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Une étudiante en journalisme analyse la place des cheveux crépus dans les médias mauriciens
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Une étudiante en journalisme analyse la place des cheveux crépus dans les médias mauriciens
Plus de 2 000 vues sur YouTube pour son film documentaire Seve Krepi. Emilie Spéville Hortense ne s’y attendait pas. La jeune femme de 22 ans, journaliste stagiaire, a tourné ce documentaire pour son projet de recherche, afin de compléter son année d’études à l’université de Maurice, où elle était étudiante en journalisme avec une spécialisation en images numériques.
Passionnée de tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec les cheveux, Émilie a voulu associer sa passion pour les cheveux et l’audiovisuel en réalisant ce film documentaire. «J’ai opté pour un projet pratique, parce que je trouve qu’on capte davantage l’attention des gens par une vidéo. En 2021, l’aspect visuel fait mieux passer le message. Le but, en choisissant le thème pour ma dissertation, c’était de trouver quelque chose qui me passionne, qui me tient à cœur et qui n’allait pas m’ennuyer, surtout. Paski pass sis mwa fer enn proze si nu pa kontan size la, pou al fail sa», explique cette dernière en riant.
Pour Émilie, il est était aussi très important de faire ce film documentaire car, selon elle, les cheveux naturels ne sont pas un sujet anodin, surtout en 2021 à Maurice. «Zot tou pe dir ki wi aster ‘‘zot aksepte seve natirel’’, ‘‘seve natirel zoli’’, me kan zot pe koz seve natirel, souvan zot p blie bann krepi. Pour les gens, en gros, les cheveux naturels sont uniquement les cheveux bouclés, ondulés et autres me krepi la blie, pa ladan sa ! C’est surtout ce point-là que j’ai voulu faire comprendre en faisant ce documentaire. Que si on se dit qu’on accepte les cheveux naturels, cela doit comprendre tous les types de cheveux c’est-à-dire des bouclés aux plus crépus, qu’ils soient longs ou courts, ça reste toujours des cheveux naturels.»
«Nos cheveux ne définissent pas notre professionnalisme, ni ce que nous sommes.»
Le succès qu’a eu son film sur les réseaux sociaux et le A que cela lui a valu dans ses études, touchent beaucoup Émilie. D’autant plus que pour arriver à accomplir ce travail, ce n’était pas facile pour elle. Car non seulement elle était étudiante mais elle devait aussi travailler tous les soirs dans un centre d’appels. D’ajouter que tout ne se passe pas toujours comme prévu sur un tournage et que certains événements, comme l’annulation de dernière minute d’un participant, entre autres, peuvent vraiment plomber le moral. «J’ai eu plusieurs nuits blanches, beaucoup de fatigue et, à un moment, j’étais à bout de nerfs. Mais finalement, avec les soutiens qu’il faut, le projet a pu naître. Et j’ai la chance d’avoir des personnes formidables qui m’ont donné de leur temps pour des interviews, alors qu’elle ne me connaissaient pas et je les remercie pour cela. San bann-la pa ti pou kapav realiz sa proze la.»
What’s next? Avec beaucoup d’humilité et de franchise, la jeune femme avoue, qu’au début, elle a fait ce film documentaire seulement pour l’université. Mais à la suite des retombées positives qu’elle a reçues, elle a d’autres projets qu’elle voudrait mettre en images. «Je pense vraiment travailler sur d’autres projets de ce genre qui concernent toujours les cheveux crépus. J’ai des amis dont les patrons ne les autorisent pas à porter leurs cheveux au naturel ou des dreadlocks, sous prétexte que ce n’est pas professionnel. Nos cheveux ne définissent pas notre professionnalisme, ni ce que nous sommes. Nounn né koumsa, nounn fer swa pou gard rasta e sosiete pena so mo a dir ou anpess nou dan nu kote profesionel.»
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