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Covid-19 | Quarantaine et auto-isolement: casse-tête pour les congés
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Covid-19 | Quarantaine et auto-isolement: casse-tête pour les congés
«If one of my staff (vaccinated two doses) has to self-isolate, though negative because one of the people living in the same house is Covid positive, is it a local leave or sick leave ?» demande Ming Chen, le directeur de la librairie Le Cygne sur les réseaux sociaux. Les réponses qu’il a obtenues sont diverses et variées. Toujours est-il qu’après plusieurs jours, Ming Cheng est toujours dans le flou. «Je suis en mode wait and see», dit-il.
Selon lui, la situation n’est pas claire, ce qui n’arrange pas les choses dans cette situation difficile. «Face à l’incertitude, on peut prendre une décision, qui va à l’encontre des lois et se retrouver empêtré dans encore plus de problème». Raison pour laquelle Ming Chen a décidé d’attendre et payer l’employé en question jusqu’à ce qu’il ait une réponse claire, car si l’employé est vacciné et ne présente pas de symptômes, son isolement est à titre préventif et de ce fait, ne peut être considéré comme congé de maladie.
Comme lui, plusieurs autres entreprises font face à la même situation. Par exemple, dans les écoles, l’absence d’enseignants, qui sont en isolement, est considérée comme des Special leaves. Dans un collège de la capitale, après la découverte d’un élève positif, les enseignants en contact avec lui ont été priés de s’auto-isoler deux jours avant de reprendre le travail.
Pour rappel, le protocole du ministère de la Santé stipule que ceux, qui ont été en contact direct avec une personne testée positive, doivent contacter la hotline et il sera décidé, au cas par cas, si la personne doit s’auto-isoler ou pas. Les tests se font uniquement si des symptômes se manifestent. «Par contre, si l’école est fermée deux jours pour désinfection, ce n’est pas considéré comme un congé», précise une source officielle du ministère de l’Education.
Mais dans les écoles régies par la Private Secondary Education Authority (PSEA), le protocole est autre. Une enseignante, qui était directement concernée, explique que l’institution où le contact a eu lieu doit informer la PSEA du cas et demander l’auto-isolement. Cette enseignante a été en isolement 14 jours. «Ces congés sont considérés comme un Special leave par la PSEA et ils ne sont pas déduits des congés de maladie ou des local leaves», explique-t-elle. Cependant, si l’enseignant décide de s’auto-isoler sans cette procédure, les jours chômés sont déduits des Sick leaves.
Autre compagnie, autre souci. Il a été demandé à un employé d’une firme comptable, qui a été en contact avec sa collègue, trouvée positive, de faire du télétravail pendant un certain temps. Entre-temps, la compagnie l’a informé qu’il devra se soumettre à un test rapide.
Ailleurs, dans le port, suite à la détection de deux employés positifs, certains ont été soumis aux tests PCR alors qu’à d’autres, il leur a été demandé de rester chez eux. Congé de maladie ? «Pa koné. Pou lemoman, pe deklar fol, pape dir narye. Me mo krwar bann ki ena sick, pe koup ladan», explique un de ceux qui travaillent toujours à la suite d’un test PCR négatif.
Puis, il y a la gérante d’une compagnie de nettoyage. Lorsqu’elle s’est retrouvée dans ce cas, le ministère du Travail lui a conseillé de considérer les jours d’absence comme un Special leave. Mais contrairement au secteur de l’éducation, il ne s’agit pas de rajouter une catégorie spéciale de congés. «La loi prévoit trois jours de Special leaves pour les urgences ou les décès. Ce sont ces congés que l’on prend», dit-elle.
Puis, il y a aussi les compagnies, qui ont déjà décidé que les employés en quarantaine, qui ne peuvent pas travailler à distance, seront en Local leave et ceux qui sont positifs et absents pendant une longue durée, seront mis en Prolonged sick leave.
Dans tout cela, est-ce que le ministère du Travail a une solution ? «Il n’y a pas de protocole ni de règlement. Nous sommes en train d’y réflechir», avance Herbert Jouan, assistant directeur au ministère. Il estime que dans le cas d’une personne testée positive, elle part en sick leave le temps de son traitement. «Cependant, la quarantaine et l’isolement sont préconisés par précaution. Pour l’instant, nous demandons à tous de trouver des arrangements pour une déduction des Local leaves car ce ne sera pas normal de ne pas payer les employés», dit-il. Il faudra attendre la fin des discussions pour avoir un protocole clair sur la question.
Me Khemila Narraidoo: «L’employé doit être payé»
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/me_khemila_narraidoo_senior_associate_-_barrister_juristconsult.jpg" width="620" />
<figcaption><strong>Me Khemila Narraidoo, Senior Associate – Barrister, Juristconsult.</strong></figcaption>
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<p>En absence d’une législation claire, quelle est la solution ? Me Khemila Narraidoo, <em>«Senior Associate – Barrister»</em>, à <em>Juristconsult Chambers</em>, donne son avis sur la question. </p>
<p><em>«Il y a eu des amendements, qui ont été insérés au Workers’ Rights Act 2019 par le biais du Finance (Miscellaneous Provisions) Act 2021 et il est stipulé que le ministre peut y introduire des conditions»</em>, rappelle Me Narraidoo. Mais jusqu’à ce que cela soit fait, elle estime qu’il faut qu’un accord soit trouvé entre l’employeur et l’employé concernés. <em>«En cas de positivité au Covid-19, la question ne se pose pas. C’est un congé de maladie. Mais pour la quarantaine, vu que la personne n’a pas été trouvée positive au Covid-19 et malade mais qu’elle doit rester en observation, cela peut passer comme des Local leaves»</em>, dit-elle. </p>
<p>Il y a également ceux qui sont en quarantaine ou en isolement et qui sont testés positifs par la suite. Dans ce cas, on peut considérer que les<em> «Sick leaves»</em> commencent à partir du moment où le résultat du test est obtenu. <em>«On ne peut pas avoir une situation où l’employé n’est pas payé»</em>, dit-elle. Sauf dans le cas où tous les congés sont épuisés. L’employeur, estime-t-elle, doit être compatissant et doit essayer de trouver un compromis avec l’employé en question, en prenant en considération que, non seulement la personne ne peut pas quitter le centre de quarantaine avant la fin de la période préconisée après un <em>«contact-tracing» </em>mais que l’employé en question ne peut reprendre le travail car il y va de la sécurité et de la santé des autres employés de l’entreprise, comme préconisé par l’<em>Occupational Safety and Health Act </em>de 2005. </p>
<p>Mais qu’en est-il des employés en quarantaine et qui disent que ce n’est pas de leur faute ? <em>«Il y a des situations difficiles, inattendues, auxquelles la personne doit faire face, que l’on soit en situation de pandémie ou non. Il faut ‘deal with it as best as we can’ en absence de législation claire»</em>, dit-elle.</p>
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