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Noah: Planespotter à 16 ans
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Noah: Planespotter à 16 ans
Il s’appelle Noah Anacooa. À seulement 16 ans, cet élève du collège St Andrew’s à Rose-Hill, collectionne à lui seul, des milliers de photos d’avions. Sous toutes les coutures. Des photos qu’il a lui-même prises. Passionné d’aviation depuis 2013 alors qu’il n’avait que 8 ans, le jeune planespotter fait aujourd’hui partie du cercle mauricien d’observateurs d’avions qui ne ratent pas d’être au bon endroit accessible pour eux pour le meilleur cliché à chaque vol inaugural, comme pour l’A330neo d’Air Belgium récemment, entre autres.
Ces véritables amateurs se partagent leurs meilleurs clichés dans des groupes dédiés sur les réseaux sociaux comme MRU - Planespotters, Mascarene Aviation, Mauritius Aviation Group pour ne citer que ceux-là.
Pour Noah Anacooa, 16 ans, voilà comment cette belle envolée a commencé. Nous sommes en septembre 2013, aux petites heures du matin. Accompagné de sa famille, le petit Noah se rend à l’aéroport pour accueillir sa marraine qui revient d’Allemagne. Une fois dans l’aérogare qui venait d’être fraîchement inaugurée à ce moment-là, le gamin est ébloui.
«L’atmosphère et le nouveau look par rapport à l’ancien terminal m’ont fasciné. De plus, ce jour-là, ma marraine m’avait fait découvrir l’application FlightRadar24, qui est très utilisée en Europe pour traquer les vols. Puis, il y a eu le 12e triste anniversaire des attaques du 11 septembre. Tout cela m’a poussé davantage vers cet univers», raconte l’adolescent.
Les années passent et les ailes de sa passion ne cessent de pousser et l’inciter à bouquiner davantage sur le sujet jusqu’à ce qu’il finisse par s’accrocher à la photographie d’avions.
Fin 2018, à seulement 13 ans, Noah souhaite à tout prix capturer l’image parfaite. Il achète un appareil photo. Un Nikon Coolpix B700 doté d’un super zoom optique 60x. «Pour prendre les photos, je n’ai qu’à zoomer sur l’avion au bon moment, par exemple, juste avant qu’il ne disparaisse dans les nuages ou avec un magnifique arrière-plan», soutient le planespotter.
La nuit, il est tout aussi équipé. Comme, le 9 septembre 2019, au départ du pape François vers Madagascar. C’est muni de son trépied qu’il a tenté de capturer le moment. «Il y avait du vent ce jour-là mais j’ai réussi à prendre une magnifique photo parmi une vingtaine d’autres ratées».
Ses spots préférés pour obtenir les meilleurs angles : primo, chez lui à Camp-Levieux la plupart du temps où il peut voir les appareils s’approcher, tourner au-dessus de Gros-Cailloux avant d’entamer la descente à Plaisance.
«Que ce soit avec la lumière du matin ou au coucher du soleil, les images sont juste magnifiques», confie-t-il. Secundo, occasionnellement, à Flic-en-Flac où il peut avoir dans son viseur des aéronefs en provenance d’Europe, d’Afrique et de la Réunion, en approche.
Tertio, à l’aéroport comme à la fin de la piste 32 (donnant sur la Blue-Bay Link Road) où il peut, surtout pendant la saison de coupe, immortaliser des avions au décollage tout comme lorsqu’ils gagnent en altitude.
Son paradis : là où, selon le passionné, il peut voir juste devant lui, en face de la tour de contrôle, l’avion toucher la piste d’atterrissage, à savoir la piste 14, et où il peut aussi le voir s’aligner pour le décollage.
Par contre, tout ne passe pas forcément comme une lettre à la poste dans son petit monde.
«Récemment, alors que je me tenais de l’autre côté de la clôture de sécurité à côté de la piste 32, un employé d’AML en patrouille m’a dit qu’il est interdit de photographier les avions sans un permis», déplore notre jeune interlocuteur.
De renchérir que des planespotters comme lui aimeraient que l’aéroport puisse prendre exemple sur celui de Bruxelles et ceux de Vinci notamment et qu’il y ait une certaine reconnaissance envers leur passion.
«C’est triste de voir les conditions ici en comparaison à l’aéroport de Manchester, qui a une terrasse en plein air aménagée spécialement pour le public et les planespotters tandis qu’ici deux vitres dans le terminal nous séparent de l’avion en face.»
Heureusement que tout cela est loin de décourager Noah Anacooa. Lui, véritable passionné a également eu l’occasion de prendre des photos en vol lors d’une première escapade avec Corail Hélicoptères, qu’il estime a une super équipe. D’ailleurs, c’est de l’un des clichés qu’il a pris lors de cette première expérience inoubliable qu’il est aujourd’hui le plus fier.
Après ses études, le planespotter ambitionne de faire de sa passion, son métier.
«Tout métier lié à l’aviation m’intéresse mais le meilleur pour moi reste, contrôleur aérien ou aiguilleur du ciel», indique celui qui a déjà la tête dans les nuages.
Héros à leur façon
Les planespotters ont plus d’une fois contribué à éviter une quelconque catastrophe. Récemment, le major Grant Thompson, de l’armée de l’air américaine, a remercié Ian Simpson, un photographe britannique de la meilleure façon qui soit : en arrachant l’insigne de vol de son épaule et en le remettant à l’homme dont l’intervention rapide, il y a quelques jours, lui a permis d’atterrir en toute sécurité après le dysfonctionnement d’un moteur de son F-15E Strike Eagle. Ian Simpson se tenait devant la clôture d’une base de la Royal Air Force dans l’est de l’Angleterre et prenait des photos d’avions de chasse en train de décoller lorsqu’il a aperçu des étincelles s’échappant de l’arrière d’un avion. Il aussitôt fait le nécessaire pour avertir le pilote qui ne semblait pas savoir qu’il y avait un problème.
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