Publicité
Examens de second semestre: l’évaluation en ligne privilégiée par des universités
Par
Partager cet article
Examens de second semestre: l’évaluation en ligne privilégiée par des universités
De juillet à septembre 2021, les examens migrent sur la toile à l’Open University of Mauritius (OUM). En effet, la forte hausse de cas positifs au Covid-19 rend plus compliquée la tenue des évaluations, habituellement en présentiel. À la mi-journée mardi, le ministère de la Santé avait détecté plus de 300 nouvelles contaminations. Une situation qui suscite la préoccupation des responsables d’universités. «Uniquement pour ce semestre, à la suite d’une demande de la majorité des étudiants, les examens se dérouleront en ligne du 23 juillet au 3 septembre», déclare le directeur général (DG) de l’OUM, Kaviraj Sukon. Toutefois, cette mesure ne s’applique pas aux modules contenant des sessions pratiques qui se tiendront sur le campus, par exemple, dans les laboratoires informatiques (Voir encadré).
Quelles sont les modalités pour les examens en ligne ? «Nous avons adopté le même modèle que les universités britanniques. Un guide détaillé sur notre méthodologie pour les online exams a été élaboré. Le lundi 19 juillet, tous nos étudiants ont reçu une copie de ce guide qu’ils doivent maîtriser et suivre à la lettre», précise-t-il. Ainsi, la plateforme Google Classroom, qui a fait ses preuves à travers le monde, sera utilisée. Cette plateforme incarne, selon lui, une interface puissante et versatile qui offre des fonctionnalités sécurisées pour la conduite d’examens virtuels. «Le candidat doit soumettre son papier en manuscrit (écrit à la main), mais on offre aussi d’autres options, en cas d’ urgence. Une hotline sera mise à disposition des candidats pendant toute la durée des examens», poursuit-il.
Qu’en est-il des risques de tricherie et de plagiat ? Le plagiat est strictement contrôlé, souligne l’OUM. Déjà, les assignments, soumis pour le contrôle continu, sont préparés par l’apprenant dans des conditions similaires et les points obtenus comptabilisés dans le résultat final. Tous ces travaux sont soumis à des vérifications de plagiat et l’apprenant est pénalisé, si les critères ne sont pas respectés. Affirmant que l’OUM «est avant-gardiste dans la vérification du plagiat», il précise que «le même principe sera appliqué pour les examens».
Les autres établissements fontils de même ? «Avec la pandémie, la situation change chaque jour et dans tous les pays. Par conséquent, nous avons décidé de ne pas tenir d’examens physiques cette année, excepté pour certaines maîtrises comme “Intelligence artificielle et robotique’’ où l’évaluation s’est faite en présentiel», déclare le directeur général de l’Université des Mascareignes, Dinesh Somanah. Les mêmes conditions que pour les examens réguliers ont été appliquées. «Dans un cas, un étudiant n’a pu se déplacer comme il résidait dans une zone rouge. Nous avons donc fait des arrangements.»
À l’Université de Maurice, les examens se feront en présentiel du 26 juillet au 13 septembre 2021. «Les examens se tiendront en mode face-à-face pour tous les étudiants mauriciens. En revanche, les étudiants étrangers et ceux de Rodrigues les prendront part en ligne», indique le département d’examens. «Mais ce ne sera pas une évaluation à livre ouvert», ajoute-t-il. Le risque de plagiat et de tricherie n’est pas un souci car «les examens seront en présentiel».
À l’Université de technologie de Maurice (UTM), la soumission à 100 % des travaux pour les cours remplacent les examens, explique le directeur général, Keith Robert Thomas. «Aucun examen en face-àface n’aura lieu. Cette formule avait déjà été appliquée en 2020. Nous avons fait un sondage qui indique que les étudiants adhèrent bien à ces arrangements», déclare-t-il. Si un étudiant ne réussit pas, il peut repasser le module en 2022. «C’est le mode d’évaluation qui change. Les règlements demeurent inchangés.»
