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[Rencontre] Tachiana Rekha: des racines entre Agaléga et les Chagos
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[Rencontre] Tachiana Rekha: des racines entre Agaléga et les Chagos
Tachiana Rekha fait la fierté de l’île du Nord et de l’île du Sud. La collégienne de Medco Agalega a obtenu six Credits aux examens du School Certificate. La jeune fille fait aussi sourire la branche chagossienne de sa famille. À l’instar de sa grand-mère Haydée Sababady. À 67 ans, cette native de Diego Garcia va bientôt suivre un cours en entrepreneuriat proposé par le British Council. Il s’agit d’une collaboration avec l’association Chagos Asylum People.
«Je ne suis pas dans le business», explique Haydée Sababady. Mais pour les grandes occasions, que ce soit au sein de la communauté chagossienne ou parmi les Agaléens, ses talents de bonne cuisinière sont mis à contribution. Elle sent qu’il y a de l’avenir pour elle dans le service traiteur.
C’est avec ses parents que Haydée Sababady débarque à Maurice en 1969. «Quand ils ont voulu retourner à Diego, on leur a dit que c’était impossible. Inn dir Diego inn vande, pa pou retourn ankor.» La famille vivote à Maurice. «Mo mama dir travay pa bon isi.» C’est son père qui décide de transplanter la famille vers Agaléga. «J’avais 14 ans quand je suis arrivée à Agalega», se souvient celle qui est grandmère aujourd’hui.
C’est là-bas qu’elle construit sa vie. Haydée Sababady épouse un Agaléen et met au monde cinq enfants. «Aujourd’hui, trois de mes enfants sont à Maurice. Mes parents sont décédés à Agalega.»
C’est en 2011, «quand j’ai pris ma retraite, que je suis venue vivre à Maurice». Pas pour longtemps. L’année suivante, en 2012, nouveau départ. Cette fois pour la Grande-Bretagne. Haydée Sababady est parmi les Chagossiens qui détiennent un passeport britannique. «Après le décès mon mari, mon plus jeune enfant avait 8-9 ans. J’ai décidé de l’emmener en Angleterre. Nou finn al laba pou li aprann.» Elle confie : «Mwa mo pann adapte laba.» Cela fait cinq ans qu’elle est revenue à Maurice.
Tachiana Rekha boit les paroles de sa grand-mère. Derrière ses airs de jeune fille timide, il y a une volonté de bien faire. Et de s’impliquer auprès des Chagossiens. C’est Claudette Lefade, responsable de l’association Chagos Asylum People, qui explique que la collégienne «nous a beaucoup aidés. Le secrétaire de l’association étant pris par son travail, c’est Tachiana qui le remplace». Assistant régulièrement aux réunions. Et mettant de l’ordre dans les papiers. En attendant d’y voir plus clair pour la suite de ses études. Alors qu’elle n’a pas encore décidé vers quelle filière s’orienter.
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