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Serial violeur: «Il aurait pu tuer ma fille», dit la mère d’une des victimes

16 octobre 2021, 21:00

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Serial violeur: «Il aurait pu tuer ma fille», dit la mère d’une des victimes

Sa fille de 21 ans, que nous nommerons Virginie, figure parmi les victimes de Pascal Desroches, un sans domicile fixe se trouvant être un violeur en série.

Cette mère de 40 ans raconte que toute la famille est en état de choc après cette affaire. «Ma fille est complètement traumatisée. Elle se plaint toujours de douleurs. Dieu merci, elle est saine et sauve. Cet individu aurait pu la tuer, d’autant que ma fille est asthmatique.» La quadragénaire n’a pas voulu trop questionner sa fille de peur que celle-ci ne soit davantage traumatisée. «Je ne lui ai rien demandé. Il faut lui laisser le temps de surmonter cette douloureuse épreuve et ne pas la bousculer», dit cette mère de famille.

Le 8 octobre dernier, Virginie qui habite un village du Sud, s’est rendue chez une cousine à Rose-Hill. Il était question qu’elle y passe le week-end. Mais avant de se rendre chez sa parente, Virginie a accepté d’aller à un rendez-vous, qui a viré au cauchemar. En effet, elle est tombée dans le piège de Pascal Desroches. Ce sans domicile fixe de 31 ans, qui vit dans un abri de nuit à Port-Louis, a créé un faux profil sur Facebook à partir d’un téléphone qu’il a précédemment volé.

Sur ce profil, il s’est fait passer pour un businessman et chanteur colombien afin d’attirer ses futures proies et leur donner rendez-vous. C’est ainsi qu’il a donné rendezvous à Virginie, qui a pris l’autobus pour le rejoindre et est descendue à l’arrêt de Trianon. Pascal Desroches l’y a rejointe et s’est mis à lui parler en espagnol et en anglais, lui faisant croire qu’il est l’agent du colombien et lui a dit que celui-ci viendrait les rejoindre en cours de route. Il lui a demandé de l’accompagner dans un centre commercial du coin pour manger quelque chose en attendant que l’homme d’affaires arrive. Ne se doutant de rien, elle l’a suivie. C’est alors qu’il a tiré un couteau et a entraîné Virginie sur un terrain en friche où il l’a violée. «Pa bouzer ek fer fausse zess, sinon mo pou touye twa», a lancé Pascal Desroches à Virginie, qui a alors été paralysée par la peur.

Pascal Desroches a bien calculé son coup. C’est le 21 août qu’il a volé le portable d’un étudiant de la MITD à Ebène. Ce dernier, âgé de 27 ans, revenait de ses cours ce samedi-là vers 11 heures et marchait en direction de Rose-Hill, quand, à hauteur du quartier général de la Mauritius Society for the Animal Welfare (MSAW), un individu, assis sur une rambarde, lui a demandé l’heure. Ne se doutant de rien, le jeune a regardé l’heure sur son portable et accédé à sa requête avant de poursuivre sa route. Le malfrat l’a suivi et a sorti un couteau qu’il a agité sous son nez, lui intimant l’ordre de lui remettre son portable. Comme l’étudiant n’obtempérait pas, Pascale Desroches lui a mordu la main pour lui arracher son portable et s’enfuir. C’est après ça qu’il a créé un faux profil pour attirer ses victimes.

Echappé belle

Sur Facebook, Pascal Desroches est tombé sur l’annonce d’une agent d’assurance invitant ceux intéressés à prendre une police d’assurance, à la contacter. Il l’a donc appelée et il s’est présenté comme un businessman employant plusieurs personnes, qui voudraient souscrire à une police d’assurance. L’agent de 21 ans a accepté de le rencontrer le 31 août. Pascal Desroches lui a déclaré que le chantier de son entreprise se trouve à Ebène. La jeune fille a accepté de s’y rendre mais a eu la présence d’esprit de mettre son portable sur GPS et a demandé à deux de ses collègues de l’attendre à Rose-Hill. Elle a ensuite rejoint Pascal Desroches. «Mamzel ena enn ti place bizin grimper lerla pou trouve bann travayer la», lui a dit Pascal Desroches. Il l’a ensuite bousculée et a sorti un couteau. Elle a juste eu le temps d’envoyer un message de détresse à ses amis, qui se sont immédiatement rendus au poste de police pour porter plainte. Une patrouille de police ayant localisé la victime, a été dépêchée sur les lieux. Quand il a entendu la sirène de la police, Pascal Desroches s’est enfui. Le violeur a eu le temps de se déguiser afin de ne pas être repéré.

Le 28 septembre, Pascal Desroches a sévi à nouveau. Il a donné rendez-vous à une étudiante de 14 ans. La mineure marchait à la Rue Père Laval dans la région de Beau-Bassin lorsqu’il a sorti un cutter et l’a menacée avec en disant «Rest trankil. Pas fer aukenn zess sinon mo touye twa». Paniquée, la jeune fille l’a alors suivi. Ils auraient pris un autobus et seraient descendus à St-Jean. Il l’a obligée à se diriger vers un champ de canne à Ebène où il l’a agressée sexuellement. «Aret kriyé, toute façon personn pas pou tende twa ici», a-t-il dit à la mineure, qui est parvenue à s’échapper et à demander de l’aide à des volontaires, qui l’ont conduite au poste de police de Quatre-Bornes.

Le samedi 9 octobre, suite à une opération des policiers du Field Intelligence Office de la Western Division travaillant sous la férule de l’inspecteur Thandrayen et grâce aussi aux caméras de Safe City, le violeur en série a été mis hors d’état de nuire. Il a été arrêté à la gare du nord à Port-Louis. Soumis à un interrogatoire serré par les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Rose-Hill, il est passé aux aveux, expliquant son mode opératoire et précisant qu’il a toujours sur lui une perruque et des vêtements de rechange afin de pouvoir s’enfuir et brouiller les pistes.

Cet ancien employé de l’hôtellerie suivait des cours à l’école hôtelière avant de tomber dans la délinquance. Il est aussi fiché pour vols. Comme lors de son interrogatoire, il a fait mention de deux autres cas d’agressions sexuelles non rapportées, la police pense que Pascal Desroches a fait d’autres victimes et que ces dernières ont eu peur de porter plainte.

Les policiers lancent un appel aux victimes de Pascal Desroches en leur demandant de ne pas avoir peur et de venir faire une plainte formelle contre ce violeur en série. L’enquête est menée par le sergent Appi et la CID de Rose-Hill sous le commandement du surintendant de police Bansoodeb.

Virginie et la collégienne de 14 ans bénéficieront d’un soutien psychologique.

 

 

Pascal Desroches, un Dr Miko des temps modernes?

<p>Gérard Agamenon, alias Dr Miko, est le plus célèbre des violeurs en série que Maurice ait connu jusqu&rsquo;ici. Il a avoué avoir violé cinq femmes entre 1996 et 1999. En cour d&rsquo;assises où il a été traduit, il a déclaré avoir commis ces viols pour se venger de sa femme, qui l&rsquo;avait quitté. Il se faisait passer pour un guérisseur, d&rsquo;où son surnom Dr Miko, pour approcher ses proies. Dr Miko a <em>&laquo;plaidé coupable et exprimé des regrets, présentant des excuses pour ses actes</em>&raquo;. Il a tout de même écopé de 72 années de prison.</p>