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La semaine décryptée
Lundi 19 juillet - SEM : coup de pied dans la fourmilière…
L’image de Maurice comme centre financier est de plus en plus battue en brèche depuis ces dernières années. Fini le temps où les agences financières et les médias spécialisés vantaient les attraits de ce pays.
Voilà qu’une information mise en exergue dans l’express du lundi 19 juillet administre un coup de pied dans la fourmilière des institutions financières du pays. On apprend qu’une entité étrangère, la société Regis Holdings, s’est fait coter à la Stock Exchange of Mauritius (SEM), mais sans négocier la moindre action. Le principe même d’une bourse, c’est d’offrir l’opportunité de vendre et d’acheter des actions des compagnies cotées.
La publication de cet article dans l’express a déclenché une polémique et l’on a vu des institutions dirigées par des gens proches de LaKwizinn tenter de se dédouaner sur le cas Regis Holdings.
Vue dans une perspective historique, cette dégringolade de Maurice dans l’estime de l’étranger parait irréversible. On aurait l’impression que des fraudeurs et trafiquants étrangers ont réalisé que Maurice offrirait de belles opportunités de mouvements de fonds et de blanchiment d’argent.
Les exploits d’Alvaro Sobrinho, ce Portugais proche de la famille régnante de l’Angola avec ses vastes ressources en pétrole, ont sans doute contribué à rehausser le côté glamour de Maurice auprès des opérateurs de son espèce. On sait comment les puissants et les bien-connectés ont tout fait pour lui permettre d’opérer à partir de notre centre financier. Celui qui occupe actuellement la présidence du conseil d’administration de la State Trading Corporation, Rajiv Servansingh, avait même vendu une compagnie à Sobrinho pour permettre à ce dernier de mieux exploiter son business.
Mardi 20 juillet - Coup de pied politique cette fois-ci
La une de l’express du mardi 20 juillet, c’est le coup de pied que Navin Ramgoolam donne à la nouvelle alliance politique baptisée l’Espoir. Avant cette prise de position du leader rouge, des stratèges de l’Espoir semblaient avoir vendu deux concepts pour marginaliser le leader des Travaillistes. D’une part, un grand battage avait été enclenché pour faire croire que l’Espoir, surtout le MMM et le PMSD, étaient déjà acquis à la cause du tout nouveau Projet de Société (PDS) formulé par Nando Bodha.
L’autre concept, c’est que l’Espoir préconisait un grand rassemblement de tous les partis de l’opposition, y compris le Labour. Seulement, ce grand regroupement allait se manifester le mardi en relation avec les séances du Parlement. Entendez par cela que l’Espoir allait coopter les parlementaires travaillistes. Sans Navin Ramgoolam, qui n’est évidemment pas un député.
Nullement naïf, Navin Ramgoolam a sans doute compris que la vraie démarche de l’Espoir était de fragmenter la famille travailliste, en poussant à l’avant ceux présents au Parlement et menés par Arvind Boolell, tout en marginalisant le reste.
La réaction de Navin Ramgoolam a été ferme. Ce sont les autres qui ont besoin du Pati travailliste, pas le contraire, devait-il affirmer. On s’attendait à partir de là à voir en quels termes Paul Bérenger va lui donner la réplique.
