Publicité
Production d’électricité: Le prix du charbon et de l’huile lourde fait craindre le pire
Par
Partager cet article
Production d’électricité: Le prix du charbon et de l’huile lourde fait craindre le pire
Les consommateurs devront-ils subir la pénurie mondiale du charbon et la hausse du prix de l’huile lourde? Pour le moment, au niveau du CEB, on ne pipe mot sur comment gérer cette situation qui touche déjà plusieurs grands pays du monde.
Les producteurs d’électricité indépendants (IPP) sont dans l’appréhension. Le Central Electricity Board (CEB) pourrait également mettre la main à la poche, dit-on. Le prix du charbon et de l’huile lourde, vendus en dollar, flambe sur le plan mondial alors qu’en même temps, la roupie a dévalué face à la devise américaine. La crise énergétique qui secoue l’Asie et l’Europe pourrait affecter Maurice, déclare un expert. Les IPP et le CEB dépendent principalement de ces sources d’énergie pour produire de l’électricité.
La production annuelle d’électricité était de 3 236 GWh en 2019 contre 2 882 GWh l’année dernière. Le charbon contribue à 40 % à la demande annuelle et l’huile lourde à 36 %. Le CEB dépend beaucoup de ces combustibles pour alimenter les foyers et les entreprises en électricité.
Le charbon en provenance d’Afrique du Sud se vendait à environ 50 dollars la tonne à la même époque l’année dernière. En mai 2021, il est passé à 100 dollars la tonne. Actuellement, il est commercialisé à 240 dollars après avoir atteint un pic de 269,50 dollars au début du mois. Des proches des producteurs d’électricité indépendants admettent que la situation est inquiétante et elle pourrait affecter leur situation financière, mais personne ne veut en parler pour l’instant. L’un d’eux affirme que le groupe qu’il représente utilise beaucoup la bagasse ces derniers temps pour faire rouler les turbines afin de produire de l’électricité. Cependant, d’après un proche du dossier, il n’y a pas que le manque à gagner à prendre en considération. «Il faut savoir si les IPP auront assez de charbon pour satisfaire la grosse demande en électricité en été», dit-il.
La crise du charbon est survenue après que la Chine a ressenti un manque à ce niveau pour produire de l’électricité. Le gouvernement chinois a ordonné que ces compagnies minières travaillent à plein régime pour satisfaire la demande et, parallèlement, il importe du charbon d’Australie. Les consommateurs chinois en paient les conséquences. Résultat : depuis quelques semaines, la consommation d’électricité coûte plus cher.
La pénurie de charbon pour la production d’électricité est devenue également une source d’inquiétude pour l’Inde. Son gouvernement a tenu une réunion d’urgence jeudi pour passer en revue la situation. Ce pays n’avait que quatre jours de réserves. Les journaux indiens font état d’une crainte que certains États soient plongés dans le noir. D’autres ont déjà commencé à pratiquer le délestage.
Grosse demande en fin d’année
Un malheur ne vient jamais seul. Le prix de l’huile lourde uti- lisée par le CEB pour ses centrales thermiques de St-Louis, Fort-George et Fort-Victoria prend une courbe ascendante depuis quelques mois déjà. Elle était commercialisée à 50 dollars en début d’année. Désormais, elle se vend à 85 dollars le baril. L’huile lourde avait atteint ce niveau la dernière fois en septembre 2018. D’après un ancien du CEB, il est important de savoir si l’organisme pourra absorber cette dépense supplémentaire ou s’il la passera aux consommateurs. «D’après les indications, le baril pourra atteindre les 90 dollars. Personne n’a encore dit comment le CEB gérera la situation. A-t-il des réserves de fonds pour ne pas passer les frais aux consommateurs ? Nous savons qu’il a donné de l’argent au gouvernement pour le Budget et qu’il a aussi prêté des sous à ses filiales», rappelle-t-il.
Si les IPP utilisent la bagasse en cette période de coupe, ils devront retourner au charbon d’ici la fin de l’année, qui coïncide avec la période de grosse consommation d’électricité.«Il y a une grosse demande d’électricité en raison de l’utilisation des climatiseurs et des ventilateurs. De plus, les hôtels ne travailleront plus au ralenti comme c’est le cas actuellement. Et comme c’est aussi la période des fêtes, il y aura des heures supplémentaires dans des usines pour produire plus. Si nous ne prenons pas de mesures dès maintenant, il existe un risque qu’il y ait un manque de charbon et la production d’électricité risque de baisser», explique l’ancien cadre du CEB.
Publicité
Les plus récents