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Variants: le flou persiste
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Variants: le flou persiste
Lors de la conférence de presse du National Communication Committee ce mercredi 24 mars, la Dr Catherine Gaud a affirmé que sur les 40 échantillons envoyés pour une analyse en Afrique du Sud, il n’y a pas eu de variant détecté. Cependant, Vincent Lagarde, président d’Abiolabs, avait affirmé le contraire. Qu’en est-il ?
La Dr Gaud a déclaré, aujourd’hui, que des souches 20B, qui sont très présentes en Russie, à Hong-Kong et en Angleterre ont été notées, mais qu’il ne s’agit pas de variants. Cependant, les deux termes ne sont génétiquement pas éloignés. Selon les publications spécialisées, qu’on parle de souche ou de variants, il s’agit en réalité d’une lignée du virus. Un variant est une lignée dont la manière de fonctionner change. Par exemple, le variant sud-africain a été catégorisé comme tel car il se propage plus vite que le virus historique. Cependant, la catégorisation 20B est très vague. Il s’agit d’un code pour l’année. D’autres exemples dans les médias internationaux sont les virus 20A, 19A et 19B. «Cette unique information est trop vague pour déterminer son origine et savoir s’il est un variant», s’accordent à dire les experts, qui affirment qu’il faudrait un complément d’informations sur la classification, comme le B 117 pour le variant anglais ou le B 351 pour le sud-africain. Donc, l’information complète serait 20B suivi d’un autre code. Par exemple, le variant sud-africain est 20H/501Y.V2.
Est-ce que le séquençage du laboratoire sud-africain est fiable, donc ? Pour séquencer un virus, il faut un «primer». Ce produit chimique est adapté au virus original et celui pour les variants est au stade de développement. De ce fait, il est assez difficile de déceler les régions mutées du virus. Dès lors, deux options se présentent. La première est que toutes les régions du virus ont été analysées, le résultat obtenu est complet et il n’y a pas de variants. Ou encore, d’autres mutations non référencées comme variants connus peuvent être cherchées sur le résultat du séquençage complet. Cela aide à classifier le virus en variant ou pas, même si des régions du virus ne sont pas bien séquencées.
L’autre option est que pendant l’exercice de séquençage, les régions mutées du virus n’ont pas été couvertes, et il n’y a eu qu’environ 90 % du résultat complet. «Dans ce cas, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de variant. C’est simplement que nous n’avons pas de données pour le dire.» Lorsque ce cas de figure se présente, la procédure veut que cette région spécifique où se trouvent les mutations soit isolée et séquencée à nouveau.
«La question se pose. Est-ce que nous avons eu les résultats complets ? Ou simplement les résultats avec une région du virus pas séquencée ? Il faudrait avoir toutes ces informations avant de pouvoir se prononcer sur la présence des variants», disent les sources concordantes.
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