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Tourisme: l’espoir s’amenuise pour les petits opérateurs
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Tourisme: l’espoir s’amenuise pour les petits opérateurs
Véritable coup de massue pour le secteur touristique. Avec les restrictions imposées par plusieurs pays étrangers, les professionnels de ce secteur se retrouvent une nouvelle fois pieds et poings liés. D’autant plus que cette période est classée comme haute saison…
Face à la crainte que représente le variant Omicron, le gouvernement mauricien a fermé temporairement les frontières avec l’Afrique du Sud. La France a classé Maurice dans la catégorie «rouge écarlate», alors que La Réunion a aussi émis des restrictions. Ajouter à cela, l’Inde et l’Arabie saoudite ont suivi le mouvement.
Hôtels, plaisanciers, marchands et restaurateurs sur les plages sont tous impactés. Pour Prem Beerbaul, président des plaisanciers de l’Est, la nouvelle a été un choc. «Cela intervient à un moment où les opérateurs avaient commencé à regagner un espoir. Nous envisagions même de rénover un peu nos bateaux afin de donner un meilleur service. Mais aujourd’hui, tout cela devra être mis de côté», déplore-t-il.
Ce qui le désole le plus, c’est que la France est le premier marché touristique à Maurice. «On a aussi les Réunionnais qui aident les petits entrepreneurs et les petits commerces à survivre. Ils s’approvisionnent en denrées alimentaires, achètent les sorbets, ou encore font vivre les petits restaurants, et les speedboats, entre autres.»
Autre marché en cette période qui a l’habitude d’être bénéfique aux plaisanciers, est celui de l’Afrique du Sud. Prem Beerbaul lance un appel au gouvernement. «Si la Tourism Authority peut revoir les clauses pour les paiements des licences. La période moratoire prend fin à la fin du mois de décembre. Et à partir de janvier, il faut recommencer à s’acquitter de tous les frais. Je demande au gouvernement, s’il peut nous aider, de repousser cette date.»
Pour Joomeet Aubeeluck, président du All Beach Hawkers, le secteur se retrouve une nouvelle fois à genoux. Il explique que les Sud-Africains sont ceux qui achètent le plus, bien que les Français soient plus nombreux. Il confie qu’il avait eu vent qu’un groupe d’une trentaine de Sud-Africains étaient attendus pour les vacances, mais avec les restrictions, ils ont annulé leur réservation. Il ajoute qu’aucun «forecast» ne peut être fait pour les jours, voire semaines à venir.
Yogenee Moorghen, commerçante sur la plage de Péreybère, ne peut elle aussi que constater les retombées de ces fermetures. Elle dit déjà subir les répercussions avec le départ des Sud-Africains de l’île.
«Il y a quelques touristes français qui sont encore présents sur l’île, mais la majorité est composée de personnes âgées. Or, elles n’achètent pas les menus proposés et préfèrent opter pour des baja et des gâteaux piments», soutient-elle.
La commerçante avait misé sur cette période pour retrouver le sourire. «Mais avec les restrictions déjà établies, il nous est difficile d’avoir des clients. Dès que les policiers constatent quelques acheteurs autour de ma roulotte, ils mettent la pression pour que ces derniers, une fois servis, s’en aillent.»
Les hôtels ne sont pas en reste. Pour Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme, les répercussions sont graves. «En octobre, à l’ouverture des frontières, de nombreux propriétaires ont investi dans les réparations et les rénovations. Cela a beaucoup coûté. Et à ce moment, il y avait une visibilité pour les mois à venir. Nous avons eu un véritable coup de massue.»
Il avance que les annulations ne cessent d’augmenter. «Je sais que cela va être difficile pour certains opérateurs de survivre face à cette situation. On espère que le gouvernement français va enlever Maurice de cette liste rouge écarlate.»
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