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Mathieu T. Dacruz: Ma vision de l’environnement

29 juin 2021, 08:06

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Mathieu T. Dacruz: Ma vision de l’environnement

380,000,000,000

Non, malheureusement pour lui, il ne s’agit pas de la toute dernière estimation de la valeur nette de Bezos. Bien plus alarmant, ce chiffre mirobolant, dont je me suis tristement amusé de compter les zéros, est le poids, en kilos, de plastique produit chaque année, dont plus de la moitié est à usage unique. Pour vous faire réaliser toute l’ampleur de ce chiffre, il s’agit presque de la totalité du poids de toute la population humaine. Face à ce chiffre que nous, jeunes, voulons à tout prix voir diminuer, nous nous retrouvons au pied de cette tour, où, au sommet, logent les grands de ce monde. Du pied de cette tour, nous nous faisons bombarder par une masse asphyxiante d’informations, de conseils, de discours hypocrites et d’infox par ceux qui contrôlent et qui veulent contrôler encore plus. Attention, cette tour penche, mais elle, contrairement à la tour de pise, elle cèdera.

Les actions écologiques, ayant pour but de crier au secours mais aussi de tenir les gouvernements et industriels pour responsables, n’ont pas cessé d’augmenter ces dernières années, surtout venant des jeunes. Ces actions et engagements ont eu de telles répercussions que l’avis des jeunes est aujourd’hui demandé dans d’innombrables procédures. C’est du moins l’avis des Nations Unies et du Gouvernement italien qui organiseront le Youth4Climate Summit dans quelques mois. Ce sommet se tiendra quelques jours avant le Pre-COP26 et quelques mois avant le COP26 (Conference of Parties du United Nations Framework Convention on Climate Change). Le but de ce regroupement international est de permettre aux jeunes délégués de plusieurs pays de se faire entendre et de discuter des mesures écologiques que nous pensons justes d’adopter. Ces mesures constitueront une résolution qui sera ensuite soumise aux Ministres des différents pays présents au Pre-COP26 et au COP26.

Hormis l’honneur que cela représente, devoir représenter la République de Maurice (sans oublier nos confrères Rodriguais et Agaléens) est une lourde tâche que j’ai accepté en toute humilité et ayant conscience de mes responsabilités présentes et futurs. C’est donc dans cette optique de mieux représenter notre ile que je me suis engagé à rencontrer des ministères, individuels, compagnies du secteur privé et ONGs locales. Les représentants des SIDS (Small Island Developing States ou Petits États Insulaires en Développement), dont je fais partie, sont confrontés à un défi majeur : être capable d’écrier l’agonisant impact du changement climatique sur leurs nations et ce malgré d’être de petits pays. C’est la raison pour laquelle j’espère rencontrer les représentants des Seychelles, des Maldives, de l’Union des Comores et d’autres SIDS virtuellement afin de nous synchroniser par rapport à l’impacte que nous voulons avoir au sommet.

Le Youth4Climate étant un sommet réunissant plus de 400 délégués, nous travaillerons en sous-groupes avec des thèmes de travail très spécifiques. En gardant en tête les possibles intérêts communs des jeunes mauriciens, j’ai choisi les thèmes de travail suivants : ‘Tourism’, ‘International Action’, ‘Education’, ‘National Climate Action’ et ‘Nature Based Solutions’. Mes rencontres seront donc principalement axées sur les thèmes susmentionnés. La thématique du tourisme inclut entre autres, la relance du secteur et l’écotourisme, deux thèmes qui sont aux centres des discussions à Maurice étant donné la forte présence de ce secteur dans notre économie. D’autre part, étant l’un des rares délégués étudiant du cycle secondaire et l’un des membres fondateurs du National Forum for Colleges (NAFCO), choisir la thématique d’une éducation climatique adéquate était chose évidente.

Tous ces thèmes sont extrêmement vastes et mérites de longues séances de consultations avec les parties prenantes.  Les principaux axes que je compte mettre en avant à Milan sont nombreux. Il faudrait souligner l’impact de non-retour qu’a la communauté internationale, comme locale, sur un petit pays comme le nôtre. De plus, j’agirai comme porte-parole des jeunes mauriciens qui pourront soumettre leurs suggestions à une audience internationale. Et finalement, ce sera l’opportunité de promouvoir les possibles bonnes actions écologiques et climatiques des secteurs privé et public, actions qui pourront être dupliquées à l’international, citant Maurice comme exemple.

Malgré ma reconnaissance envers l’interdiction partielle du plastique à usage unique (partielle car inapplicable aux bouteilles en plastique à usage unique), nos mesures environnementales auraient pu être plus approfondies et concrètes à Maurice.  De nombreux projets scandaleux comme le ‘Legend Hill’ reflète cette hypocrisie systémique qui ne cesse de s’accroitre. La triste réalité concernant l’engagement de jeunes mauriciens est que trop souvent, cela commence relativement tard, vers le cycle tertiaire. Outres des publications isolées sur les réseaux sociaux, les jeunes du cycle secondaire se font très peu, trop peu, entendre. A vrai dire, comment les blâmer ? Mes amis et ceux de mon âge comprendront ce sentiment d’écartèlement que nous inflige ce système hautement académique basé sur le bourrage de crane. Deux forces opposées nous étirent constamment vers deux extrémités, d’un côté, l’école, leçons particulières et autres, et de l’autre, nos engagements personnels pour des causes qui nous importent.

Ne voulant aucunement être catastrophiste, je ne fais que donner mon avis sur quelques-uns des milliers de problèmes qui nous attaquent constamment et qui nous forcent à faire un pas en arrière. Ma vision pour la nation serait que tout cela cesse. Que l’hypocrisie systémique soit de notre passé, que l’implication de jeunes étudiants soit de notre présent et qu’un pays sain et durable soit de notre futur.

Au lieu de conclure en citant des philosophes connus, je vais citer deux personnes sans qui ma sélection n’aurait été possible. ‘The Sky is the limit’ et ‘We are the system; we can change it’. Deux phrases que nous entendons beaucoup mais qui reprennent toute leur splendeur quand on a des rêves pleins la tête. Â quoi sert la jeunesse si ce n’est rêver et conséquemment agir ?

Je remercie le Collège du Saint-Esprit, le ministère du tourisme et le diocèse de Port-Louis (surtout le Vicaire Général Labour et Madame Yeung) pour leurs rencontres, et tous ceux qui font tant pour cette cause. J’espère vous rencontrer bientôt, contactez-moi sur Twitter, Instagram et Facebook.