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La semaine décryptée

18 juillet 2021, 10:31

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La semaine décryptée

Lundi 12 juillet

Triangle des Bermudes ou fantôme de Surcouf ?

La mer entourant Maurice est-elle devenue un Triangle des Bermudes, version océan Indien ? Ou le fantôme du fameux corsaire français Robert Surcouf rôde-t-il dans les parages pour faire subir à des navires maintes tracasseries ? Sinon comment expliquer que dans un océan d’une superficie de 75 millions de kilomètres carrés, des navires choisissent toujours la côte de Maurice pour connaître maintes avaries sinon des naufrages même ?

Le plus spectaculaire de toutes les calamités maritimes aura été le naufrage du vraquier Wakashio long de 300 mètres ? Voguant dans un vaste océan, ce bâtiment japonais commandé par un Indien n’aura rencontré d’autre sort que de venir s’encastrer dans le récif de Maurice. De façon fréquente maintenant, on apprend que des navires rencontrent des difficultés seulement quand ils sont à quelques kilomètres des côtes mauriciennes. Le dernier cas en date concerne le navire Skylight qui tombe en panne pas loin du Morne le lundi 10 juillet. Le jeudi 6 juillet, c’est le navire Victoria qui s’est retrouvé en difficulté à quelques kilomètres de Pointe-d‘Esny.

Si une malédiction de l’ampleur du Triangle des Bermudes frappait la mer autour de Maurice, on aura répertorié plusieurs disparitions de navires ou d’avions. Les superstitieux pourraient même y voir les agissements du fantôme de Surcouf, ce redoutable corsaire qui donnait la tremblote aux commandants des navires britanniques dans l’océan Indien. Aux superstitieux viennent s’ajouter des cyniques qui croient dur comme l’acier du Wakashio que le fil conducteur des navires en détresse réelle ou factice, c’est le business de la drogue. Il faudrait forcément s’approcher de nos côtes pour assurer la livraison à des speedboats.

Mardi 13 juillet

Camion fantôme aussi…

Voilà une autre histoire de fantôme. «L’express» du mardi 13 annonce que dans la soirée du lundi 12 juillet, un camion a endommagé le portail de l’ancien ministre travailliste Suren Dayal (photo) et avant de prendre la fuite.

Suren Dayal, dont la pétition d’invalidation de l’élection de Pravind Kumar Jugnauth et de ses deux colistiers est présentement entendue en Cour suprême, a, suivant cet incident, déclaré craindre pour sa sécurité et celle de sa famille.

Le conducteur du camion est-il un fanatique politique qui a tenté d’adresser un message clair et net à l’élément travailliste ? On pourrait bien se poser des questions sur l’utilité d’une telle manœuvre grossière.

Dans la façon de procéder de certains à Maurice, il y a de la finesse mais aussi de l’ineptie. Sinon, comment décrire la façon dont on s’est débarrassé de Soopramanien Kistnen ? Et quid de ce policier témoin gêneur qu’on a fait se pendre sous un lavabo ? D’autres cas encore restent inexpliqués, notamment ceux de la secrétaire au PMO qui s’est pendue à une poignée d’armoire, du «suicide» à Gris-Gris d’un haut fonctionnaire affecté aux «tenders», d’un autre responsable ayant fait une chute mortelle au Medine Mews et en dernier celui d’une fonctionnaire dont le corps a été retrouvé auprès d’un bâtiment du gouvernement à Port-Louis ? Jusqu’ici, la police n‘a pu retracer le camion de Carreau-Laliane malgré la présence de caméras de Safe City dans les environs.

Mercredi 14 juillet

Le cas Bungsy

Dans la soirée du mercredi 14 juillet, le site Web de «l’express» rapporte qu’un caporal, Danjay (Vinod) Bungsy, a été mis à la retraite «in the public interest» (PI). Ce policier avait auparavant dénoncé les pressions exercées par des hommes politiques pour faire relaxer des activistes du MSM qui avaient agressé des policiers. Il aurait apparemment aussi remis en question des directives émanant de hauts-gradés de la police, possiblement du commissaire de police lui-même, pour libérer ces agents du MSM.

