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Nécrologie: décès de la doyenne de l’île

25 avril 2021, 14:29

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Nécrologie: décès de la doyenne de l’île

Le travail, l’assiduité et la spiritualité. Trois qualités, qui animaient Mardaye Carooppunnen, 110 ans. Cette dernière a passé la majeure partie de sa vie à Eau-Coulée avec ses proches jusqu’à sa mort. C’est dans le kovil qu’elle a inauguré en 2019, qu’ont eu lieu ses rites funéraires, jeudi à 15 heures. Amaye était la doyenne de Maurice. Sa phrase fétiche aux gens était «Kan ou fer séki bon, lao la retourn ou séki bon». 

Mardaye Carooppunnen a toujours été active et autonome, même à l’aube de ses 110 ans. Elle aimait passer ses journées dans la cuisine, à faire le ménage, le jardinage mais aussi prier et aider les autres. Son engagement dans la spiritualité et dans le social était sans égal. Plusieurs habitants de la région la connaissaient, car elle est l’une des fondatrices du Shree Mariamman Tiruk Kovil à La Mariée, Eau-Coulée. En effet, la centenaire a cédé une portion de terrain pour y ériger un kovil. 
Selon Selven Colanthay, l’un des arrière-petits-fils de la défunte, Amaye était très active jusqu’à tout récemment. «La vieillesse se faisait sentir. Elle était autonome, cultivait des fleurs et occupait ses journées. Sa mort laisse un grand vide, car elle était une personne très pieuse», a fait ressortir Selven Colanthay, qui est aussi le président de l’association, qui gère le kovil. 

Amaye, en compagnie de son arrière-petit-fils, Selven Colanthay, dans l’ancien kovil.

Amaye doit sa longévité à sa piété et à sa dévotion à la déesse tamoule Mariamman. «C’est l’époux d’Amaye, qui priait devant la statuette de Mariamman. Cette statuette est devenue un symbole pour Amaye car plusieurs personnes avaient des nourrissons, qui étaient malades à un moment dans la région. Elle priait ensemble avec les familles affectées et la maladie disparaissait. Depuis, plusieurs personnes vouent une dévotion sans pareil à la déesse», a fait ressortir le président du kovil d’Eau-Coulée. Le kovil est affilié à la MauritiusTamil Temples Federation (MTTF), dont Amaye était membre. La fédération lui a rendu hommage. 

Le kovil était bâti, au départ, avec quatre feuilles de tôle et aujourd’hui se dresse un édifice construit par des artisans venus de l’Inde. La doyenne de l’île a pu assister à l’inauguration du Shree Mariamman Thiruk Kovil il y a deux ans. «Ce kovil a été bâti comme monument de la dévotion d’Amaye, qui vénérait la déesse Mariamman depuis près de 100 ans. D’ailleurs, elle ne souffrait d’aucune maladie. Sa foi la protégeait», a souligné Selven. Selon ce dernier, le kovil restera comme le monument qu’a representé Amaye durant un siècle. 

Mardaye Carooppunen lors de l’inauguration du Mariamman Kovil à Eau-Coulée.

Mardaye Carooppunnen, née Sunnasee, a vécu jusqu’à ses 16 ans à Vacoas. Elle est venue habiter à Eau-Coulée après son mariage. Elle a eu une dizaine d’enfants, qui se sont établis dans la région de La Mariée. 

Selon son arrière-petit-fils, Amaye avait toujours de précieux conseils pour ses proches et ceux qui la côtoyaient. Mais elle avait aussi son caractère si quelqu’un faisait quelque chose de mal. 

Selon Selven, son arrière-grandmère était entourée de ses proches lors de ses derniers instants. La doyenne est une figure très connue de la région et respectée dans la communauté tamoule à Maurice. Sa dévotion, sa bonne humeur et sa force resteront dans les mémoires. 

La rédaction de l’express présente ses plus vives sympathies à ceux affligés par la disparition d’Amaye.