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Autonomie: réduire l’importation et exporter le savoir-faire rodriguais

17 octobre 2021, 20:00

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Autonomie: réduire l’importation et exporter le savoir-faire rodriguais

Ils ont fêté les 19 ans de leur autonomie le 12 octobre. Mais de nombreux Rodriguais estiment que leur île manque encore de développement, notamment pour l’eau, qui reste leur plus gros problème. Le coût de la vie est élevé. D’autre part, ils estiment avoir plus de liberté. Ils témoignent.

Genave Justelle

Genave Justelle, une jeune de 19 ans, nous raconte qu’elle a grandi en étant témoin de l’évolution de Rodrigues. Elle trouve que beaucoup a été accompli pour relever l’île et que les efforts et la volonté portent leurs fruits. Beaucoup de jeunes retournent désormais à Rodrigues pour contribuer au développement dans plusieurs secteurs, tels que la santé et l’éducation. «Nos grands-parents ont eu l’audace de commencer le travail et les jeunes ont le devoir de le poursuivre. Il faudrait que les jeunes adoptent une mentalité autonome voire indépendante», fait-elle valoir. Elle estime que blâmer ne compensera pas les manques. Il faut proposer des solutions pour apporter des changements. «Notre plus grande préoccupation est la production des produits de base pour être beaucoup plus autonomes. Il faut que Rodrigues réduise les importations et exporte son savoir-faire.»

Phanuel Lévêque

Pour l’homme d’affaires Phanuel Lévêque, c’est aussi une fierté de ne pas dépendre à 100 % de Maurice. Mais il estime que 19 ans d’autonomie pour Rodrigues, c’est positif comme négatif, tout dépend de l’usage que l’on en fait. Il trouve qu’il y a eu beaucoup de progrès. La fibre optique en plein essor à Rodrigues a beaucoup changé la vie, au niveau scolaire ou professionnel, note-t-il. Il fait comprendre que sans cet outil, le tourisme n’aurait jamais pu démarrer. Toute- fois, l’homme d’affaires fait ressortir que le coût de la vie est très élevé, vu l’importation des matières premières. Il déplore un manque de services avancés, citant en exemple qu’il faut venir à Maurice pour se faire soigner et le prix du billet d’avion n’est pas à un prix raisonnable.

De plus, l’eau reste un gros problème. «Si nous en avions suffisamment, cela donnerait un coup de pouce pour relancer l’agriculture à Rodrigues. Il y a les effets du change- ment climatique qui nous posent des problèmes (…) Rodrigues a le potentiel pour avancer. Les Rodriguais sont des travailleurs acharnés mais nous sommes simplement découragés par les problèmes auxquels nous sommes confrontés.» Pour que Rodrigues se développe davantage, Phanuel Lévêque estime qu’il faut des jeunes bien formés et encadrés, car ils sont l’avenir de Rodrigues.

Un autre citoyen sollicité a souhaité garder l’anonymat. Il estime que durant ces 19 ans, l’île n’a pas vraiment été autonome car presque toutes les décisions sont prises à Maurice et presque tous les produits alimentaires sont importés. Malgré le potentiel de Rodrigues avec des jeunes très créatifs, il déplore un manque de soutien financier pour concrétiser leurs idées. Étant doué en artisanat, notre interlocuteur souhaiterait que Rodrigues soit reconnue à l’échelle internationale pour qu’ils puissent exporter leurs produits. «Pour 19 ans d’autonomie, nous avons encore un gros problème d’eau dans certaines régions. Alors que l’eau, c’est la vie et si nous n’avons pas la base, à quoi sert l’autonomie, l’autosuffisance ? We could have a better management of the system. Si nous ne prenons pas les bonnes décisions pour les secteurs clés maintenant, nous aurons plus de difficultés à l’avenir.»