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Covid-19 │ ENT: «Ou fami pou mor»

7 novembre 2021, 22:00

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Covid-19 │ ENT: «Ou fami pou mor»

La mine renfrognée, plusieurs personnes étaient devant l’hôpital ENT hier. Tous étaient là pour la même raison : avoir des nouvelles de leurs proches. «Dokter inn dir mo frer li ena 5 % sans pou viv. Depi 9 er di matin mo la, pena oken nouvel», déplore un homme, précisant dans la foulée que son frère n’est âgé que de 38 ans... Il avait entamé des démarches pour le transférer dans une clinique, surtout pour avoir des informations sur son état de santé

Une autre femme, un peu plus loin, est à bout de souffle, le courage l’ayant abandonnée. Les larmes aux yeux, elle raconte que son frère est admis ici et devant le portail, il n’y a personne pour la renseigner. «Ne parlons même pas du téléphone. Après plusieurs tentatives, quelqu’un a répondu pour dire que mon frère va mourir…» Impossible d’en savoir plus. Devant la grille de l’hôpital, elle se demande aussi ce qui se passera avec toute la nourriture que les gens ont apportée pour leurs proches, mais qui reste au soleil depuis le matin. Le fait qu’une employée d’une compagnie de pompes funèbres parlait d’au moins six nouveaux décès depuis hier matin n’a pas arrangé les choses.

Sollicité, le ministère de la Santé a fait savoir qu’un service de renseignement sera mis en place pour appeler les familles au moins une fois chaque 24 heures. «Souvent, nous avons plusieurs membres d’une même famille qui appellent, et il est impossible de répondre à tout le monde», explique-t-on. Quant aux chiffres concernant les décès, notre interlocuteur a fait savoir que les nouveaux chiffres seront annoncés vendredi prochain.

La nécessité d’une troisième dose

Alors que l’immunité collective semble désormais être un mirage, très peu de personnes se sont mobilisées pour la troisième dose, et les autorités ne cessent de lancer des appels chaque semaine pour essayer de rameuter les sceptiques. Est-ce la solution ?

Même si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que la troisième dose n’est pas primordiale pour la population en général, elle l’a quand même préconisée pour les vaccinés au Sinopharm. D’ailleurs, plusieurs pays ayant utilisé massivement ce vaccin ont déjà inoculé une injection supplémentaire. Au début, le même vaccin était utilisé et par la suite, alors que d’autres vaccins étaient disponibles, on a bougé vers le mix vaccinal. Certains pays, même ceux qui ont utilisé le Pfizer, ont proposé une troisième dose aux populations à risque.

Et à Maurice ? Avec la flambée des cas, l’injection d’une dose supplémentaire, peu importe le vaccin, semble de plus en plus une nécessité, surtout face au variant Delta. La raison est que depuis le temps que le vaccin a été injecté, l’immunité a déjà commencé à baisser. Avec le variant B 1.1.318, qui était moins virulent, la situation était encore sous contrôle mais depuis septembre, avec l’ouverture partielle des frontières, la donne a changé. Une troisième dose de Sinopharm booste le taux d’anticorps plus de sept fois, ce qui confère une meilleure protection contre le Delta. En ce qui concerne le Covaxin, la troisième dose sera le Janssen. Même si les données sur ce mix ne sont pas disponibles, il a été prouvé que le mix vaccinal génère une plus forte immunité. Quant aux vaccinés à l’AstraZeneca / Covishield, ils auront le Janssen, qui utilise la même technologie, il n’y a pas de données non plus, mais dans une étude sur une troisième dose d’AstraZeneca, il a été démontré que le taux de protection atteint son summum.

La troisième dose est-elle donc la solution miracle ? Même si le corps sera mieux protégé face aux attaques, la vaccination reste une arme de plus dans l’artillerie contre le Covid-19. Les gestes barrières ont été imposés une énième fois aux Pays Bas et en Allemagne, entre autres, pour limiter la propagation du virus. De plus, le traitement des patients positifs dès les premiers jours de l’infection permet de ‘stabiliser’ le nombre de décès.