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Fièvre aphteuse: Vers une période de vache maigre pour les éleveurs rodriguais

9 avril 2021, 09:23

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Fièvre aphteuse: Vers une période de vache maigre pour les éleveurs rodriguais

Les fermiers rodriguais sont dans le flou. Ils ne savent pas ce qu’il adviendra du sort de leur bétail. Et ce, depuis qu’un cas suspect de fièvre aphteuse a été rapporté au ministère de l’Agro-industrie, le 10 mars. Il nous revient que le Conseil des ministres se penchera sur la question dès ce matin.

Ce n’est pas une épidémie, mais la confirmation que des bœufs ont souffert de la fièvre aphteuse est considérée sérieusement à Maurice. D’ailleurs, le Conseil des ministres se penchera sur la question dès ce matin afin de prendre une décision.

Le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire doitil envoyer des vétérinaires mauriciens à Rodrigues pour épauler leurs collègues ? Comment aider les éleveurs rodriguais ? Ce sont des questions que posent les agriculteurs rodriguais. L’envoi des vétérinaires dans l’île semble être peu probable, pour préserver Rodrigues du Covid-19.

D’après nos renseignements, ce dossier sera également à la table du conseil exécutif de Rodrigues ce matin. Depuis que les autorités ont soupçonné un cas de fièvre aphteuse, le 10 mars, l’importation de bétail à Maurice a été suspendue. Et au ministère de l’Agro-industrie, l’on affirme que rien ne change jusqu’à nouvel ordre. Maurice n’acceptera aucun bétail de Rodrigues pour une longue période. Ce qui fait que cela décision impactera financièrement les fermiers.

À Rodrigues, des éleveurs affir- ment que plusieurs élevages ont été inspectés, mais il n’y a pas eu de contamination. Toutefois, ils craignent que la Commission de l’Agriculture leur enlève leurs animaux s’il y a un soupçon de maladie. Ils demandent au gouvernement régional de les aider financièrement puisqu’ils ne pourront pas exporter leur bétail à Maurice.

«Nous avons beaucoup investi. Il y a eu un embargo temporaire l’année dernière et cela se répète», confie un éleveur. L’une de ses consœurs ajoute que son mari et elle comptaient beaucoup sur l’exportation de leur bétail pour joindre les deux bouts. «Mes bœufs et cabris sont en bonne santé. Je ne crains rien, sauf que je ne peux pas les exporter. Par contre, je constate, depuis quelques jours, que les volailles ne sont pas en forme. Je ne sais pas si c’est à cause de la chaleur ou autre chose, mais si elles meurent pour une raison ou une autre, ce sera très grave», craint-elle.

Nous avons sollicité le commissaire de l’Agriculture, Richard Payendee, via WhatsApp pour lui indiquer que nous rédigeons un article sur ce sujet. Mais il n’a, par la suite, pas répondu à nos appels téléphoniques.

Cependant, on nous fait comprendre que la situation est sous contrôle. Les bœufs malades avaient été découverts dans deux élevages appartenant au gouvernement régional, c’est-à-dire pas en liberté. Or, préciset-on, ils ont été guéris et les symptômes n’étaient pas aussi sévères que la vague de maladie qui avait décimé tout le cheptel rodriguais en 2016. La raison, dit-on : les animaux avaient été vaccinés.

Pour rappel, il a fallu abattre 3 200 animaux en 2016 à Rodrigues, alors que 2 118 avaient succombé à la maladie. À Maurice, 1 695 animaux avaient été tués. Le cheptel mauricien avait été infecté par des bœufs et cabris venus de Rodrigues. Par la suite, un embargo avait duré presque trois ans. Un Fact-Finding Committee avait conclu que les autorités mau- riciennes et rodriguaise n’avaient pas agi rapidement.