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Abolition de l'esclavage: «Enn koté tam-tam, lot koté mizer nwar»
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Abolition de l'esclavage: «Enn koté tam-tam, lot koté mizer nwar»
Le 186e anniversaire de l’abolition de l’esclavage sera célébré avec faste au Morne, ce lundi 1er février. Les membres du Groupe Reflexion Emmanuel Anquetil (GREA) ont affirmé, lors d’une conférence de presse, qui a eu lieu à Port-Louis, hier, qu’environ 2 000 habitants du village continuent de vivre dans «des conditions inhumaines et atroces». Rappelons que le GREA a été créé lundi dernier.
«Enn kote, ena tam-tam, lot kote mizer nwar. Ces personnes veulent retrouver la dignité que l’abolition de l’esclavage leur a restituée. Cette dignité vaut de l’or, mais les autorités sont en train de la dilapider», a affirmé Habeeb Sayed-Hossen. Il ajoute que le rapport intitulé Local Economic Development Plan, réalisé par le professeur François Odendaal, et publié en 2011 «inn rant dan fon tirwar. Ena tirwar ena doub fon». «Or, si les recommandations du rapport avaient été appliquées, beaucoup de choses positives auraient pu se produire.» Dans la foulée, il a rappelé les provisions des Finance and Audit (Tourism Fund) Regulations 2003. Des fonds qui ont pour but de financer la mise en oeuvre des travaux d’infrastructures en lien avec le développement des projets touristiques à Maurice, et des travaux associés, et dont les habitants des lieux où ces projets sont menés sont censés en bénéficier. L’article 4. 5 (c) fait état d’une contribution d’une somme de Rs 25 millions au Tourism Fund pour tout hôtel érigé. «Combien d’hôtels situés au Morne ont respecté ces règlements depuis 2003 ? Et comment est-ce que cet argent a été dépensé ? Les villageois ont le droit de savoir», soutient Habeeb Sayed-Hossen.
Également présent, Franky Ragoo, président du groupe Monaz et qui fédère des habitants du Morne. Il a évoqué les différents problèmes auxquels ces derniers font face. «L’eau est le problème majeur. L’installation d’un réservoir par le Rotary Club de Quatre-Bornes, en collaboration avec la HSBC, il y a six semaines, nous permet d’avoir de l’eau 24/7, sauf qu’elle n’est pas potable. Dès qu’il pleut, cette eau devient boueuse. Zanfan kan sort lekol kapav panse mama inn gard zi tamarin lor latab, tousala se delo bouez. N’a-t-on pas fait des provisions pour la filtration et la chlorination de l’eau ? Nous avons consommé cette eau, et nous avons eu la gastro-entérite. Même en bouillant l’eau, il y a des résidus. Prefer sityasyon ti res kouma avan, kamyon sitern vinn aprovizyon nou enn fwa dé fwa par mwa. On va demander une étude sur la qualité de cette eau», souligne-t-il.
Franky Ragoo a déploré le manque de sécurité routière, l’absence de facilités, à savoir au niveau du transport public, du sport, des loisirs, d’un bureau de poste et d’un dispensaire ou encore de toilettes publiques sur la plage, du faible taux de réussite scolaire, des pêcheurs qui tardent à avoir leur permis alors qu’«avan eleksyon vilazwa inn servi sa pou gayn vot». Pour cet étudiant en droit et psychologie criminelle, et stagiaire chez Me Rama Valayden : «Le Morne est un case study : ce que le village est réellement, comparé au tableau qui vous est brossé le 1er février. Zot pou trouve se le yin et le yang. Noun met dan nou latet, ki se dernye premye fevrye ki pe pas koumsa.»
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