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Statistiques environnementales 2020: les écologistes tirent la sonnette d’alarme
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Statistiques environnementales 2020: les écologistes tirent la sonnette d’alarme
L’approvisionnement en énergie de sources renouvelables locales a baissé de 13,3 %. La production dépend à 86,7 % de combustibles fossiles importés, comme les produits pétroliers et le charbon. Les forêts s’amenuisent : de 2019 à 2020, 20 hectares de forêts ont disparu. Le dernier rapport du bureau des statistiques sur l’environnement montre qu’à l’ère du réchauffement climatique, on ne fait qu’empirer la situation.
En comparant les chiffres des années précédentes, les émissions de gaz à effet de serre auraient chuté drastiquement en 2020, plus précisément de 10 % comparées à 2019, indique Statistics Mauritius. Cette baisse est due principalement à une réduction de 14,7 % des émissions observées dans le secteur énergétique. Ce dernier est, en effet, le gros contributeur des émissions totales, soit 70,3 %. Pour l’expert en développement durable, Sunil Dowarkasing, le lockdown explique largement cette baisse, occasionnée par un ralentissement des activités économiques.
Les émissions de gaz à effet de serre ont également diminué en raison d’une consommation de carburant plus faible, vu la mobilité réduit des personnes. L’énergie consommée par les transports a diminué de 28,3 %, ce soussecteur représentant 23,3% des émissions totales. Bien que les industries manufacturières et la construction aient également enregistré une baisse de 5,2 % des émissions, la consommation du charbon a connu une hausse, relève notre interlocuteur.
D’autre part, l’on peut observer une hausse des émissions due aux déchets, produisant 26,3 % des émissions totales. Statistics Mauritius précise que la quantité de déchets solides mis en décharge par habitant a augmenté de 21,3 %. Passant de 0,94 kg par jour en 2011 à 1,14 kg par jour en 2020. Parallèlement, le taux de méthane enregistré est de 26,5 %.
Pour revenir aux sources d’énergie, le rapport démontre que seuls 13,3 % proviennent d’énergies renouvelables locales et 86,7 % de combustibles fossiles importés, comme les produits pétroliers et le charbon. L’approvisionnement en énergie de sources renouvelables locales a baissé de 13,3 %, malgré une hausse de l’énergie hydraulique de 17,6 %, de l’énergie photovoltaïque de 12,6 % et de l’énergie éolienne de 23,1 %. Aux dires de Sunil Dowarkasing, «les augmentations susmentionnées restent minimes». Il souligne «qu’il est dommage que l’énergie photovoltaïque, qui a un potentiel extraordinaire, ait augmenté aussi légèrement».
La préservation des forêts
L’autre point alarmant est la perte constante de nos forêts, relève le directeur de la Mauritius Wildlife Foundation, Vikash Tatayah. Le draft report 2021 de la National Land Development Strategy affiche 56 600 hectares de forêts (publiques et privées) en 2003. Avant cette date, quelque 10 000 hectares de terres forestières avaient été défrichés, principalement pour les infrastructures et l’agriculture. En 2014, la couverture forestière avait diminué de 10 000 hectares supplémentaires, pour atteindre 47 103 hectares. Aujourd’hui, Statistics Mauritius compte 47 011 hectares, démontrant que de 2019 à 2020, 20 hectares de forêts ont disparu.
«C’est un scandale de perdre nos forêts continuellement. Ces pertes sont extrêmement sérieuses et inquiétantes. Nous n’arrivons pas à contenir la perte de forêt à Maurice, malgré les divers rapports stratégiques et les plans d’action. Ce sont des milliers d’habitats perdus. La biodiversité est de plus en plus menacée. À ce rythme, restera-t-il des forêts à Maurice dans 50 ans ?» Vikash Tatayah explique ainsi que la déforestation doit impérativement stopper. Les autorités doivent prendre le contrôle de la situation et le secteur privé doit assumer ses responsabilités. Il souligne que le pays signe des protocoles d’accord et des conventions en faveur de l’environnement, qu’il s’agisse de terrains privés ou publics et qu’en cas de non-respect, tout le pays sera perdant.
Statistics Mauritius constate aussi que la superficie en cannes à sucre a diminué à 43 711 hectares, alors que celle des cultures vivrières a augmenté. Par ailleurs, pendant que les importations d’engrais ont diminué de 19,1 %, passant à 26 991 tonnes, celles de pesticides ont accru de 4,3 %, passant à 2 700 tonnes. L’utilisation de tous produits chimiques est néfaste. D’autre part, la consommation d’eau a augmenté de 5,7 % pour l’utilisation domestique ; de 2 % pour la consommation industrielle et touristique ; de 1,3 % pour l’agriculture et de 17,9 % pour l’hydroélectricité. Il faut aussi noter que l’eau provenant des précipitations a diminué de 6,4 % comparé à 2019.
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