Mercredi 21 juillet - MIC et communalisme… scientifique
L’express rapporte dans son édition du jour une conférence de presse du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, sur les largesses de la Mauritius Investment Corporation (MIC) et le secret entourant ses transactions. Au fait, en dehors de ce que racontent les hommes politiques de l’opposition sur la MIC, LaKwizinn a déjà lancé sa propre campagne auprès de ses dimounn pour contrer les attaques autour de la MIC. Et c’est l’argent donné à Omnicane qui constitue la base même de cette contre-attaque. La contre-offensive de LaKwizinn s’articule sur le fait qu’on ne fait pas grand cas de l’assistance de Rs 4,5 milliards que la MIC a accordées à Omnicane mais on se focalise sur les quelques centaines de millions allouées à la famille Gopee et au grand pêcheur Anand Jhugroo. On tente donc de provoquer des réactions primaires en utilisant l’outil du communalisme scientifique. Xavier Duval, lors d’une conférence de presse, a fait allusion à la largesse dont a bénéficié Omnicane. Il se peut qu’un grand établissement hôtelier ait bénéficié d’une aide de quelque Rs 800 millions de la MIC. Probablement thème d’une autre PNQ de Duval ? Évidemment, c’est pour tenter de neutraliser la réaction des Mauriciens quand l’affaire de financement de cet hôtel à coups de Rs 800 millions sera dévoilée qu’on a préparé la parade du communalisme scientifique.
Jeudi 22 juillet - Électeurs morts qui votent quand même…
L’express du 22 juillet annonce que l’enregistrement de nouveaux électeurs a commencé le 16 juillet pour se terminer le 31 du mois. Les registres électoraux et la gestion des bulletins de vote sont devenus des sujets à forte controverse à Maurice dans le sillage des élections de novembre 2019.
En effet, le jour du vote, on avait constaté que le nom de nombreux électeurs avait été biffé du registre alors qu’on apprenait que des morts avaient participé au vote. On estime à quelque 6 000 Mauriciens qui avaient fait le surprenant constat de ne plus trouver leur nom sur le registre alors qu’ils avaient pris part au vote en 2014.
Il fut aussi question de grande mobilisation de travailleurs bangladeshis pour qu’ils participent au vote. Des spécialistes en élections avaient étudié le nombre de votes récoltés par les différents partis et ils avaient conclu que 5 000 à 6 000 votants avaient fait la différence pour donner la victoire sur papier au MSM.
Avant le tout nouveau vote par suffrage universel introduit aux élections générales de 1959, le Parti travailliste et l’IFB de Sookdeo Bissoondoyal furent engagés dans une vigoureuse campagne pour faire enregistrer un maximum d’électeurs. Car, avant 1959, le nombre d’électeurs était très restreint.
Avec l’évolution des mœurs politiques, les partis ne sont plus engagés dans l’œuvre de veiller à ce que leurs partisans soient enregistrés. Selon une école de pensée, la disparition des noms des registres aurait été possiblement organisée par de grands spécialistes venus d’un pays réputé pour ce type de manœuvres.
Vendredi 23 juillet - Maurice se fait remarquer sur les pistes hippiques du monde
Après l’intérêt témoigné par des étrangers pour des affaires liées aux services financiers et des allusions à la corruption généralisée à Maurice, voilà que le pays risque maintenant de se faire remarquer sur les pistes hippiques du monde.
Le Mauritius Turf Club (MTC) mis sous l’éteignoir par la Gambling Regulatory Authority (GRA) a décidé d’internationaliser le conflit en faisant appel à la Fédération internationale des autorités hippiques (FIAH).
C’est une personne associée au MTC, Chhayan Ringadoo, qui a porté l’affaire devant Louis Romanet, président de la FIAH. Évidemment, l’impression qui est créée, c’est que le gouvernement mauricien lui-même va gérer l’organisation des courses alors que le MTC le fait depuis plus de 200 ans. Comme d’habitude, le nom d’un bookmaker et organisateur de paris est souvent cité comme l’ultime bénéficiaire des réformes que le gouvernement compte apporter dans le monde hippique local.
Ceux qui suivent les grandes remises en question du système social établi en Amérique du Nord et en Europe sous la poussée du mouvement Black Lives Matter (BLM) seraient tentés de voir le business hippique à Maurice dans une perspective davantage historique qu’à une affaire de contrôle de la piste, de courses truquées, de vastes possibilités de blanchiment d’argent sale, surtout des recettes émanant du commerce de la drogue et de l’ouverture d’une nouvelle caverne d’Ali Baba à l’intention de chamchas et chatwas de différentes catégories.
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