La crainte d’être contaminé dans les hôpitaux régionaux prend de l’ampleur. Si bien que des Mauriciens décident désormais de ne plus s’y rendre même s’ils sont malades.

«Nous ne voulons pas prendre de risque, aussi minime soit-il. Ena bokou dimounn kan al laba mem ki zot gagn sa», confie une jeune mère de deux enfants. Elle préfère se tourner vers l’automédication car l’option clinique reste toujours hors budget, avec les tests PCR obligatoires. 

Du côté de ceux qui étaient récemment à l’hôpital, ils indiquent que tous sont mélangés dans la salle d’attente ou dans le couloir. «Il n’y a aucun contrôle et le personnel médical ne peut pas faire grand-chose. Ils sont également dépassés par la situation.» 

Autre aspect qui inquiète est que les patients positifs au Covid qui sont dépistés dans les flu clinics, par exemple, mais asymptomatiques sont renvoyés chez eux. «Ce qui veut dire que si vous êtes venu pour un traitement spécifique, vous pouvez toujours être en contact avec des personnes positives à l’arrêt d’autobus ou encore dans les transports en commun et l’on sait qu’il n’y a aucune distanciation physique dans les bus.» 

Du côté des infirmiers, d’aucuns soulignent que la possibilité que la contamination se fasse dans les hôpitaux n’est définitivement pas exclue car de nombreux infirmiers sont testés positifs sur leur lieu de travail. «Linn vinn enn zafer telma normal...» Et, disentils, ils essayent tant bien que mal de prendre les précautions nécessaires. «On n’élève pas les masques, mais il faut dire qu’il y a une affluence dans les hôpitaux. Éviter la foule est quasi impossible. Il y a des admissions dans toutes les sections tous les jours, les risques sont là.» 

Du coup, plusieurs membres du personnel ne veulent pas prendre de risque surtout en raison de la circulation du variant maintenant et des implications pour les proches. Un infirmier indique ne plus être en contact avec les membres de sa famille quand c’est son jour de repos (off). «Je m’isole au rez-de-chaussée pour ne pas être en contact avec les miens. C’est très dur à vivre.» 

Pour des patients, positifs ou qui ont perdu un membre de leur famille, ils confient ignorer la source de l’infection d’autant qu’il n’y a pas eu de lien direct avec les autres proches. Comme pour une femme dont la mère fait la dialyse à l’hôpital Jeetoo ; il y a quelques mois, elle a été testée positive après sa session. «Nou sir laba mem lin gagn sa.»

<p>Une nouvelle cargaison de vaccin sera commandée pour combattre le Covid-19. En effet, 1 million de vaccins Pfizer seront utilisés comme <em>&laquo;booster dose&raquo;</em>, destinés uniquement aux adultes. L&rsquo;annonce a été faite par Le Dr Philip Lam, spécialiste en médecine interne au ministère de la santé lors de l&rsquo;émission Focus diffusée mercredi et dont un extrait a été repris lors du journal télévisé d&rsquo;hier. Selon le médecin, la commande pourrait arriver dans un ou deux mois. Autre annonce : l&rsquo;introduction de médicaments antiviraux dans les hôpitaux pour le traitement du Covid-19.</p>