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Drogue: ces chiffres qui défoncent

28 janvier 2021, 22:30

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Drogue: ces chiffres qui défoncent

La possession de stupéfiants en tête des 3 064 arrestations

En 2019, l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) a arrêté 3 064 personnes pour infractions liées à la drogue, dont 14 arrêtées pour obstruction à la police et cinq pour blanchiment d’argent. Au cours des quatre dernières années, il y a eu une augmentation continue du nombre d’arrestations (hors blanchiment d’argent, obstruction à la police et autres) par l’ADSU, soit une hausse moyenne de 21 % d’année en année. Des 3 064 arrestations, la principale infraction en matière de drogue, à savoir la plus forte proportion d’arrestations (59,6 %), est la possession. Le trafic a représenté 32,4 % du nombre total des arrestations, tandis que la culture du cannabis et l’importation de drogue ont représenté respectivement 3,8 % et 3,5 %.

ADSU: des drones en renfort aux 450 agents

À la suite du rapport de la Commission d’enquête sur la drogue et sur la base des activités recommandées dans le Plan directeur national de lutte contre la drogue 2019-2023, l’ADSU a entrepris l’acquisition des outils technologiques suivants en 2019 pour renforcer ses capacités opérationnelles: des caméras d’action, des radios portables, des ordinateurs portables, des véhicules plus performants et des drones. Ces outils ont facilité la surveillance des personnes et navires suspects, des opérations de livraison contrôlée et la reconnaissance dans des endroits difficiles d’accès. La mise en ré- seau et le partage d’informations entre les agences concernées ont été améliorés. En outre, le personnel de l’ADSU est passé de 389 personnes en 2018 à 450 en 2019, en vue d’accroître ses capacités opérationnelles.

Saisies: hausse de 232 % par rapport à 2015

La plus grande quantité saisie en termes de poids, en 2019, est associée à la cocaïne (93 kg), généralement considérée comme beaucoup plus chère que les autres drogues disponibles sur le marché mauricien. Année après année, le nombre de saisies effectuées par la Mauritius Revenue Authority augmente. En 2015, les douaniers ont effectué 38 saisies, alors qu’en 2019, le nombre de saisies liées à la drogue était de 126, soit une augmentation de 232 % par rapport à 2015.

2 231 condamnations

La majorité des condamnations, soit 92% d’un total de 2 231 condamnations pour infractions liées à la drogue en 2019, concernaient soit la possession (81%), soit la consommation (11 %). Les 8 % restants concernent la culture (4 %), le commerce (3 %) et l’importation (1 %).

Prisons: 8,3 % des liées à la drogue

En 2019, sur 3 898 incarcérations, 326 (dont quatre à Rodrigues) étaient dues à des infractions liées à la drogue, soit 8,3 % du total contre 9 %, soit 327 sur 3 654 admissions en 2018.

Programme de réduction des risques

En décembre 2019, 5 496 personnes suivaient le programme de thérapie à la méthadone, dont 203 femmes. Une distribution quotidienne de méthadone a été effectuée dans 44 sites différents à travers l’île, dont quatre points dans les services pénitentiaires.

Le programme d’échange de seringues est mené par le ministère de la Santé et l’ONG CUT dans 47 sites.

2 588 nouveaux cas signalés par les ONG

Les services de traitement et de réadaptation des toxicomanes à Maurice sont également assurés par plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) enregistrées. Celles-ci ont signalé un total de 2 588 nouveaux cas en 2019.

Les ONG utilisent différents modèles thérapeutiques, allant de la désintoxication aux thérapies médicalement assistées, en passant par le soutien psychosocial et les services de réhabilitation et de soutien.

Santé: 85 % des admis âgés de 15 à 39 ans

En 2019, 93 % des 834 admissions dans les centres de santé publique pour consommation de drogue étaient des hommes, soit 775, tandis que les 7 % restants étaient des femmes. La plupart des admissions (85 %) se situaient dans la tranche d’âge de 15 à 39 ans. Les personnes âgées de 20 à 29 ans représentaient 49 % des admissions et celles âgées de 30 à 39 ans, 20 %. Le groupe d’âge le plus jeune, celui des 15 à 19 ans, représentait 16 % des admissions, tandis que la proportion des moins de 14 ans était de 2 %.

Hôpitaux: 520 des 834 usagers ont consommé du synthétique

Les drogues de synthèse restent la principale cause d’admission dans les établissements de santé publique, avec 520 cas sur 834, représentant 62 % du total des admissions en 2019.

Forensic Science Laboratory (FSL)

38 % des 4 236 cas de drogue soumis au FSL pour analyse en 2019 concernaient le cannabis, tandis que les cannabinoïdes synthétiques et l’héroïne représentaient respectivement 30 % et 24 %. Au total, 4 931 pièces ont été soumises au FSL pour analyse.

Par contre, aucune précision sur l’analyse par le FSL des 93 kilos de cocaïne saisie le 10 juillet 2019 à bord d’une tractopelle transportée par le même Hoegh Antwerp ayant acheminé à Maurice la première rame de sept wagons du Metro Express, six jours plus tôt.

Drogues de synthèse

Les substances non spécifiées sont généralement considérées comme des drogues de synthèse. Une tendance à la baisse du nombre d’admissions liées aux drogues de synthèse combinées à des substances mixtes non spécifiées est observée avec 644 cas dans ces groupes en 2018 et 592 cas pour l’année 2019, contre 783 cas en 2017.

