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Lallchand et Ramkissoon, infirmières et femmes dédiées
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Lallchand et Ramkissoon, infirmières et femmes dédiées
Partis trop tôt. Le Covid-19 a mis plusieurs soldats à terre. Ces personnes qui n’ont pu faire face à la pandémie étaient des frères, des sœurs, des mères ou des pères de famille…
Le personnel médical est à nouveau endeuillé. Deux infirmières ont rendu l’âme sur le champ de bataille dans le combat contre le Covid-19 samedi. Il s’agit d’Oomah Lallchand, une infirmière âgée de 44 ans affectée à l’hôpital Dr Bruno Cheong, à Flacq, et de Sangeetah Ramkissoon, 61 ans, «charge nurse» à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Les deux infirmières, positives au Covid-19, ont succombé face à la maladie.
Oomah Lallchand, domiciliée à Bon-Accueil, Flacq, était admise depuis le lundi 29 novembre à l’hôpital, où elle travaillait. Et c’est entre ces murs qu’elle a poussé son dernier soupir. Le 28 novembre, l’infirmière a commencé à se sentir mal. «Elle est tombée malade dimanche. Mais elle n’a pas pris les symptômes en considération. Lundi, elle avait des difficultés respiratoires et elle s’est alors rendue à l’hôpital», relatent ses proches. Sur place, elle a été immédiatement placée à l’unité des soins intensifs de l’établissement.
Il faut savoir qu’Oomah Lallchand venait d’être en service une semaine à l’hôpital ENT, à Vacoas. En effet, le personnel soignant des hôpitaux de l’île y est posté sur un système rotatif. Le 20 novembre, Oomah Lallchand et son époux sont donc allés travailler à Vacoas. «So travay ti toultan pas avan tou. Komié fwa dan lé pasé nou’nn dir li pran konzé. Li dir ‘non’, li éna travay. Parfwa li fer aswar apré kan li rétourné li al ranplasé dispanser li réal travay tanto», soulignent les proches.
La quadragénaire, décrite comme une personne dévouée, laisse derrière elle deux enfants qui sont encore collégiens. «Dieu merci son époux n’a rien. Que Dieu le protège pour ses enfants», s’exclame la famille. Les funérailles de la défunte ont eu lieu hier après-midi. Sangeetah Ramkissoon, une habitante de Fond-du Sac, est, elle, décédée samedi soir alors qu’elle était admise à l’hôpital ENT. Ses collègues attristés par cette perte parlent d’elle comme une «charge nurse» exemplaire, qui s’est donnée corps et âme à son travail jusqu’à son dernier souffle.
Pour Nasser Essa, président de la Nurses Union, ces cas s’ajoutent à l’hécatombe. «Je sympathise avec tous ceux qui sont affectés par ces pertes. Bien que nous ayons attiré l’attention des autorités sur les conditions dans lesquelles nous travail- lons, elles ont fait la sourde oreille. Nou anvisaz fer enn Candle Light pou rann zot omaz, bizin pa bliyé sa bann dimounn kinn mor alor ki zot pé travay pou péi», rappelle Nasser Essa.
Le président de l’union des infirmiers dit craindre que d’autres décès parmi le personnel médical soient enregistrés. «Nou osi komié prékosion nou pou kapav pran alor ki nou pé okip bann pasian pou ki nou kapav sap zot. Nou angazé an plin dan lak- sion», fait-il ressortir.
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