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Covid-19: la troisième dose pour pallier la baisse d’efficacité des vaccins

18 novembre 2021, 17:30

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Covid-19: la troisième dose pour pallier la baisse d’efficacité des vaccins

Au Parlement mardi, le ministre de la Santé est encore une fois revenu sur les chiffres de patients positifs et de décès des semaines écoulées. Tous les voyants sont au rouge et les médecins affirment que le pic n’est pas encore passé. Pendant ce temps, le taux de vaccination est toujours mis de l’avant. Où se situe le problème ?

• La baisse d’efficacité

Mardi, 877 428 personnes étaient déjà complètement vaccinées. Quant aux décès des patients positifs, dans la semaine du 8 au 14 novembre, le pays en a déploré 99. Vendredi dernier, il a été annoncé que sur les 46 décès directement liés au Covid-19 enregistrés, dix patients n’étaient pas vaccinés alors que lors de la conférence de presse du 6 novembre, il avait été annoncé que sur les 42 décès, 22 étaient vaccinés. La dernière semaine d’octobre, sur les 17 décès recensés, six personnes avaient un cycle vaccinal complet. Selon le virologue Shameem Jaumdally, cette tendance était prévisible.

«Les vaccins utilisés à Maurice avaient une efficacité moindre, que ce soit sur l’infection ou la transmission. Ces vaccins sont utilisés pour protéger contre les formes graves de la maladie», rappelle-t-il encore une fois. C’est-àdire, lorsque le virus pénètre dans le corps d’une personne, il est attaqué par le système immunitaire avant qu’il ne cause des inflammations.

Les vaccins massivement utilisés à Maurice, contrairement au Pfizer, n’aident pas tellement le système immunitaire à empêcher le virus de s’installer, mais ils aident davantage le corps à combattre les infections par la suite. Mais même cette protection conférée a une durée de vie limitée. «Selon les données de la vie réelle, la protection baisse jusqu’au point où après quatre mois environ, la personne n’est plus protégée.»

Mais la situation à Maurice n’est pas unique. Israël, qui avait utilisé le Pfizer à grande échelle, avait fait face à un pic de mortalité de personnes âgées six mois après le début de la campagne pour les mêmes raisons. Dépendant de la fragilité de la personne, les vaccins ne réagissent pas de la même manière. Donc, les personnes vivant avec les comorbidités à Maurice se retrouvent dans la même situation. De plus, il y a le variant Delta qui a changé la donne. «Même la protection des meilleurs vaccins baissent. Donc, le taux d’anticorps conféré par les vaccins utilisés à Maurice devient plus vite inefficace face au Delta», ajoute Shameem Jaumdally.

La baisse de protection de la population qui a été vaccinée il y a plus de quatre mois est une des explications qui justifie la hausse des cas et des décès parmi les vaccinés. «Les chiffres de vaccination ne tiennent plus. Il faut vraiment savoir qui a été vacciné quand pour pouvoir avoir le pourcentage de la population protégée», explique le virologue.

• La troisième dose, une des solutions

Face à la montée des cas, la troisième dose de vaccin, pour relancer le système immunitaire, est l’une des solutions pour se protéger. «Surtout pour les personnes qui ont des comorbidités comme le diabète, les maladies cardiaques ou autre.» Certes, ce ne sera peut-être pas suffisant, pour le moment, pour faire baisser le nombre de cas recensés, mais cela aidera à baisser les formes symptomatiques ou graves des infections et stabilisera le nombre de décès.

Quid des directives de l’Organisation mondiale de la santé ? «L’instance émet des recommandations par rapport à la disponibilité des vaccins, mais il faut aussi prendre en considération la démographie du pays. Il y a une population dense, donc il faut plus de protection.» Il explique aussi que la vaccination des plus jeunes ne sert pas forcément à les protéger eux-mêmes, mais comme ils auront un meilleur vaccin qui diminue aussi le risque d’infection et de transmission, les personnes vivant dans la même maison, surtout celles qui sont malades, seront protégées.

Cependant, encore une fois, le protocole ne fait pas sens. Pour avoir accès au vaccin ou au booster dose, une personne préalablement infectée devra attendre quatre mois. Entre-temps, il n’aura pas de pass vaccinal. Selon Shameem Jaumdally, ce laps de temps a été calqué sur d’autres pays et, encore une fois, n’est pas approprié ni à Maurice ni par rapport aux vaccins reçus. «Quatre mois correspondent au moment où les vaccins étaient rares sur le marché et était applicables aux pays qui ont les meilleurs vaccins. Comment une personne fera-t-elle pour vivre sans certificat vaccinal ?» se demande-t-il.