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L’Offshore Petroleum Bill voté: le pire est à venir, préviennent les militants écologistes
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L’Offshore Petroleum Bill voté: le pire est à venir, préviennent les militants écologistes
D’ici deux ans, l’exploration de notre territoire maritime dans le but de trouver des ressources pétrolières débuteront. C’est ce qu’a indiqué Pravind Jugnauth mardi soir, au Parlement, lors des débats sur le controversé Offshore Petroleum Bill. Des écologistes, défaits, dénoncent «un crime contre la planète». D’autant qu’un Seabed Minerals Bill est en préparation.
En l’espace d’une semaine, le gouvernement a fast-tracked le vote de deux projets de loi hautement controversés, dont le dernier en date, l’Offshore Petroleum Bill (voir texte ci-dessous). Le Premier ministre (PM) aura beau justifier le timing du projet de loi ou encore les avantages que l’exploitation du pétrole dans nos eaux puisse avoir sur l’économie, les militants écologistes n’en sont pas convaincus et sont même dépités. Pour beaucoup d’entre eux, le pire est à venir après ce vote.
Dans un communiqué émis le jour du vote, les membres de Rezistans ek Alternativ dénoncent ce qu’ils qualifient de «crime contre la planète». Le parti de gauche estime que le gouvernement a privilégié la mort sur la vie d’autant plus que le projet de loi est passé au vote moins d’un mois après la COP26. «L’exploitation de gisements de pétrole constitue une grave atteinte à la vie», rappelle les militants. Malgré l’appel lancé, le projet n’a pas été retiré de l’agenda de l’Assemblée nationale et le PM ne semble pas être ouvert à l’option de venir avec des consultations publiques à ce sujet.
Shaama Sandooyea, activiste pour la protection de l’environnement et de l’océan, ne cache pas sa colère à ce sujet. «Les politiques du gouvernement mauricien sont aussi anciennes que l’énergie qu’ils souhaitent exploiter à travers l’Offshore Petroleum Bill. Nous comprenons immédiatement que le gouvernement a des motivations autres que d’assurer son rôle de faire progresser le pays. Le progrès, c’est de protéger les ressources naturelles pour freiner la crise climatique et écologique afin que les générations futures puissent en bénéficier. Je ne comprends pas qui sont ces scientifiques qui ont travaillé sur ce projet de loi qui va à l’encontre même de la science.»
À quoi faut-il s’attendre ?
Quatre sites ont déjà été identifiés par la société française CGG Services SAS. Ainsi quatre permis de «droits de propriété» seront alloués pour procéder à l’exploration et éventuellement l’extraction du pétrole dès que la loi sera promulguée. Mais cette société spécialisée dans l’exploration du sous-sol n’a pas déterminé s’il y a bien des gisements du pétrole dans ces sites et même s’il y en a, il n’y a aucune garantie que la quantité sera suffisante pour la commercialisation. Selon le chef du gouvernement, des Environment Impact Assessments seront effectués pendant les phases d’exploitation.
Un Department for Continental Shelf, Maritime Zones Administration and Exploration sera mis sur pied sous l’égide du bureau du PM. Ce département agira aussi comme régulateur pour les activités pétrolières dans les zones maritimes. Il sera aussi chargé de lancer des appels à soumissions parmi les potentielles sociétés pétrolières et celles choisies obtiendront des permis. L’Economic Development Board se chargera, de son côté, de promouvoir ces activités. En ce qui concerne la protection de l’environnement, le projet de loi a fait provision d’un Code de pratique de sécurité.
À en croire le ministre Renganaden Padayachy, au Parlement mardi, il y aurait «des retombées positives sur l’investissement et une hausse du bien-être social conséquent». Le ministre des Finances a aussi déclaré qu’un fonds spécial, qui sera «bénéfique au développement du pays et pour les générations futures», sera créé.
Le banc Saya de Malha menacé
En mars 2021, Shaama Sandooyea avait, avec Greenpeace, organisé la première manifestation climatique sous-marine à Saya de Malha pour attirer l’attention des décideurs sur la nécessité de protéger l’océan – surtout les zones qui sont loin de la côte car elles sont surexploitées par les industries de la pêche, des énergies fossiles, entre autres. Aujourd’hui, ce banc immergé administré par Maurice, est menacé car au-delà d’être la plus grande prairie d’herbes marines au monde, Saya de Malha est aussi l’un des plus grands puits de carbone situé en haute mer. Shaama Sandooyea dit craindre qu’un autre projet de loi visant à faciliter l’exploitation des fonds marins soit «bientôt d’actualité» après l’Offshore Petroleum Bill.
Les récifs coralliens de l’océan Indien à risque d’écroulement
La revue «Nature Sustainability» le prévient. La hausse des températures de la mer ou encore la surpêche ne font que menacer les récifs coralliens de l’océan Indien, plus précisément à travers la côte est de l’Afrique et autour de Maurice. Les conclusions d’une étude ont été publiées dans la revue le lundi 6 décembre et démontrent que les récifs coralliens sont grandement menacés d’extinction. Pour la première fois, les chercheurs ont pu déterminer la vulnérabilité des coraux individuellement et ont pu déceler les menaces pesant sur la santé de ces récifs.
L’International Union for Conservation of Nature, qui a participé à la rédaction de l’étude, a examiné 11 919 kilomètres carrés de coraux, ce qui représente 5 % du total sur le plan global. Les auteurs sont catégoriques : aucun des coraux situés dans cette région ne jouit d’une bonne santé et le déclin est en continu, un constat jugé alarmant. Un déclin qui est surtout causé par le changement climatique et empiré par les activités humaines.
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