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Surpopulation: Les prisons au pied du mur
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Surpopulation: Les prisons au pied du mur
Rapatrier les détenus étrangers. C’est l’appel lancé par l’ONG «Victim Support», dans une lettre envoyée au Premier ministre, mardi. Des démarches, soutiennent des sources, ont déjà été enclenchées... vu la surpopulation qui deviendra bientôt problématique dans les prisons…
Un appel a été lancé par l’organisation non gouvernementale (ONG) Victim Support afin que des détenus étrangers soient rapatriés pour continuer à purger leur peine de prison dans leur pays. Selon des sources concordantes dans le milieu carcéral et le Prime Minister’s Office (PMO), cette décision aurait été prise récemment au niveau du gouvernement. On indique que tous les détenus étrangers qui ont déjà purgé un tiers de leur peine, seront renvoyés dans leur pays pour le reste de leur peine. «Se bann pei etranze ki finn sign traite ar Moris pou transfer bann détenu, plus précisément les pays du Commonwealth», indique-t-on. Selon nos sources, la liste a été faite par les prisons et envoyée au PMO. Le ministère des Affaires étrangères négocie maintenant les transferts avec les pays.
Mais pourquoi cette démarche est-elle importante et pourquoi cet appel à Victim Support ? La raison est le nombre important de détenus étrangers en milieu carcéral mais aussi le coût pour l’État. «La situation n’est plus la même. Avec le Covid-19, il est important de tout revoir. En sus de cela avec la propagation du virus et le nombre de cas qui augmente, il est important que les prisons ne soient pas en surpopulation», indique le président de l’ONG, Raj Moothoosamy. Ainsi, une lettre a été envoyée au bureau du Premier Ministre, mardi, pour en faire état. L’ONG demande, entre autres, que des accords soient signés avec les pays concernés pour que ceux concernés puissent partir dès que possible.
«Nous faisons des causeries en prison depuis peu pour la réinsertion des prisonniers dans la société et nous avons été en contact avec ces étrangers. Il faut dire qu’ils souffrent énormément. Surtout ceux qui doivent y rester pour longtemps.» Comme ils sont loin de leur famille, ils ne reçoivent aucune visite.
Du côté de l’association Ki nouété, le directeur Wensley Emilien soutient qu’il abonde dans le même sens que Victim Support. «Nous faisons le sui- vi avec ces étrangers qui sont plus d’une centaine chez les hommes et une vingtaine chez les femmes. Bien sûr nous pensons qu’il vaut mieux les renvoyer chez eux pour qu’ils puissent avoir le soutien et la visite de leurs proches. Cela aide également à leur réinsertion dans la société après. Ici, les ONG et les garde-chiourmes font ce suivi mais ce n’est pas suffisant.»
Il fait ressortir tout comme Raj Moothoosamy que ces personnes représentent un coût pour l’État, environ Rs 700 par jour. «Ti kapav alez kosting leta ek fer zot pei pran sarz», confie le président de Victim Support alors que Wensley Emilien indique qu’il y a d’autres critères à considérer, comme par exemple, qui prendra en charge les frais de rapatriement, le billet d’avion et les moyens à mettre en place pour raccompagner le prisonnier dans son pays.
L’autre aspect qu’il aborde concerne les enfants qui se retrouvent avec leur mère en prison. «Il est important qu’ils aient un avenir et il faudra ainsi revoir l’âge jusqu’où lequel ils sont acceptés en prison. Il faut qu’ils soient avec des proches si possible au plus vite pour avoir une vie normale.» À ce jour, ils peuvent rester avec leur mère jusqu’à l’âge de cinq ans.
Situation sanitaire
Raj Moothoosamy parle aussi de la surpopulation en milieu carcéral, surtout en cette période de crise sanitaire. «Trouver un moyen pour qu’il y ait le moins de gens possible en prison est important pour ne mettre personne à risque.» En effet, selon des sources carcerales, la situation devient de plus en plus pesante. «Tou le zour gagn enn trantenn nouvo déteni. Pe kapav kop la me ek bokou difikilte e si sa kontinie koumsa li pou vinn enn gro problem», explique un haut gradé du milieu carcéral. Depuis le confinement de l’an- née dernière, les prisons n’arrêtent pas de se remplir. «Nous avons beaucoup de détenus incarcérés pour vol. Et bien sûr le trafic de drogue reste la raison numéro un des incarcérations.»
Un surveillant qui a voulu garder l’anonymat affirme que des prisonniers sentent déjà une sorte de confiance avec leur nombre qui augmente. Il explique qu’ils sont plus «bruyants» et certains plus «désobéissants». «Me ena osi boukou ki vreman stressé par rapor a bann ka pozitif kinn gagne e sitiasion finansier zot fami an deor e sa osi afekte nou paski nou bisin plis vigilan pou evit bann ka sui- sid ou agresion entre zot em parski zot lor ner.» D’ailleurs, la Prison Officers Association a aussi écrit une lettre pour dénoncer la situation dans les prisons. Elle affirme haut et fort qu’il y a bel et bien un manque d’officiers et qu’étant en sous-effectif, les heures de travail et les shifts sont devenus plus durs. Il ajoute qu’avec les cas de Covid-19 parmi les officiers, la situation est devenue très difficile. D’ailleurs, selon les chiffres du National Communication Committee vendredi, 183 détenus sont contaminés au Covid-19 et la prison de Petit-Verger est devenue un centre de traitement. Cependant, le nombre d’officiers positifs au virus n’a pas été communiqué.
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