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Covid-19: le statut de «fully vaccinated» bientôt revu ?

9 novembre 2021, 22:00

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Covid-19: le statut de «fully vaccinated» bientôt revu ?

Les cas de contamination au Covid-19 sont en constante augmentation. Même les chiffres officiels le démontrent. Face aux informations communiquées au compte-gouttes, la psychose gagne le pays et les rumeurs se propagent sur les réseaux sociaux aussi rapidement que le Delta. Qu’en est-il réellement ? Tour d’horizon…

Le statut de schéma vaccinal complet en réflexion

Face à la flambée de cas, les autorités mettent l’accent sur la troisième dose. À vendredi, seules 17 508 personnes s’étaient mobilisées pour cette injection supplémentaire. L’argument le plus souvent entendu de la part des hésitants concernant cette booster dose est le manque d’informations. Depuis le mois de septembre, le laboratoire central a entrepris des études sur la population vaccinée et la durée de protection des anticorps, mais leurs conclusions ne sont pas encore disponibles. «Pour l’instant, nous nous basons sur les études à l’international par rapport à la stratégie», explique le Dr Zouberr Joomaye, porte-parole du National Communication Committee sur le Covid-19. Il rappelle qu’en Angleterre, les autorités envisagent de n’ouvrir les frontières du pays qu’aux voyageurs qui ont reçu leur booster dose. Une décision qui devrait sans doute être effective à partir de l’année prochaine. Quant à Maurice, si, pour l’instant, la dose supplémentaire n’est pas obligatoire, le High Level Committee réfléchit en ce moment sur le statut de «fully vaccinated» et s’il faudra l’amender et le donner uniquement à ceux qui ont fait la booster dose. Qu’est-ce que cela changera ? L’accès à plusieurs établissements, à l’instar des restaurants et salles de sport, sera alors revu et seules les personnes, qui auront reçu deux doses d’AstraZeneca, de Sinopharm et de Covaxin, suivies d’une dose supplémentaire, ou ceux ayant eu deux doses de Johnson, pourront y pénétrer.

Troisième dose : des données internationales rassurantes

Mais en absence de données locales, est-ce une bonne idée de faire une troisième dose ? Sollicité, Shameem Jaumdally, virologue, affirme qu’au vu de la situation, il n’y a pas d’autres solutions. «Le Sinopharm a été utilisé massivement dans les pays en voie de développement, qui n’ont pas les capacités à mener des études poussées sur le vaccin dans leur population. Donc, il est normal de se baser sur les données internationales.»

La troisième dose changera donc la donne ? «Dès le début, on sait que le Sinopharm est moins efficace et c’est la raison pour laquelle le mix vaccinal est idéal. Mais vu la situation, une troisième dose de Sinopharm est mieux que rien du tout», dit-il. Selon une étude publiée en septembre et qui n’a pas encore été revue par les pairs, une troisième dose de Sinopharm réactive toutes les branches du système immunitaire et redonne des anticorps, qui tendent à baisser environ quatre mois après la deuxième dose.

Cependant, le virologue précise, dans la foulée, qu’au-delà de la vaccination, c’est la stratégie qu’il faut voir. «Par exemple, si on avait gardé les meilleurs vaccins pour booster le système immunitaire des immunodéprimés au lieu de les donner aux jeunes, le nombre de décès serait moins élevé», estime-t-il.

Toutefois, Shameem Jaumdally tient à préciser qu’il faut faire attention lorsqu’on compte le pourcentage de vaccinés décédés. La semaine dernière, des 42 décès, 22 étaient vaccinés. «Cela ne veut pas dire qu’il y a plus de vaccinés qui meurent», martèle-t-il. Car ces 22 personnes décédées figuraient au sein d’une population vaccinée de 858 131 personnes alors que les 20 personnes non vaccinées étaient parmi une population de moins de 350 000 non vaccinés, d’où l’impression d’un pourcentage plus élevé de morts chez les vaccinés.