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La semaine décryptée

21 février 2021, 16:04

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La semaine décryptée

Lundi 15 février

Super coup de la police

L’arrestation de pas moins de cinq personnes le lundi 15 février relativement à l’assassinat de Manan Fakhoo a l’air d’être un exploit à mettre sur le bilan positif de la police du pays. Au départ, l’arrestation de deux cousins de la région de St-Pierre, Antish Gowry et Nitish Yerukanaidoo, relevait d’un procédé plus ou moins machiavélique de la part de la police. Il était question de montrer à la population qu’une action vigoureuse avait été prise après la mort de Fakhoo. C’est un travail minutieux qui a permis à la police de remonter à une camionnette et une motocyclette qui ont été utilisées dans l’assassinat de Fakhoo. Reste à savoir si la police réussira à prouver de façon inattaquable que les cinq habitants de la région de Port-Louis ont effectivement comploté pour tuer Fakhoo. Faute de ces preuves, les Port-Louisiens seraient forcément libérés comme l’ont été Antish Gowry et Nitish Yerukanaidoo. Dans ce cas, nul besoin de bénéficier de l’assistance pro-bono d’avocats en mal de publicité pour que les sept personnes en question entament des procès de réclamation de dommages à coups de plusieurs millions de roupies.

Mardi 16 février

L’île Maurice synthétique

D’après une information publiée dans «l’express» le mardi 16 février, Maurice détient un autre triste record. Notre pays est, en effet, le premier consommateur de drogue synthétique en Afrique australe.

Depuis quelques années, la réputation internationale de Maurice est de plus en plus entamée tant au niveau de la gestion économique que des mœurs. Ainsi, Maurice se retrouve sur la liste noire des agences financières internationales en raison de pratiques douteuses dans la façon dont nous accueillons des investissements de sources controversables.

La mauvaise réputation du pays en raison de l’énorme problème de drogue risque encore d’avoir un impact négatif sur les investissements étrangers propres, de même que sur l’industrie touristique du pays. En effet, au fur et à mesure que les étrangers prennent connaissance du sérieux problème d’insécurité causé par la consommation de drogue, ils hésiteront à nous visiter et s’exposer à des ennuis. En effet, si des jeunes tuent parents et grands-parents pour se payer de la drogue synthétique, ils risquent de placer Maurice au même rang que certains pays des Caraïbes, jadis de grandes destinations touristiques.

Bien que des Mauriciens aient consommé traditionnellement du gandia sans disloquer les normes sociétales, l’introduction du «brown sugar» en 1983 et l’implantation à l’échelle de tout le pays de la nouvelle industrie de la drogue synthétique depuis quelques années risquent d’affecter de façon radicale et irréversible la fameuse «Mauritian way of life», qui charmait les étrangers et réconfortait nos citoyens dans le bonheur de vivre sur cette île.

Mercredi 17 février

Il manque toujours cinq sous…

Ce mercredi 17 janvier, «l’express» revient en force sur la mort d’Akhilesh Gopalsing, tué lors d’un accident de tyrolienne, alors qu’il s’était rendu en compagnie de sa fiancée dans un parc d’attractions pour fêter la St-Valentin. Comment perd-on sa vie dans un parc d’attractions à Maurice en s’adonnant à la tyrolienne ou tout simplement en nageant dans un cours d’eau au même endroit ?

Comment se peut-il que ce soit au moment de la cérémonie de clôture d’un triathlon qu’on réalise que le participant Jayrajsing Hazareesing manque à l’appel ? Des jours plus tard, comment le participant Hugues Rivet a-t-il été tué par un autobus ?

La mort ô combien évitable d’Akhilesh Gopalsing, de Jayrajsing Hazareesing et de Hughes Rivet vient confirmer la théorie selon laquelle quand il est question de rigueur et de sécurité, qu’il «manque toujours cinq sous pour faire la roupie» du Mauricien.

Imaginez ces millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui profitent chaque jour des différentes attractions et des nombreux manèges que Disney offre à Los Angeles, à Orlando, à Paris et à Hong Kong. Si on confiait la gestion de Disney à des Mauriciens, on aurait répertorié des centaines de morts tous les jours, et ce, si la compagnie n’avait pas connu la faillite plus tôt.

Jeudi 18 février

Les seniors en danger en raison de leur pension

Les seniors de Maurice, très courtisés par le Mouvement socialiste mauricien afin d’apporter des voix à ce parti lors des élections, sont-ils exposés à des actes de violence ou même à la mort en raison de la propagande officielle qui veut faire accroire que les citoyens âgés sont actuellement de vrais privilégiés en raison de leur pension ?

Ce jeudi 18 février, «l’express» fait tout un dossier sur ce phénomène, car les seniors sont attaqués pour leur argent par nuls autres que leurs propres enfants et petits-enfants. Partant du cas d’Altaaf Futloo, qui a tué sa mère parce que cette dernière refusait de lui donner de quoi pour s’acheter de la drogue synthétique, l’express fait état de pas moins de huit cas où des seniors ont été tués pour une question d’argent et de drogue. Parmi ceux-ci, Sita Devi Lutchiah, qui a été tuée le 3 décembre 2020 par son petit-fils Jean Noé Giovanni Lutchiah parce qu’elle avait refusé de donner de l’argent au jeune homme accro à la drogue synthétique.

Vendredi 19 février

Opération boucs émissaires avec les deux beaux-frères ?

Ce vendredi 19 février, il était de plus en plus évident que le pouvoir procédait à des frappes préventives afin de diminuer l’impact de deux affaires qui mettent au jour de nombreux scandales impliquant des décideurs à la tête de nos institutions. Les deux corps qui organisent ces frappes préventives, l’Independent Commission against Corruption (ICAC) et le Central CID, se sont faits très actifs au niveau des deux affaires qui passionnent les Mauriciens actuellement. Il s’agit de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen et la «Private Prosecution» intentée par Simla Kistnen contre le ministre Yogida Sawmynaden.

C’est dans ce contexte qu’il faut situer la convocation par l’ICAC de Jonathan Ramasamy, directeur général de la State Trading Corporation (STC) et de Vinay Appanna, son beau-frère mais aussi bénéficiaire de gros contrats de la STC. Ils ont été arrêtés, mais contrairement aux autres Mauriciens qui subissent la punition d’une incarcération en cellule pendant un week-end, les «bof» ont été immédiatement libérés sous caution.

Leur arrestation annonce-t-elle d’autres coups d’éclat de l’ICAC et du CCID? Ou sont-ils les boucs émissaires qu’on sacrifie afin de protéger les grands et les puissants ?