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Rapport annuel: l’UoM a besoin d’une meilleure gestion pour éviter la catastrophe

5 novembre 2021, 13:00

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Rapport annuel: l’UoM a besoin d’une meilleure gestion pour éviter la catastrophe

Reléguée à la 89e place sur l’Afrique par l’UniRank sur 200 pays, voilà une autre nouvelle qui accable l’université de Maurice (UoM). Le dernier rapport annuel évoque des anomalies sur plusieurs plans. La situation y serait devenue chaotique après que le gouvernement a décidé de réduire le «grant» de 10 % accordé à l’institution. Quels problèmes sont relevés par le rapport ? Pourquoi perdurent-ils ? Que faire ?

La nouvelle rendue publique récemment n’a laissé personne indifférent. Frappée par une réduction de sa subvention à hauteur de 10 % alors que ses frais pour le personnel augmentent, l’UoM éprouve des difficultés à sortir la tête de l’eau. «Ce n’est pas la première fois que les grants baissent. Contrairement à l’année financière précédente où nous avions un surplus, l’UoM est confrontée à un déficit de Rs 43 millions. Hélas, nous commençons à couler», déclare un cadre de l’établissement. D’ailleurs, renchérit un autre membre du personnel, le budget annuel de l’institution se chiffre à environ Rs 615,8 millions pour 2021-2022. Comparativement, celui de l’université des Mascareignes est de Rs 125,9 millions alors que pour l’université de Technologie, on comptabilise Rs 70,2 millions et Rs 10 millions pour l’Open University of Mauritius. Il est impératif de bien gérer le financement, rétorque-t-il.

Selon lui, les programmes courts, des «consultancies», des cours de deuxième cycle génèrent des fonds. Maintenant, il faut identifier comment ceux-ci sont utilisés, ajoute-t-il. «Le rapport est accablant et met en exergue plusieurs problématiques sur le plan financier mais également d’ordre infrastructurel. Il faut prôner de bonnes stratégies. Par exemple, on a investi des millions dans des panneaux d’affichage LED qui se sont avérés dysfonctionnels. Cela n’a apporté aucun revenu à l’université», souligne le cadre. Au niveau des infrastructures, notre deuxième interlocuteur fait ressortir le besoin de maintenance continue. Or, estime-t-il, ce n’est qu’en marge d’une fonction que des travaux de peinture entre autres auront souvent lieu. Il appelle à l’entretien régulier du bâtiment.

«Arrêter cette dégringolade»

Autre difficulté : les recherches qui ont pris du plomb dans l’aile. Le Covid-19 y a aussi contribué. «Hélas, les financements ont été réduits pour la recherche. On aurait pu utiliser les frais injectés pour l’écran LED vers des projets académiques. Cela serait plus constructif», précise le membre du personnel.

De plus, le basculement de l’UoM à la 89e place des universités africaines contre la 85e l’an dernier selon l’UniRank fait tache. En 2012, l’établissement figurait autour de la trentième place. «Si on veut devenir une université de renommée mondiale, on doit arrêter cette dégringolade. L’équipe de gestion doit venir expliquer le pourquoi de cette situation. Que l’on soit d’accord ou pas avec une direction, l’impératif est de redresser la barre», ajoute-t-il. Comment ? Nos interlocuteurs s’alignent sur une stratégie pour donner une nouvelle impulsion à l’université et œuvrer pour une éducation de qualité aux étudiants. «Comment gère-ton les dépenses et les investissements ? Il faut revoir cela à la base. On ne peut pas assigner une équipe de direction pour quelques années et devoir tout recommencer lorsque d’autres dirigeants prennent les rennes. Car ainsi, on ne fera que reculer», affirme l’un d’eux.

L’UoM étant pionnière dans l’enseignement supérieur à Maurice, poursuit-il, il faut que l’État apporte son appui pour outiller l’établissement en termes de laboratoires et bibliothèque bien structurés. De plus, l’ouverture aux aspirants pour les postes de direction de l’établissement est sollicitée pour de meilleures chances. Le contrat du professeur Dhanjay Jhurry, l’actuel vice-chancelier, a été renouvelé jusqu’en mars 2022.

Revenant au rapport annuel, il semblerait que le personnel coûte plus cher, excédant probablement les revenus. Contacté à ce sujet, le professeur Dhanjay Jhurry déclare qu’il «ne pense pas que le coût du personnel soit supérieur aux revenus». «La preuve, nous avons bouclé les années précédentes avec zéro déficit et il en est de même pour le budget courant. Si le montant octroyé par le gouvernement a baissé, nous générons de notre côté davantage de financements pour boucler notre budget. Le ratio 65/35:gouvernement et autres revenus générés par l’UoM est passé à 55/45 en gros pour l’année en cours», nous a-t-il affirmé.