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Protection des animaux: action for primates sort les griffes contre la hausse de l’exportation des macaques

1 septembre 2021, 15:00

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Protection des animaux: action for primates sort les griffes contre la hausse de l’exportation des macaques

7 554 macaques à longue queue en six mois contre 7 739 pour toute l’année 2019. Pour Action for primates, ces chiffres dépassent le réel. Elle soutient que récemment, le gouvernement mauricien a donné son approbation pour permettre l’expansion d’une ferme de macaques qui pourra capturer jusqu’à 1 000 singes dans la nature qui seront utilisés pour la reproduction. Cette ferme devra augmenter sa capacité actuelle de 800 à 7 500 singes, afin d’en exporter environ 1 500 par an aux États-Unis et au Canada. 

Bruno Julienne, président de la Cyno Breeders Association, et Nada Padayatchy, de Bioculture, expliquent qu’il y a sans doute une hausse des exportations mais qu’il faudrait comprendre la réalité. «La Chine, qui était le plus grand exportateur mondial, a brutalement stoppé ses exportations début 2020, a priori pour satisfaire la demande interne de ses laboratoires, créant ainsi une pénurie pour les centres de recherche en Europe et aux USA. Et le Covid-19 a engendré le démarrage de nombreux projets scientifiques pour comprendre la maladie, la guérir et développer des vaccins», explique Bruno Julienne. 

Nada Padaytchy ajoute qu’il faut aussi tenir compte des récentes avancées en recherche biomédicale dans le domaine de l’immunothérapie et du développement de macromolécules qui requièrent des singes et «particulièrement des singes mauriciens, qui sont très sains, pour les essais pré-cliniques». 

Selon nos interlocuteurs, Action for primates oublie que l’élevage de macaques est reconnu par les instances internationales comme le seul moyen efficace pour développer des traitements contre des maladies extrêmement graves, mortelles ou handicapantes. Et non seulement pour sauver de nombreuses vies humaines mais aussi animales (médecine vétérinaire) dans le monde et à Maurice. 

Ils ajoutent que les macaques mauriciens ont beaucoup aidé dans la recherche contre le Covid-19. Selon Bruno Julienne, les sociétés d’élevage mauriciennes travaillent directement ou indirectement avec la plupart des laboratoires qui ont développé des vaccins. Les laboratoires comme Johnson & Johnson, Moderna, AstraZeneca, Pfizer/ BioNtech ont tous utilisé des macaques pour le développement de leur vaccin. 

«En revanche, j’aimerais aussi demander aux gens d’Action for primates si eux-mêmes ou leurs proches se sont fait vacciner contre le Covid-19 ? Je suis sûr que oui. À l’instar de l’hypocrisie de plusieurs activistes contre l’utilisation des animaux dans la recherche biomédicale, ils n’hésitent pas à s’approprier les bienfaits de cette même recherche», soutient pour sa part Nada Padayatchy. 

Selon Action for primates, Maurice a représenté, en 2017, 21% des exportations mondiales de primates vivants, seulement deuxième derrière la Chine qui représentait 37 % à l’époque. «À Maurice, des dizaines de milliers de macaques sont gardés en captivité dans des élevages. Ils passent leur vie derrière des barreaux, sur du béton nu, privés du feuillage luxuriant de leur maison dans la jungle qui les entoure. À partir de l’âge de deux ans environ, ces animaux intelligents et sociaux sont placés dans de petites caisses en bois et exportés comme cargo dans des avions.» 

Concernant cette déclaration et la vidéo de l’enquête menée par SOKO Tierschutz et Cruelty Free International en 2014, qui avait révélé le sort terrible de certains singes de l’île Maurice, soumis à une intervention chirurgicale majeure pour se faire implanter des puces électroniques dans le crâne et qu’utilise Action for primates pour ses campagnes, Bruno Julienne et Nada Padayatchy sont catégoriques : non seulement il s’agit d’une vieille vidéo mais aussi que celle-ci ne dépeint pas le traitement des macaques à Maurice. «Nous condamnons fermement toute forme de maltraitance. Les membres de la Cyno Breeders Association investissent constamment pour fournir aux singes un hébergement de qualité, une nourriture variée, des soins par une équipe de vétérinaires qualifiés et s’assurer que les besoins spécifiques de l’espèce sont satisfaits.» 

Ce n’est pas la première fois qu’Action for primates se bat contre l’élevage des singes à Maurice. En juillet 2020, dans sa lutte contre la «cruauté faite aux singes» dans l’île, elle avait lancé un appel à Liverpool FC pour boycotter Maurice.