Quid du privé ? Le professeur Mari Jansen Van Rensburg, Campus Director de Middlesex University Mauritius, explique que le type d’évaluation est déterminé par les learning outcomes (résultats d’apprentissage) du module. «Nous en avons plusieurs, dont des examens en ligne sous forme de quiz d’une durée limitée, des évaluations à livre ouvert ou virtuelles sous forme de présentations, séminaires, discussions, travaux de groupe, etc.» Elle indique que l’année académique est terminée et la nouvelle débute le 25 septembre. De plus, une panoplie de dispositifs technologiques ont été déployés pour l’enseignement et l’évaluation flexibles des étudiants. La Campus Director cite aussi des outils fournis aux étudiants.
«Étant donné nos mesures, les étudiants savent ce qui leur est interdit, pourquoi et l’impact sur leur vie professionnelle. Parallèlement, il est important de considérer les facteurs comme le stress et la pression qui induisent à la tricherie», confiet- elle. Aussi, plusieurs initiatives, comme le cours virtuel Becoming a successful student, des évaluations basées sur des études de cas uniques et des analyses comparées sont faites. Les travaux sont aussi individualisés. «L’objectif est de ne pas googler une réponse. En fait, on conçoit les évaluations pour proscrire ou minimiser l’opportunité de tricher à travers les types de questions, les méthodes d’évaluation et les restrictions de temps... On peut aussi vérifier l’originalité du travail avec Turnitin», souligne-t-elle.
Remous à l’Open University of Mauritius
<h3>Kaviraj Sukon : «C’est la meilleure option avec les cas de covid en hausse»</h3>
<p>Des étudiants de l’<em>Open University of Mauritius</em> (OUM) se demandent s’ils se sont fait berner par l’administration après avoir pris note d’une missive qu’ils ont reçu vendredi. En effet, les examens à Maurice et Rodrigues se tiendront en ligne et non en présentiel. <em>«Les étudiants sont en colère car ils sentent qu’ils ont été obligés de se faire vacciner pour prendre part aux examens. Maintenant les examens sont en ligne. Pourquoi la direction ne nous a pas informés ? Craignait-elle qu’on ne le fasse pas ?» </em>déplorent certains. </p>
<p>Les instructions du communiqué ne s’appliqueraient pas, disentils, aux étudiants à l’étranger, qui doivent se rendre dans un centre d’examens pour leurs épreuves. <em>«Pourquoi est-ce différent pour les étudiants à l’étranger ? Ce n’est pas normal ?»</em> déplore une candidate qui explique qu’elle et d’autres candidats doivent aller dans un British Council et payer environ Rs 20 000 comme frais d’examens chaque semestre. </p>
<p>Interrogé, Kaviraj Sukon, directeur général de l’OUM, explique que ce semestre est exceptionnel, vu le nombre élevé de cas de Covid-19. <em>«Même l’année dernière, les examens étaient en présentiel. Avec le nombre de cas qui augmente, on s’est servi du modèle anglais. Pour moi la meilleure option c’est en ligne. On était toujours déterminé à le faire en présentiel. Mais si demain un seul étudiant est contaminé, on sera obligé de fermer.»</em> Il fait ressortir qu’il a fallu décider ainsi. Les arrangements ont été faits avec le ministère de la Santé pour vacciner les étudiants et le personnel enseignant et non-enseignant. L’exercice s’est fait du 14 au 21 juin sur le campus à Forest-Side. Cependant, les étudiants ont le choix de venir prendre les examens sur le campus. <em>«Nous n’avons pas éliminé cette option. Ils ont jusqu’à jeudi pour nous informer»</em>, indique-t-il. Quid de ceux à l’étranger ? «<em>Les conditions sont les mêmes pour tous les étudiants. Les examens se tiendront également en ligne pour les étudiants à l’étranger.»</em></p>
Publicité
Les plus récents