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Parcs à tyrolienne: comment se fait l’entretien du matériel
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Parcs à tyrolienne: comment se fait l’entretien du matériel
Les prestataires de tyroliennes sont unanimes : la maintenance du matériel est vitale pour pouvoir opérer. Suivant la chute mortelle d’Akhilesh Gopalsing à Chamouny, un des propriétaires du domaine en question a été arrêté. Ceci suscite des questions sur l’entretien de ces équipements. Comment est-ce effectué ? Avant et après la mise en service, qui s’assure de leur fiabilité ?
Le samedi 13 février, Akhilesh Gopalsing a perdu la vie. Le jeune homme de 29 ans, qui faisait de la tyrolienne au Domaine de Chazal dans le sud de l’île, a fait une chute mortelle après la rupture du câble. Un drame qui suscite des questions sur les procédures de maintenance du matériel servant à la pratique de cette activité. Qui s’en charge ? Et surtout comment ? Pourquoi est-ce important ?
À la base, explique Asiff Polin, Chief Executive Officer (CEO) de La Vallée des Couleurs, les câbles, importés par ce dernier d’Europe, sont certifiés par le Mauritius Standards Bureau (MSB) à Moka (voir encadré). L’approvisionnement en harnais et autres matériaux se fait majoritairement à travers une compagnie française nommée Au Vieux Campeur. «L’installation de la tyrolienne se fait d’après des protocoles et normes internationales. De plus, tous les jours, des vérifications sont effectuées au niveau des câbles, leur tension, les points d’ancrage, le filet de sécurité, les harnais, etc., par notre personnel», explique-t-il. Parallèlement, précise-t-il, un audit et une certification sont réalisés à intervalle de six mois par une firme spécialisée, ainsi que des visites de la Tourism Authority.
Bris lié à la rouille
Côté matériel, il affirme privilégier les câbles en acier car ce matériau ne rouille pas. Le bris des câbles est souvent lié à la rouille, constate-t-il. De plus, le poids de la personne s’adonnant à la tyrolienne ne doit pas dépasser 100 kg, affirme-t-il. D’ailleurs, pourquoi ne pas se pourvoir d’un câble secondaire en cas de bris du premier ? Manuel Picard, constructeur de tyroliennes, explique «qu’un câble ne doit pas se briser normalement». «Si on doit doubler quelque chose qui résiste à dix tonnes, il faut qu’on double tout le reste. Si c’est entretenu régulièrement, il n’y a pas de raison», répond-il.
De son côté, Jonathan Lasplaces, responsable du Parc Loisirs du Domaine de Gros-Cailloux, soutient qu’en sus d’une vérification entamée de 8 à 9 heures par les guides, le constructeur des tyroliennes vient avec son équipe pour graisser les câbles entre autres procédures d’entretien. «On doit graisser les câbles régulièrement, notamment deux fois par mois mais cela dépend de la pluie, la fréquence de clients entre autres facteurs. S’il y a des choses à changer, le constructeur vient avant», confie-t-il. Si une défectuosité est repérée, les employés en avisent les responsables. «En cas de souci, on ne procède pas à l’activité de tyrolienne. Mais normalement avec un bon entretien, c’est impossible d’avoir un problème», explique-t-il. Au sein du groupe, un Health and Safety Officer procède aussi à de plus amples vérifications.
Accident mortel d’Akhilesh Gopalsing: Un des propriétaires arrêté et relâché
Frederic Robert, un des propriétaires du Domaine de Chazal, a été arrêté hier matin par la police de Chemin-Grenier. Ceci fait suite à l’accident qui a causé la mort d’Akhilesh Gopalsing. Il a été conduit en cour de Souillac sous une charge provisoire d’homicide involontaire. Il a été libéré contre une caution de Rs 75 000 et a signé une reconnaissance de dette de Rs 300 000. Cet homme d’affaires a retenu les services de Me Joy Beeharry. D’autre part, le Domaine de Chazal a émis un communiqué, dans la soirée du lundi 15 février, annonçant leur décision de fermer temporairement le site. Frederic Robert devra à nouveau se rendre au poste de police pour sa déposition dans les jours qui suivent.
Les tests de vérification pas obligatoires, selon Sandhya Boygah
«C’est un peu comme un ‘free will’. Ce n’est pas obligatoire de faire des tests de vérification du matériel de tyrolienne», déclare Sandhya Boygah, General Manager du MSB. Deux prestataires locaux ont fait les tests. Quelles vérifications sont entamées ? Elle cite notamment des tests au laboratoire de Moka sur la solidité des câbles, le «tensile» pour la tension, la durabilité du fer, entre autres, avant l’installation. «Vous savez les câbles ont une durée de vie précise. Ils ne sont pas éternels mais on doit observer plusieurs critères. Par exemple, pour les fers de construction, il est obligatoire de faire des tests selon la loi. En revanche, pour ceux utilisés pour la tyrolienne, il n’y a pas de règlements», ajoute-t-elle.
Manuel Picard, directeur d’Aerial Cable Track Ltd et constructeur de tyroliennes : «Tout matériau défectueux est enlevé»
Quel est votre rôle en termes d’aménagement des tyroliennes à Maurice ?
J’ai installé les premières tyroliennes au Domaine de Chazal. C’était en 2003. J’ai continué à y assurer le service jusqu’en 2009. J’ai également effectué l’installation des tyroliennes pour un autre parc, et en ai supervisé la maintenance. Mais il y a cinq à six ans, ces derniers ont retenu d’autres prestataires étrangers, qui ont procédé au changement des câbles entre autres. Parallèlement, j’ai entrepris l’installation au Domaine de Gros-Cailloux où je m’occupe de l’entretien. J’habite à Rodrigues et j’y ai effectué l’aménagement de la tyrolienne sur place.
Pourquoi la maintenance est-elle impérative pour cette activité ?
C’est comme une voiture : si vous ne faites pas de «servicing», ce n’est pas bon. En sus du «check» de visu par les employés du parc, on fait des interventions au moins une fois par mois pour les graissages des câbles. En fonction des conditions climatiques, on peut le faire plus tôt que prévu. Tout le matériel individuel vient des entreprises françaises mais il peut être fabriqué en Thaïlande ou d’autres pays. Les normes sont européennes avec la certification CE.
Quelle intervention faites-vous à la moindre anomalie détectée ?
Un mousqueton, un harnais ou tout autre matériau défectueux est enlevé. On le coupe. On ne le met même pas à la poubelle ni ne l’offrons-nous à qui que ce soit. C’est hors de question de les revendre. S’il y a de la rouille ou la présence de brins abîmés, le câble doit être intégralement changé par du neuf, point à la ligne. Dans ce domaine, on ne peut le remplacer par du matériel dont on ignore la provenance.
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