La formule de PI est utilisée dans la fonction publique dans des cas extrêmes de sanctions pour se débarrasser d’indésirables. Au fait, si un fonctionnaire est condamné pour un délit criminel d’une certaine gravité, il perd automatiquement son emploi. En revanche, dans le cas de PI, l’employé du gouvernement visé n’a pas commis d’infraction criminelle mais les hommes politiques au pouvoir veulent quand même le faire partir. Après la sanction PI, le fonctionnaire déchu bénéficie d’une «reduced» pension.

L’ex-officier Bungsy compte contester son limogeage pour vice de procédure. La sanction visant Bungsy aurait été prise dans le but de mettre en garde les fonctionnaires qui pourraient se faire «whistle-blowers» pour informer des médias ou des hommes politiques de l’opposition des cas de pratique frauduleuse ou relevant de la corruption dans les institutions publiques.

Jeudi 15 juillet

Infection Covid à trois chiffres

Ce jeudi 15 juillet, le ministre Kailesh Jagutpal reconnaît que le pays connaît maintenant des centaines de cas de Covid-19. En effet, depuis quelques jours, un taux d’infection à trois chiffres est enregistré à Maurice.

Cet accroissement du nombre de cas survient à un mauvais moment car depuis le 15 juillet, le pays a ouvert ses frontières et des vols commerciaux ont repris, avec un impact positif attendu sur le secteur du tourisme.

L’aggravation de l’épidémie à Maurice devrait réunir tout le monde, y compris les partis de l’opposition, afin que des moyens les plus appropriés et les plus réalistes soient trouvés pour contenir le phénomène. Il faudrait surtout éviter la tentation du «political scoring» pour s’en prendre au ministre Jagutpal et au gouvernement sur la façon de gérer la pandémie.

Ce serait souhaitable que le gouvernement trouve des moyens moins onéreux pour les contribuables que la quarantaine en hôtel. Il aurait été tellement plus facile d’amener les Mauriciens infectés ou exposés à s’auto-isoler et à prendre des mesures de précaution.

Dans les pays civilisés, on a recours à des bracelets électroniques pour s’assurer que le régime d’auto-isolement est observé. Pour un pays qui a investi Rs 19 milliards dans des caméras de surveillance et qui compte un satellite dans l’espace, gérer électroniquement la quarantaine chez soi ne relève pas du miracle technologique. Il est fort possible que le Bangladesh produit des ingénieurs en informatique. On pourrait faire appel à eux pour un prix forfaitaire avec possibilité de «special duty» lors des élections générales.

Vendredi 16 juillet

Obee promis à un bel avenir

Les patriotes mauriciens qui ont eu l’occasion de prendre la mesure de la fantastique prestation du vice-Premier ministre Steven Obeegadoo  n’auront pas manqué de vivre un grand moment de fierté d’avoir un homme de son calibre au gouvernement du pays. Aucun autre membre du gouvernement n’aurait mieux impressionné l’audience globale de CNN, la plus prestigieuse chaîne de télévision internationale.

Dans un anglais clair et impressionnant, utilisant un accent digne de l’aristocratie «british», le VPM a vendu la destination Maurice avec une foudroyante efficacité. Pourtant, on l‘avait cru trop «intellectuel» pour le ministère du Tourisme car on ne le voit pas danser le sega à l’île Plate.

Les gens du MSM qui expriment des appréhensions sur l’avenir politique de Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) pourraient bien jouer la carte Obeegadoo, si jamais un problème majeur se présente. Obeegadoo, de par son héritage familial, échappe aux cloisonnements qui divisent les Mauriciens. Son grand-père et son père ont eu une longue association avec le Hindu Maha Sabha (HMS), la plus ancienne de tous les mouvements du genre. Le HMS a pendant des décennies mis à la disposition des Obeegadoo un emplacement de premier plan à Port-Louis pour abriter leur collège, très fréquenté d’ailleurs, par des enfants venus des villages du Nord.

Steven Obeegadoo, dont la douce moitié vient d’une prestigieuse famille sanataniste du pays, devient un facteur rassurant pour ceux qui, dans l’écurie MSM, craignent de voir le jour où «pouvwar pou sap dans nou lamin».