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Incursion dans l’univers des abeilles
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Incursion dans l’univers des abeilles
Nous sommes à Tamarin. À bord de notre véhicule, nous empruntons un petit sentier se trouvant entre le centre commercial La Place Cap Tamarin et le restaurant Big Willy’s. En l’espace de quelques secondes, nous quittons la bruyante autoroute et le fourmillement du centre commercial pour nous retrouver dans un lieu où le temps semble s’être arrêté. Ici, pas de ronronnement de moteurs, c’est le chant des oiseaux qui nous accueille. L’air, empli du parfum de la terre et des arbres en fleurs, y est d’une grande pureté. Et la vue et tout aussi saisissante. Des lacs poissonneux, entourés d’arbres, de canards, une rivière où cressons et brèdes songes prolifèrent, nous invitent à nous reconnecter à la nature. Ce lieu si paisible semble magique, pourtant il est réel. Et c’est là, sur ce terrain appartenant à la famille Jhuboo, membres principaux de la compagnie Trimetys Ltd, qu’Aurore Rouzzi et Roger Le Gentil prennent soin des milliers d’abeilles qui, depuis quelques mois déjà, permettent la mise en vente du miel organique localement produit sous le nom de «La maison paysanne»
Aujourd’hui, nous les accompagnons dans leurs visites à ces précieuses ‘faiseuses’ de miel. «Chez Trimetys, on a à cœur de développer le pôle agriculture, dont les abeilles. Ce projet, on l’a démarré il y a quelques mois. Nous avons commencé par trois ruches, puis nous sommes passés à six, puis à neuf et maintenant, nous en sommes à 12. On avait deux sites au début, soit celui-là à Tamarin et un autre à Mare-Longue. Mais on a dû retirer les abeilles de Mare-Longue car elles n’avaient pas beaucoup à manger et il faisait trop froid. Ici, à Tamarin, la nourriture est suffisante. Dépendant de la saison, les abeilles peuvent se nourrir de fleurs d’eucalyptus, de jamblons, de baies roses ou encore de campêche», explique Aurore Rouzzi.
Dans le passé, certaines des ruches ont été attaquées par la teigne. Elles deviennent alors inutilisables. Ce matin, Aurore Rouzzi et Roger Le Gentil procèdent à une visite de routine pour voir si ces petites «ouvrières» se portent bien. Toutefois, avant de les approcher, il convient de penser à sa sécurité, car, mine de rien, leur piqûre peut être très douloureuse et toxique pour ceux qui y sont allergiques. On se revêt donc de la combinaison indispensable, qui nous recouvre de la tête jusqu’à la taille. Aucun pouce de peau ne doit être visible aux abeilles. Il est aussi nécessaire que le filet protecteur à hauteur du visage reste ample et ne colle pas à la peau. Après s’être assuré que la combinaison est bien mise à l’intérieur de notre jeans et que les bas du pantalon sont mis à l’intérieur des chaussettes, on enfile les gants. Nous voilà fin prêts à affronter les abeilles. En guise de précaution supplémentaire, Aurore Rouzzi et Roger Le Gentil nous montrent également l’aspivenin, à utiliser en cas de piqure.
Une dernière précaution est à prendre : l’enfumage. «On enfume les abeilles à l’aide de carton qu’on brûle. La fumée leur fait croire que la ruche est en feu. Elles se munissent alors de la plus grande quantité de miel qu’elles peuvent et deviennent par la même occasion moins agressives», souligne Roger Le Gentil. Alors que nous nous sommes camouflés de la tête aux pieds, Aurore Rouzzi et Roger Le Gentil, eux, ne le sont pas forcément. À l’ouverture des ruches, ils ne portent pas de gants. «Pour devenir apiculteurs, nous avons suivi des cours au FAREI, et nous nous sommes fait piquer plusieurs fois», disent-ils. Maintenant que les abeilles les connaissent, ils ne se font plus piquer. Par contre, dès l’ouverture des ruches, les abeilles nous entourent. On essaie de garder notre calme face à ce nuage bourdonnant, qui entoure notre visage. Surtout pas de mouvements brusques, faisons leur comprendre que nous ne leur voulons aucun mal. Le message passe et nous pouvons admirer le travail d’Aurore Rouzzi et de Roger Le Gentil.
Les ruches sont ouvertes et examinées. Les abeilles sont en plein travail. La production de miel semble en bonne voie. Aucune teigne ou autre prédateur n’est en vue. La récolte de miel est en bonne voie. «Il y a beaucoup à apprendre autour des abeilles. Il faut comprendre leur mode de fonctionnement et nous sommes aidés dans cette tâche par notre fournisseur Michael Lafrance», avance Aurore Rouzzi. La récolte du miel est très aléatoire, elle dépend en fait du travail des abeilles. «En été, on est appelé à récolter plus de miel qu’en hiver. La récolte tourne autour de deux fois dix litres par ruche par an», indique Roger Le Gentil.
Les pains de miel récupérés des ruches sont par la suite transportés au centre de Trimetys pour la transformation. «Nous les mettons dans une centrifugeuse manuelle pour récupérer le miel, qui est ensuite filtré avant d’être mis en pot. Durant le processus, il faut toutefois faire attention à ce que l’eau ne se mélange pas au miel, qui vire alors à l’alcool», souligne Aurore Rouzzi.
Pour l’instant, ce miel n’est vendu que sur le marché de La Place Cap Tamarin, les samedis matins, de 9 heures à midi. Si les abeilles continuent à travailler, leur miel pourra se retrouver sur d’autres étals de l’île.
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