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Au ministre des finances: l’AHRIM propose des mesures temporaires pour la réouverture des frontières
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Au ministre des finances: l’AHRIM propose des mesures temporaires pour la réouverture des frontières
- Maintien de l’assistance financière jusqu’à la reprise touristique et baisse de la TVA sur les services et produits de l’hôtellerie.
Attendue début juillet, la réouverture des frontières pourrait se faire en septembre. Ce report prolonge la suspension des opérations touristiques et accentue les difficultés du secteur, explique l’Association des Hôteliers et des Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM).
Les hôteliers et restaurateurs de Maurice sont inquiets. Ils estiment que c’est grâce aux mesures gouvernementales de soutien qu’ils ont pu tenir le coup depuis mars 2020, exception faite de quelques fermetures. Notamment en conservant les emplois, les charges salariales étant assumées à moitié en moyenne par l’État. Sans cela, disent-ils, il leur serait quasiment impossible de poursuivre leurs opérations lors des prochains mois.
À moins d’une semaine de la présentation du Budget 2021-22, l’AHRIM insiste : ses membres sont prêts pour la réouverture. L’association avance que 72 % des salariés de l’hôtellerie se sont fait vacciner à ce jour, dont une grande partie a déjà reçu les deux doses. De plus, la plupart des établissements s’étant conformés aux nouvelles normes sanitaires, d’ici fin août, la formation des 25 000 employés de l’hôtellerie et du tourisme sur les protocoles sanitaires sera complétée. À ce jour, 10 000 personnes ont suivi ce cours en ligne. Tout en plaidant en faveur d’un renforcement du partenariat entre le public et le privé, l’AHRIM soutient que ces pro- positions budgétaires, dans le sens de cette collaboration accrue, comprennent des mesures à caractère exceptionnel mais à durée limitée visant à modérer la casse dans l’industrie touristique.
Ainsi, avec le Government Work Assistance Scheme où l’État a contribué, durant les mois de fermeture des frontières, entre 45 % et 70 % des coûts mensuels des salaires des opérateurs de ce secteur, l’AHRIM propose que ce soutien financier se maintienne au moins jusqu’à la confirmation de la reprise avec un volume d’arrivées touristiques suffisant pour la survie de leurs activités. Et que, parallèlement, des amendements temporaires à la réglementation du travail soient effectués pour alléger les coûts de main-d’œuvre, qui ne sont pas pertinents dans un contexte de chômage technique, notamment le Night allowance, les congés, le calcul du bonus de fin d’année. Si le gouvernement a revu les conditions du paiement de la Training Levy et exonéré l’industrie du loyer du bail, les opérateurs souhaitent que ces mesures soient prolongées. Et proposent que la Training Levy soit suspendue pour au moins les trois prochaines années et que toute la somme due par l’hôtellerie soit payée après la réouverture complète des frontières.
Pour relancer l’industrie, un soutien accru en matière de formation, disent-ils, sera en outre nécessaire : les frais de formation pourraient être intégralement remboursés par le Human Resource Development Council pour les trois prochaines années après la réouverture des frontières.
Certes, pour rendre la destination compétitive, il faudra être stratégique, alléger le coût des vacances pour le touriste dans un contexte où se déplacer au-delà de ses frontières devient plus complexe et exige beaucoup plus d’organisation et de temps de préparation. Cela implique, selon l’AHRIM, une politique de prix compétitif pour les billets d’avion, les taxes à l’aéroport, les taxes sur les produits et services. Du coup, la TVA de 15 % imposée sur les produits et services de l’hôtellerie, par exemple, pourrait aussi être ramenée à la baisse, de manière temporaire.
Moratoire
Autre proposition : le financement des pertes encourues en raison de la suspension prolongée des opérations mais aussi les dépenses d’investissement qui seront nécessaires pour rouvrir les hôtels. À cet effet, l’AHRIM propose plusieurs mesures, notamment la restructuration des prêts pré Covid et un moratoire sur le remboursement du capital et des intérêts, le temps que l’industrie se remette sur pied. «Nous souhaitons que le seuil des prêts commerciaux garantis par la State Investment Company soit augmenté en fonction de la taille et de l’endettement relatif des hôtels et que la Mauritius Investment Corporation considère les demandes de prêts supplémentaires des acteurs de l’industrie.»
Et quid des campagnes de marketing ? Les hôteliers affirment que le marketing de la destination Maurice est essentiel pour rétablir sa présence à l’international. Pour rassurer et inciter à voyager «loin» dans un contexte général d’hésitation, des moyens substantiels devront être déployés. D’où l’idée que le gouvernement contribue, sous forme d’une subvention, aux actions de marketing de chaque opérateur en fonction de son envergure. «Les secteurs public et privé pourraient élaborer et proposer ensemble des forfaits spéciaux de bienvenue pour les 100 000 premiers touristes, par exemple.» Au centre de ces orientations stratégiques figurent aussi des questions qui préoccupent les membres de l’AHRIM bien avant la crise, et qui sont devenues pressantes dans la présente conjoncture. Soit le rebranding de la destination comme une qui soit de luxe.
Et cela d’autant plus, selon les opérateurs, qu’elle s’est estompée au fil des ans, au profit de destinations concurrentes comme les Maldives et les Seychelles. Les opérateurs soutiennent que les efforts devront également porter sur des actions marketing soutenues dans les marchés émergents, qui sont d’autant plus importants que le Covid-19, au risque de ralentir le flot de touristes en provenance des marchés traditionnels.
Toujours est-il que l’annonce d’une date de réouverture des frontières reste fondamentale car il faut compter trois mois de campagne et de réservations pour que se concrétisent les premières visites. Tout comme les clients doivent être informés des mesures prises pour protéger leur santé (test PCR, hôtel dédié en cas de test positif, couverture spéciale par l’assurance maladie, publication des vaccins reconnus et approuvés) et une campagne de sensibilisation visant à dissiper hésitation et doutes s’impose.
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