Maurice, et gérée par Legacy Capital est mêlée à un achat public de masques en Belgique teinté de fraude.
L’offshore mauricien est secoué par un nouveau scandale, qui fait d’ailleurs la Une des journaux au niveau international depuis que le journal flamand Het Laatste Nieuws en a parlé au début de janvier. Cela concerne l’achat de plusieurs millions de masques à Avrox, une société luxembourgeoise, inconnue du gouvernement belge, et qui, en juin 2020, a fait l’objet d’une enquête.
Ce contrat en urgence, d’une valeur de Rs 45 millions d’euros, soit un peu plus de Rs 2 milliards, soulève des interrogations en raison d’une «facture suspecte» à propos de laquelle les parties prenantes refusent de se prononcer.
Ces masques ont été distribués gratuitement par l’État belge mais le ministère de la Défense de ce pays a quand même versé la majeure partie de la somme susmentionnée à Avrox. Le fait qui intrigue est la référence pour la commande de masques qui émane d’une société inconnue à… Maurice et pourtant déclarée comme telle. Il s’agit de Bright Periods Consulting, décrite comme ayant une activité «pas claire» dans les colonnes du journal Het Laatste Nieuws.
Selon le registre du commerce mauricien, Bright Periods Consulting a été incorporée le 11 septembre 2015 et l’adresse indiquée pour son siège est à Ébène. Son directeur se nomme Flavio De Gos Barra. Une recherche sur les réseaux sociaux a permis de voir que la personne qui répond à ce nom ressemble davantage à un culturiste qu’à une référence dans le domaine des produits textiles. Autre information du registre : le fait que depuis mai 2018, Bright Periods Consulting est dirigée par une société de gestion nommée Legacy Capital.
Sur son site, il est dit que Legacy Capital a été cofondée par l’économiste Swadicq Nuthay et Rouben Chocalingum, ex-directeur de la banque AfrAsia. Cette société de gestion est enregistrée auprès de la Financial Services Commission (FSC). Cette instance a d’ailleurs été avisée de ce dernier scandale. Contacté par l’express, un cadre de Legacy Capital a fait comprendre qu’elle communique avec l’instance régulatrice à ce sujet, sans vouloir en dire davantage. Notre interlocuteur a déclaré laisser le soin aux autorités de faire leur travail. Selon nos recoupements, la FSC n’a pas encore décidé s’il faut ou pas mener une enquête transfrontalière.
Les scandales dans le secteur financier mauricien sont presque devenus monnaie courante. Rappelez-vous, il y a eu l’affaire Wirecard. Ensuite, celle des contrats impliquant une société mauricienne par rapport à l’achat d’équipements de protection individuelle (EPI) en Angleterre. Sans compter l’enquête sur une entité mauricienne impliquée dans une transaction douteuse, soit l’achat des actifs du groupe Triton Hotels and Resorts. Les cas susmentionnés ne sont peut-être pas liés mais ils ont tous un point commun, à savoir que l’on ignore tout de la façon dont les paiements ont été effectués, par qui, à qui et à quel moment.
La presse internationale ne manque pas de souligner le fait que Maurice se trouve sur la liste européenne des pays «peu regardants» en matière de transparence financière et de régimes fiscaux et le fait que les vaines tentatives d’obtenir une quelconque preuve de paiement dans cette dernière affaire ne font que «fragiliser encore plus» la position du pays.
Selon des sources concordantes auprès du ministère des Services financiers, ce nouveau scandale tombe à «un mauvais moment», d’autant plus que le gouvernement s’attend à ce que Maurice ne figure plus sur la liste noire de l’Union européenne d’ici le mois prochain.
Affaire Wirecard : l’enquête toujours «on»
<p>En juillet 2020, la Banque de Maurice (BoM) et la FSC ont conjointement ouvert une enquête dans le cadre de l’affaire <a href="https://www.lexpress.mu/article/379848/wirecard-scandale-financier-tourne-au-roman-despionnage">Wirecard</a>, une société allemande auparavant spécialisée dans le traitement des opérations de paiement. Dans le cadre de cette affaire particulière, une entité mauricienne nommée <em>Emerging Markets Investment Fund</em> (EMIF) 1A est soupçonnée d’avoir facilité, en 2015, une <em>«round-tripping transaction»</em> à hauteur de Rs 15 milliards. La priorité de la BoM et de la FSC était d’en savoir plus sur cette transaction illégale présumée et sur une possible intervention des personnes à Maurice. En octobre 2020, les deux instances régulatrices ont sollicité les services de légistes experts mais à ce stade, il n’y a pas eu d’avancée dans l’enquête. Une source proche du dossier soutient que celle-ci est toujours ‘on’ mais ne peut divulguer d’information à ce sujet. Hier, le journal <em>«Les Echos»</em> a publié un article, qui fait état du fait que le plus grand fonds d’investissement étatique, celui de la Norvège, avait anticipé la débâcle financière et boursière de <em>Wirecard</em> et ce, dès 2019. Ce fonds d’investissement avait pris ses distances cette année-là en cédant tous les titres du groupe Wirecard.</p>
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