L’hôpital psychiatrique

434 admissions ont été enregistrées au Centre de soins de santé mentale de Brown Sequard (BSHMCC) en raison de troubles mentaux et comportementaux consécutifs à la consommation de drogues, dont 96 % étaient des hommes. Une diminution notable de 22,8 % a été observée de 2017 à 2019 dans le nombre des hospitalisations liées à la drogue au BSHMCC. Les admissions pour problèmes de drogue au BSHMCC représentaient près de 52 % de toutes les admissions liées aux stupéfiants dans les établissements de santé publique.

Centre Nenuphar: le plus jeune patient a 13 ans

En 2019, 99 jeunes âgés de 23 ans maximum ont été hospitalisés au service Nenuphar de l’hôpital de Montagne-Longue, dont 58 étaient âgés de 13 à 18 ans. Sur les 99 admissions, 46 cas étaient nouveaux, tandis que les 53 autres ont déjà été admis à ce service au moins une fois auparavant. Le principal sujet de préoccupation était principalement les drogues de synthèse. La consommation concomitante de cannabis a également été constatée chez plus de 50 % des personnes admises dans le service de Nenuphar.

Rodrigues

Le Centre d’Accueil et de Réhabilitation de Rodrigues, situé à St-Gabriel, a rapporté 13 cas liés à la drogue pour 2019, dont 11 cas de résidents de l’île Maurice. Six cas étaient liés à l’héroïne/Brown Sugar, tandis que trois cas étaient liés aux drogues de synthèse. Les quatre cas restants ont été répartis à parts égaux entre les consommateurs de substances polyvalentes et les substances non spécifiées. n

Désintoxication à base de Suboxone-Naltrexone

Un programme de désintoxication à base de Suboxone Naltrexone est disponible pour les adultes souffrant de troubles liés à la consommation de drogue à l’hôpital de Mahébourg sur une base résidentielle depuis 2016. Pour 2019, il y a eu un total de 169 admissions, dont 80 % étaient principalement liées à la consommation d’héroïne, tandis que 20% étaient dues à des drogues de synthèse. Au total, plus de 700 admissions ont été enregistrées pour le programme à l’hôpital de Mahébourg à la fin de l’année 2019.

Prévention au collège

Conformément au plan directeur national de lutte contre la drogue 2019-2023, le ministère de l’Éducation, de l’enseignement supérieur, des sciences et des technologies a introduit un programme de prévention de la toxicomanie intitulé «Get Connected» dans toutes les écoles secondaires de l’île, en partenariat avec le ministère de la Santé, la police et des ONG. L’objectif est de maintenir un environnement sûr et favorable à la communauté scolaire. Ce programme de prévention basé sur des faits réels a été lancé avec les élèves de Grade 8 de 47 collèges en janvier 2019.

À quoi ça sert?

<p>C&rsquo;est le 15 janvier que le Conseil des ministres a pris note des conclusions du rapport 2019 de l&rsquo;OND.</p>

<p>Opérationnel depuis 2015 sous l&rsquo;égide du ministère de la Santé, l&rsquo;OND a été transféré sous la responsabilité du Secrétariat national antidrogue (NDS) à partir de 2020.</p>

<p>Le NDS, organisme gouvernemental, a, quant à lui, été créé sous l&rsquo;égide du bureau du Premier ministre en 2019 pour conseiller sur la vision stratégique et l&rsquo;orientation politique générale concernant toutes les questions liées au contrôle des drogues.</p>

<p>Le rapport de l&rsquo;OND est, donc, publié pour la première fois par le NDS. L&rsquo;objectif principal est, entre autres, de fournir des données fiables pour permettre aux autorités concernées de répondre de manière proactive, efficace et opportune aux problèmes liés à la drogue.</p>

<p>Il est prévu que le rapport soit disséminé à toutes les parties prenantes et mis en ligne sur le site web du Bureau du Premier ministre.</p>

 

Covid-19 et toxicomanie

<p>Ce rapport est basé sur les données couvrant la période de janvier à décembre 2019, période à laquelle l&rsquo;épidémie de Covid-19 n&rsquo;était pas encore devenue une pandémie. Des données fournies au NDS par différentes parties prenantes, à savoir le ministère de la Santé, les agences de lutte contre la drogue, le judiciaire et les ONG, entre autres. Toutefois, le NDS précise que l&rsquo;apparition et la propagation rapide de la pandémie dans le monde ont sans aucun doute eu des répercussions sur tous les domaines de la vie, y compris la consommation et les marchés de la drogue ainsi que les services de santé et de répression liés à la drogue. Assurer la continuité des soins dans le cadre des programmes de réduction des risques, notamment en fournissant du matériel d&rsquo;injection stérile et des services de traitement de la toxicomanie, tout en réduisant les contacts en face-à-face et les autres mesures de distanciation sociale, a été un défi majeur pour les organisations bénévoles ou de la société civile, qui fournissent des services aux consommateurs de drogues. À l&rsquo;avenir, l&rsquo;inclusion de services de proximité pour les personnes qui consomment des drogues injectables dans le spectre des services de santé doit être envisagée en cas de survenance de situations similaires à celle du Covid-19.</p>

 

Clin d’œil à Sarah Boitieux

<p>Dans la note de remerciements, le National Drug Secretariat relève notamment quelques noms de ceux qui ont contribué à la réalisation du rapport dont celui de la &laquo;Word Processing Officer&raquo; Sarah Boitieux. Âgée de 30 ans, cette fonctionnaire affectée au Bureau du Premier ministre a été retrouvée &laquo;pendue&raquo; à l&rsquo;aide d&rsquo;une écharpe à la poignée de son armoire à son domicile, le 14 décembre. L&rsquo;enquête de la police sur ce décès troublant est toujours au point mort.</p>