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Covid-19: les décès en excès grimpent en flèche
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Covid-19: les décès en excès grimpent en flèche
Le nombre de décès toutes causes confondues est désormais religieusement demandé au gouvernement chaque semaine au Parlement, et les chiffres sont parlants. Par rapport au mois de novembre 2020, le nombre de morts a doublé. Qu’est-ce qui explique cela ? Éléments de réponses.
C’est Ehsan Juman qui avait ouvert le bal sur cette question le 6 novembre. Depuis, chaque semaine, ce chiffre est révélé. Pour les deux mois précédents, le chiffre en excès tournait autour de 300. Mais hier, au Parlement, le Dr Kailesh Jagutpal a fait savoir qu’en novembre 2020, le pays avait déploré 855 décès et ce mois-ci, il est de 1 686, soit 831 de plus. Quant aux patients, dont le décès est lié au Covid-19, le pays en a enregistré 348 rien que pour novembre. Parmi, 139 étaient admis à l’ENT. À titre de comparaison, du 5 mars au 21 octobre, le pays en comptait 142.
Les décès en excès, explique la bio-informaticienne Houriiyah Tegally, est une très bonne indication de la propagation du virus à Maurice. «Les chiffres annoncés font sens, car les décès en plus montent avec les décès liés au Covid», dit-elle. Est-ce que cet excès peut être attribué à la pandémie ? «Si tous les facteurs restent pareils, il n’y aurait pas eu d’excès. Donc oui. Cela donne une idée aussi à quel point les cas sont sous-rapportés», explique notre interlocutrice. Il faut noter que des décès en excès sont aussi dus à la saturation des hôpitaux, ce qui fait que les soins sont moins accessibles.
Xavier-Luc Duval a, encore une fois, pointé du doigt la campagne de vaccination, affirmant que le Sinopharm n’a pas protégé la population. Au vu du nombre de décès, Houriiyah Tegally avance qu’il faudra d’autres études poussées pour l’affirmer sans conditions. «Mais il est un fait que le Sinopharm a protégé pendant quatre mois, donc une bonne partie de la population qui a été vaccinée n’est plus protégée. Il faut absolument se tourner vers le booster», rappelle-t-elle.
Le séquençage
Le ministre Kailesh Jagutpal a fait savoir que pour l’instant, l’Omicron n’a pas été détecté localement lors des exercices de séquençage et que le pays peut faire 200 analyses par mois. Mais le problème qui se pose est le temps que l’exercice prend. Par exemple, le vendredi 26 novembre, le ministre avait annoncé les résultats d’échantillons collectés entre le 11 octobre et le 2 novembre. «Cela fait environ trois semaines. Il faudrait que ce laps de temps soit réduit. Sinon, comme avec le Delta, on va l’apprendre lorsque le virus sera déjà dans la communauté et il sera alors difficile de le contenir», avance la bio-informaticienne. Cependant, le Dr Kailesh Jagutpal a annoncé que Maurice s’est tourné vers les tests PCR qui permettent de détecter le variant Omicron, ce qui est une bonne chose.
Les chiffres
Selon le Dr Kailesh Jagutpal, des 348 décès liés au Covid-19 pour le mois de novembre, 156 personnes étaient totalement vaccinées. Le ministre a donné le décompte. 16 avaient eu deux doses d’AstraZeneca, ce qui représente 0.2 % de personnes ayant reçu ce vaccin. Quant à Covaxin, le nombre de décès est de 44, ce qui représente 0.9 % ayant été doublement vaccinés avec le vaccin indien. 88 personnes avaient eu le Sinopharm, ce qui représente 0.4 % et huit personnes le Johnson, soit 0.07 %. «Le taux de patients non vaccinés décédés pour le mois de novembre est de 15.6 pour 100 000 habitants alors que le taux est de 7.2 pour 100 000 habitants vaccinés au Sinopharm», a riposté le ministre de la Santé. Cependant, le décompte sur la totalité de personnes vaccinées depuis janvier n’est pas disponible.
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