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Conséquence du confinement: d’écoliers à trafiquants et consommateurs de drogue, une dure réalité…
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Conséquence du confinement: d’écoliers à trafiquants et consommateurs de drogue, une dure réalité…
Depuis le dernier confinement, plusieurs enfants et jeunes ont laissé les bancs des écoles par fautes de moyens ou d’encadrement familial. Il faut malheureusement constater que bon nombre d’entre eux, vivant dans des quartiers touchés par le fléau de la drogue, s’y sont laissés embarquer dès leur plus jeune âge…
L’Éducation subit de plein fouet les conséquences du Covid-19. Le système éducatif a été complètement chamboulé depuis le premier confinement l’année dernière et celui de cette année n’a pas amélioré la situation. Alors qu’à 12 ans certains sont allés chercher leurs résultats du PSAC hier, d’autres du même âge rôdent dans les rues pour aider les trafiquants de drogue à ne pas se faire prendre. Une triste réalité constatée par les travailleurs sociaux et la police.
«Depuis le confinement de l’année dernière, nous avions tiré la sonnette d’alarme concernant les enfants qui s’enfoncent dans le fléau de la drogue. Sur le terrain, nous nous sommes rendu compte qu’un grand pourcentage d’adolescents ont malheureusement lâché les études pour des routes épineuses» explique Edley Maurer, président de l’organisation non-gouvernementale Service d’accompagnement, de formation, d’intégration et de réhabilitation de l’enfant (SAFIRE).
Qu’est-ce qui cause cette situation ? Selon lui, le chômage et le coût de la vie, entre autres, ont joué un rôle majeur dans le fait que beaucoup d’enfants ont dû abandonner les études. Malheureusement la grande majorité de ses jeunes, qui ont mis leurs cahiers de côté, sont ceux qui habitent les milieux vulnérables et des quartiers où les drogues se vendent comme des petits pains. S’ajoute à tout cela, un manque d’encadrement familial.
«Le manque d’encadrement familial a fait que bon nombre sont tombés dans le fléau de la drogue. Surtout ceux, dont leurs parents eux-mêmes sont des toxicomanes ou trempent dans des trafics illicites. Comme nous n’avons pas pu être sur le terrain pendant un bon moment, certains jeunes ont déjà sombré et maintenant à SAFIRE, nous essayons d’en sauver certains mais il y a une majorité que nous ne pouvons plus aider», se désole le travailleur social. Edley Maurer ajoute que pour l’instant il essaie de pousser ces adolescents vers le sport mais comme l’argent facile les attire plus, par manque d’encadrement, la liste de sportifs en devenir s’est raccourcie.
Danny Philippe, chargé de prévention à l’association Développement, rassemblement, information et prévention (DRIP), affirme que le rajeunissement des trafiquants et des consommateurs de drogue est une évidence dorénavant et qu’elle ne date pas d’hier. «Des jeunes garçons comme des filles. Depuis 2016-2017, on voyait ce rajeunissement mais depuis l’année dernière, il ne passe plus inaperçu. La majorité a entre 12 et 15 ans.»
Selon lui, la drogue est un problème multidimensionnel. Avant qu’un jeune ne tombe dans ce fléau, il abonde dans le sens d’Edley Maurer, il explique qu’il y a d’autres problèmes sociaux derrière. «Des parents qui ont démissionné de leurs responsabilités ou qui n’ont jamais eu le sens de responsabilité à la suite d’un manque d’éducation depuis le jeune âge et la pauvreté surtout. Nous n’allons pas nous mentir, ce sont surtout dans les poches de pauvreté que nous voyons cela sur le terrain.»
Des propos que seconde un policier. Il explique que des fois, cela lui fait mal au cœur lorsqu’il voit des enfants, vivant dans des quartiers défavorisés, se rebeller contre la police lors des descentes policières chez des trafiquants. «Nou koné kinn aprann zot sa. Bann zanfan 11 ans a monté, sé pa bann dimounn ki pou prann désision par zot em pou vinn kraz enn van lapolis. Ena défwa trouv zot pé fer le guet tousala dan bord simé, ena paret sou. Tousala sé paran ki pann pran so responsabilité é sa kas ki zot pé gagné ar trafikan la souvan sé pou asté enn zafer pou manzé zot em paski pena adultes ki soucié li dé zot.»
Selon nos interlocuteurs, il faudrait agir avant qu’ils ne soient trop tard. Il faut approcher tous ces enfants qui ont quitté les bancs de l’école, connaître leur background familial et les raisons derrière l’abandon de leurs études. «Il faut aussi faire un vrai plan contre la pauvreté, c’est vraiment le point de départ dans des cas», ajoute Danny Philippe.
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