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Covid-19 | «Consent form» pour les élèves: les clauses 3, 4, 5 et 6 font peur…

28 septembre 2021, 21:00

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Covid-19 | «Consent form» pour les élèves: les clauses 3, 4, 5 et 6 font peur…

Inquiétude. C’est ce que ressent Mario, 46 ans, depuis qu’il a appris que sa fille de 17 ans devra se faire vacciner. Cet habitant de Port-Louis soutient qu’il n’est pas contre la vaccination, étant lui-même vacciné, mais en prenant en compte le consent form qu’il doit remplir pour sa fille, il ne peut s’empêcher d’être inquiet. «La clause numéro 5 me fait peur. On affirme que s’il y a quoi que ce soit comme effets secondaires suivant la vaccination, on ne peut même pas tenir responsable l’État ou les fabricants. Je sais que c’est la même règle que pour nous, les adultes, mais là on parle d’enfants, de nos enfants. On dirait que s’il arrive quelque chose à ma fille, je serai le seul à être responsable parce que j’ai signé ce formulaire», dit-il. 

Les clauses 3 et 4 indiquent que le parent signant le formulaire est conscient que le vaccin pourrait comporter certains risques dont des «injuries and death». «Notwithstanding the forgoing, I hereby choose to accept, and freely and volontarily assume, the risks set out in this form», peut-on lire. Alors que la clause 5 stipule que le parent renonce ainsi à toute poursuite envers l’État mauricien, les partenaires tels que GAVI, l’État donateur, le fabriquant du vaccin, les agents, les préposés, ou encore peu importe quelle institution tombant sous l’égide du ministère de la santé. 

Et la clause 6 se lit comme suit : «I agree to indemnify and hold the above parties harmless from and against any and all losses, liabilities, damages, costs or expenses, including but not limited to reasonable attorney’s fees and other litigation costs and expenses incurred by any of these parties as a result if any claims or suits that I… may bring against any of them.» 

Ainsi, d’autres parents abondent dans le même sens et sont tout aussi perdus à cause de la clause numéro 5 mais aussi à cause de la 3(a) qui stipule que l’enfant peut mourir après s’être fait vacciner. «Lorsque nous, adultes, on va se faire vacciner, ces clauses ne nous font pas autant peur que lorsque cela concerne nos enfants. J’ai deux enfants qui sont concernés. Mon fils de 17 ans et ma fille de 16 ans. Vous vous imaginez à quel point cela fait peur juste de penser qu’il pourrait arriver quelque chose à vos deux enfants ? Et que vous avez accepté cela en signant un morceau de papier», soutient, pour sa part, Primila, 39 ans et mère au foyer. 

Du côté des élèves aussi, la peur est au rendez-vous. Certains jeunes précisent qu’ils ont peur et sentent qu’ils doivent le faire sous pression. «Mon père est persuadé qu’il est impératif que je me fasse vacciner mais ce n’est pas mon choix. Or, du moment qu’il a signé et qu’il vient avec moi ce jour-là, je ne pourrais rien faire à part accepter car je suis encore mineur», déclare un jeune, âgé de 16 ans. 

Pour d’autres, cela ne les inquiète pas plus que cela. À l’instar d’Ophélie, âgée de 16 ans aussi. Pour cette adolescente, qui déclare avoir fait plusieurs recherches au sujet des vaccins, se faire vacciner est un choix, qui l’aidera à surpasser l’anxiété liée au Covid- 19. «Depuis le premier confinement, l’année dernière, je suis toujours inquiète et anxieuse d’attraper le Covid-19 et de mourir. J’avais vu une vidéo, la dernière fois, sur les réseaux sociaux où il y avait un homme, qui était en train de suffoquer à cause du virus et je n’ai vraiment pas envie que ça m’arrive.» Selon elle, se faire vacciner l’aidera à se sentir en sécurité. Surtout dans son collège où, à plusieurs reprises, des enseignants et des élèves ont été testés positifs. 

Est-ce ce que les écoles deviendront des restricted areas pour les élèves, qui n’ont pas été vaccinés ? C’est la grande question que se posent plusieurs élèves et parents, surtout après avoir eu le formulaire de consentement en main. 

Selon la Dr Catherine Gaud, conseillère au ministère de la Santé, qui nous avait répondu il y a quelques semaines, la vaccination obligatoire des adolescents n’est pas d’actualité pour l’instant. Cependant, elle a avancé que dépendant de l’évolution du virus, le High-level committee prendra des décisions, si besoin. 

Quid de la pharmacovigilance ? Comment comptet- elle traiter les cas des jeunes s’il y a effets secondaires ? Les règles seront-elles les mêmes que pour les adultes, comme une période de 14 jours uniquement pour venir de l’avant ? Malheureusement, nos appels sont restés sans réponses. 

Les syndicats sollicités vont tous dans la même direction. Pour le moment, disent-ils, le vaccin n’est pas obligatoire et les parents peuvent toujours refuser de signer tout papier. Ils font ressortir qu’une autre contradiction a été notée dans le plan de la vaccination. Les parents sont invités à accompagner leur enfant le jour de leur vaccination et de rester avec eux, même si ces derniers ne sont pas vaccinés. «Il faut savoir pourquoi. Il est dit que le vaccin ne sera pas administré à un élève si son tuteur n’est pas présent.»