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La semaine décryptée

12 mai 2021, 16:18

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La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du 3 mai 2021 au vendredi 7 mai 2021.

Lundi 3 mai

La montée des marches des Gurroby

À partir du lundi 3 mai, les frères Gurroby ont entamé leur montée des marches au festival mauricien du commerce de la drogue. Graduellement, tout comme ils apprécient les déhanchements de Jennifer Lopez lors de sa montée des marches au festival de Cannes, les Mauriciens vont savourer le déballage des richesses d’une famille jusqu’ici peu connue mais qui se faisait quand même ostentatoire avec villas de luxe, Jaguar et X5, speedboats et chevaux. 

Si les Gurroby étaient déjà assurés d’une place de choix ce lundi 3 mai, on ne pouvait que spéculer sur les autres acteurs – et possiblement des actrices aussi – qui se présenteront lors de ce festival Gurroby dont les rideaux ont été tirés par l’ADSU. À ce propos, on ne pourrait que saluer le spectaculaire coup de l’ADSU surtout que cette unité s’est focalisée sur son objectif principal, sans être contrariée par la possibilité que les frères Gurroby pouvaient être politiquement très bien connectés. 

L’express devait par la suite dévoiler bien de révélations sur le networking politique des Gurroby qui semblaient avoir été parfois importunés dans leur besogne par la police mais sans avoir été mis hors d’action avant le grand coup de l’ADSU.

Mardi 4 mai

Rama Valayden très perspicace

Engagé comme avocat par l’un des frères Gurroby, Rama Valayden a fait preuve de perspicacité et d’efficacité en formulant une série de requêtes auprès des autorités. Ces requêtes visent à situer la possible participation de plusieurs autres acteurs dans l’affaire de la drogue saisie. En effet, l’impression créée jusqu’ici serait que seuls les Gurroby sont impliqués dans cette affaire. Or, si les demandes de Rama Valayden sont agréées, il serait possible de dénicher d’autres acteurs encore. 

À commencer par le prélèvement des traces d’ADN et des empreintes digitales. La police dispose déjà d’une banque de données en termes d’ADN et d’empreintes. Il ne lui sera pas difficile de faire un cross-match avec le matériel déjà stocké. 

D’autre part, il est impossible que des caméras de Safe City n’aient pas été opérationnelles dans la région qui compte un hôtel de très grande classe. Il serait possible d’analyser le mouvement de véhicules et de gens sur une période donnée dans la région pour en tirer certaines conclusions. 

La demande de Rama Valayden sur les relevés téléphoniques des acteurs déjà interpellés pourrait aussi aider à établir bien de connexions.

Mercredi 5 mai

Les déboires des Seychellois

Tout comme la colonie britannique de Maurice avait utilisé l’exiguïté de son territoire pour éradiquer la malaria, les Seychelles comptant une toute petite population de 97 000 âmes avaient donné l’impression d’avoir atteint le seuil d’immunité collective avec ses 60 % de vaccinés au Covid-19. 

Le 25 mars, les Seychelles rouvrirent leurs frontières, prenant ainsi une sérieuse avance sur Maurice qui voyait ses potentiels touristes s’envoler vers nos frères Dallons. D’ailleurs dans les médias internationaux, on plaçait déjà les Seychelles au même rang que des îles des Caraïbes pouvant en toute sécurité accueillir des touristes. 

Mais vers le 5 mai, à peine une semaine après avoir rouvert leurs frontières, les Seychelles faisaient face à une recrudescence de cas de Covid-19, forçant le pays à même fermer ses écoles. 

Les Mauriciens auront intérêt à bien analyser le cas seychellois. L’archipel a-t-il manqué de vigilance dans sa gestion de l’épidémie ? L’une des causes avancées serait l’inefficacité du vaccin chinois Sinopharm que les Seychellois ont obtenu en don d’un pays arabe. Un exemple du proverbe mauricien ‘bon marché coûte cher’ ?

Jeudi 6 mai

Frantz Fanon revisited

Le psychiatre français d’origine antillaise Frantz Fanon a avancé bien de théories sur l’effet de la colonisation sur les peuples noirs du monde. L’une des conséquences de la colonisation, expliqua Fanon, aura été le fort taux d’actes de violence commis par des Noirs sur des Noirs. Fanon avait exercé comme psychiatre en Algérie alors que ce pays était encore une colonie française. 

Les écrits de Fanon, surtout Les Damnés de la Terre et Peau noire, Masques blancs, devaient inspirer les jeunes il y a cinquante ans et cela au même titre que les ouvrages de Karl Marx et Mao Zedong. 

Les leçons de Fanon sont-elles toujours d’actualité en 2021 ? Ceux ayant étudié Fanon ont sûrement fait cette réflexion en lisant un article bouleversant publié ce jeudi 6 mai par l’express et où il est question de l’agression d’une fille de 16 ans par ses propres cousines. Cela s’est passé devant d’autres personnes qui ont assisté impassibles à cette douloureuse scène sans réagir, sans tenter d’offrir la moindre protection à l’adolescente.

Vendredi 7 mai

Dénoncez votre voisin…

Les autorités ont lancé ce vendredi 7 mai une invitation aux Mauriciens pour qu’ils dénoncent leurs concitoyens qui ne respectent pas les règles sanitaires imposées pour combattre la propagation du virus de Covind-19. Ainsi, pourraient être dénoncés ceux qui ne portent pas de masque ou qui ne le font pas de façon correcte, et aussi ceux qui se rassemblent en grand nombre pour faire la fête. 

Au fait, de telles dénonciations pourraient aider les autorités dans une grande mesure à combattre les actes d’indiscipline qui compromettent l’état de santé des citoyens. Toutefois, cette invitation à la dénonciation pourrait être pervertie pour prendre la forme de la délation avec des allégations fabriquées de toutes pièces pour nuire à d’autres. Ce serait l’occasion pour certains de dénoncer malicieusement et injustement des voisins qu’on n’aime pas ou des collègues au travail. Bref, on se voit offrir un instrument pour régler des comptes. 

Dans des pays civilisés, on rapporte systématiquement à la police des cas de maltraitance des enfants et des animaux et le tapage nocturne. À Maurice, quand des policiers sévissent contre des tapageurs tard dans la nuit, ils sont souvent agressés par des gens qui leur affirment «nou pe bwar nou kass, ki to amerde twa»

On se demande ce qui pourrait se produire si on invitait les Mauriciens à aussi dénoncer ceux qui cachent ou emploient des ouvriers bangladeshis de façon illégale.