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Production de vaccins: appel à l’assistance technique et financière de «la pharmacie du monde»

16 novembre 2021, 22:00

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Production de vaccins: appel à l’assistance technique et financière de «la pharmacie du monde»
Extraits de la lettre au haut-commissariat indien.

Après le Metro Express, le développement portuaire et aéroportuaire d’Agalega, les divers investissements dans le secteur médical, entre autres, l’Inde est à nouveau le choix premier du gouvernement mauricien pour son ambitieux projet de production de vaccins anti-Covid-19 et de produits pharmaceutiques.

«La pharmacie du monde», à savoir l’Inde, est sollicitée pour le développement de l’industrie mauricienne de biotechnologie et pharmaceutique. La demande d’assistance technique et financière du gouvernement indien sur une base G2G (government to government) est une nouvelle étape majeure pour booster cette industrie visant à démarrer la production locale de vaccins anti-Covid, entre autres produits pharmaceutiques. Dans une correspondance datée du 12 novembre et adressée à la haute-commissaire indienne à Maurice, Nandini Singla, le secrétaire financier Dev Manraj appelle, au nom du gouvernement mauricien, à l’assistance nécessaire de la Grande péninsule pour développer ce nouveau pilier économique.

Déjà, la fondation de ce projet annoncé dans le dernier Budget 2021-2022 est posée avec la création de la Mauritius Institute of Biotechnology Ltd (MIB) et la constitution de son conseil d’administration avec à sa présidence Gérard Bussier, adjoint au secrétaire financier. Avec un capital de départ de Rs 1 milliard pour tout investissement immédiat dans le secteur, provision est aussi faite en cas d’investissements additionnels subséquents.

Ainsi, en terme d’assistance, le gouvernement demande à l’Inde d’identifier des sociétés détentrices de brevets de fabrication du vaccin AstraZeneca (Covishield) et qui sont fort intéressées à implanter à Maurice des unités de production de vaccins ou de produits pharmaceutiques destinés aux marchés local et régional. En contrepartie, ces firmes pourront bénéficier d’une multitude d’incitations des autorités mauriciennes (voir plus loin).

Environnemnt favorable

Le secrétaire financier souligne que le gouvernement a mis en place un écosystème commercial favorable aux opérateurs pharmaceutiques, notamment une série d’incitations conçues et mises en place pour améliorer le coût des investissements et le coût de fabrication. Les firmes pourront aussi tirer profit du cadre régional étant donné l’adhésion de Maurice à l’Union africaine, à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) notamment.

Ensuite, Maurice fait appel à un consultant indien ayant l’expertise nécessaire pour aider la MIB dans la mise en place de l’institut et être le fer de lance de la stratégie nationale pour que Maurice de- vienne un hub pharmaceutique régional. Pour finir, Maurice demande à l’Inde de l’aider à monter un laboratoire et un centre de recherches similaire au Mahatma Gandhi Mega Lab and Research Center proposé au Libéria.

Dans sa correspondance à la haute-commissaire indienne à Maurice, le secrétaire financier précise que le pays abrite déjà plusieurs activités biopharmaceutiques ayant trait à la recherche clinique. À ce registre, toujours selon Dev Manraj, la diversité génétique crée un scénario parfait pour que les entreprises choisissent Maurice comme destination pour la recherche clinique.

En outre, la recherche préclinique est une voie de développement futur et devrait prendre de l’importance à mesure que la fabrication de produits pharmaceutiques devient une industrie à part entière. Maurice espère un retour favorable des autorités indiennes sur ce projet ambitieux. Un projet qui figure à l’agenda économique prônant une diversification dans de nouveaux secteurs d’activités ciblant des produits à haute valeur ajoutée. Cette industrie est appelée à devenir un pôle de croissance de l’économie mauricienne. D’autant que Maurice aspire à servir de tremplin aux sociétés pharmaceutiques internationales pour répondre aux besoins de l’Afrique en matière de vaccination et d’autres thérapies essentielles.

De plus, le Pharmaceutical and Life Sciences Business Park a été délimité pour les produits biopharmaceutiques. Un dispositif adéquat est également en place pour permettre aux entreprises de recruter des ressortissants étrangers et, parallèlement, les institutions de formation locales ont été sollicitées pour assurer la formation des locaux, selon les besoins.

Une douzaine de mesures pro-industrie au compteur

Elles visent à developer le pays en un centre régional de production de vaccins et pharmaceutique. Ces incitations comprennent :

Un «Premium Investor Certificate» aux firmes engagées dans ce secteur ainsi qu’un congé fiscal de huit ans et un crédit d’impôt intégral sur les coûts d’acquisition de brevets. Pas de droits d’enregistrement, ni de Land Transfer Tax sur l’achat ou la location de terrains ou de bâtiments. Ensuite, impôt sur les sociétés de 3 % sur les bénéfices tirés des exportations de marchandises. Pas de droits d’importation sur les équipements et les matières premières. Pas de droits d’exportation à Maurice. La TVA sur les matières premières est payable au moment du dédouanement mais remboursable à l’exportation. Puis, amortissement accéléré de 50 % sur les machines, les équipements et la construction de locaux industriels dédiés aux activités de fabrication. Exemption des frais du «Building and Land Use Permit» pour la construction d’une usine de fabrication de produits pharmaceutiques. Une marge de préférence de 20% est aussi à l’agenda. Remboursement de 60% du coût du fret aérien pour les exportations vers l’Afrique, y compris Madagascar, ainsi que vers l’Australie, le Canada, l’Europe, le Japon, les pays du Moyen-Orient et les États-Unis jusqu’en juin 2022. Remboursement de 25 % du coût du fret de base (maximum de 300 USD par conteneur de 20 tonnes et 600 USD par conteneur de 40 tonnes) dans 49 ports de 20 pays d’Afrique.