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La semaine décryptée
Lundi 6 décembre 2021 - Quand les hélicos sont contestés
Selon l’express du 6 décembre, les fréquentes sorties des hélicoptères de la police, surtout sur les zones côtières, ne sont pas au goût de tout le monde. Certains Mauriciens croient que les forces policières exagèrent dans leur démarche de traquer ceux qui ne respectent pas les nouvelles règles de conduite dictées par l’épidémie du Covid-19.
Il semblerait que la police veille au respect du port de maque et de l’interdiction de pique-niquer, même à bord des catamarans. Reste à savoir s’il est possible de faire le trajet Grand-Baie–Îlot Gabriel sans ôter son masque pour boire un peu d’eau. Et si des snacks sont servis sur le trajet, cela constituerait-il un pique-nique ?
Le pouvoir de piloter un hélicoptère et de s’imposer sur les humains au sol pourrait en effet inciter à la folie des grandeurs. On n’écarte pas non plus un penchant pour du voyeurisme (bhai-looké) incité par le port du bikini à la plage et sur les catamarans.
Enfin, on se demande si les chefs de la police ont déjà entendu parler d’un petit bijou appelé drone, qui est si efficace pour enregistrer les activités des citoyens. Qui de loin coûte moins cher que le carburant et les frais de maintenance des hélicoptères. Et qui opère dans la discrétion en faisant le moindre bruit possible.
Mardi 6 décembre 2021 - As alive as a kestrel
Maurice a accompli un miracle, avec l’aide des Américains, dans la conservation d’une espèce menacée de disparation. Il s’agit de la crécerelle, une espèce de rapace unique au monde et qui ne vit qu’à Maurice. Oui, les rapaces n’existent pas que dans la classe politique mauricienne connue pour son goût prononcé du pran kas. Comme rapace, la crécerelle se nourrit principalement d’autres oiseaux.
La Mauritius Wildlife Foundation, qui a accompli un travail remarquable à Mauricie pendant des décennies, propose maintenant que la crécerelle soit reconnue comme l’oiseau national. En effet, contrairement au dodo qui a disparu, victime des humains et d’autres espèces introduites par ces derniers sur le territoire mauricien, la crécerelle a été sauvée et elle vit.
Au fait, bien avant que Gaëtan Duval ne fasse parader Brigitte Bardot et les princesses de Monaco sur les plages mauriciennes, le dodo avait contribué grandement à faire connaître notre île au reste du monde. Le dicton «as dead as a dodo» est couramment utilisé par les anglophones du monde entier et en cherchant son origine, on tombe sur Maurice. Pour rendre la crécerelle populaire dans le monde entier après avoir été consacrée oiseau national de Maurice, il faudrait peut-être songer au remplacement du slogan Sus Island par «as alive as a kestrel» et l’introduire au stade de Liverpool.
Mercredi 8 décembre 2021 - La barre qui tue
L’express du 8 décembre parle de la mort tragique de Veeraj Cowlessur, un habitant de Goodlands, tué par une barre en aluminium se trouvant sur un véhicule. Le pauvre Cowlessur était assis sur le caisson d’un camion lorsque la barre en aluminium s’est détachée d’un 4 x 4 pour le percuter au cou et provoquer sa chute mortelle, avec fracture du crâne.
Il existe bien des règlements sur le transport d’équipements et de marchandises sur des véhicules. Dans le cas de Veeraj Cowlessur, on se demande si la barre n’était pas trop longue pour être transportée sur un 4 x 4 et si elle avait été bien sécurisée.
Maurice serait peut-être le seul pays au monde où des camions de 40 ans, des writeoff importés en seconde main d’Angleterre, empruntent la même voie que des bolides venus d’Allemagne et d’Italie et des limousines de luxe dernier cri. La présence de nombreux 4 x 4 et de motocyclettes en tous genres avec des conducteurs learners vient compliquer la situation. Comme en Inde, on vit un miracle quotidien à Maurice en ne perdant pas la vie d’un grand nombre d’usagers.
Jeudi 9 décembre 2021 - Encore un médecin tombé au front
Après le Dr Bruno Cheong en 2020 et le Dr Ashraf Aly Pooloo la semaine dernière, encore un médecin emporté par le Covid-19. Il s’agit du Dr Sanjay Goorah.
Si le Dr Cheong avait perdu la vie au moment de l’introduction du virus à Maurice quand on ne savait pas encore comment traiter ceux atteints du Covid-19, les récents cas mortels qui ont aussi touché des infirmières, dont Sangeetah Ramkissoon et Oomah Lallchand, mettent en doute l’efficacité du traitement disponible en cette fin de 2021. On pourrait comprendre pourquoi Navin Ramgoolam avait choisi de se faire soigner en Inde.
On se demande aussi s’il aurait été possible de sauver des vies si l’arnaque de Pack & Blister ne s’était pas produite et que Maurice disposait d’assez de respirateurs pour les patients.
Vendredi 10 décembre 2021 - Contrats et commissions : vive Covid-19
Après Pack & Blister en 2020, c’est la firme CPN Distributors qui remporte le premier prix pour 2021. Pack & Blister avait été choisie dans un programme d’achat d’équipements de Rs 476 millions pour fournir des respirateurs. Or, ce sont des équipements totalement inutilisables qui furent reçus à Maurice. Ce qui amène à croire que certains s’étaient arrangés pour se taper une fortune sur la calamité des Mauriciens.
En 2021, le prix vedette de l’arnaque va à CPN qui a vendu le médicament Molnupiravir, utilisé dans le traitement du Covid-19, à Rs 79,90 le cachet alors que la veille, une très vieille compagnie, Mauritius Pharmacy, offrait le même médicament au même gouvernement mauricien pour Rs 9,90 le cachet. Mauritius Pharmacy a fourni 800 000 cachets de Molnupiravir et CPN, 990 000. CPN touche ainsi quelque Rs 80 millions dans cette transaction.
Fait inexplicable dans toute cette affaire : comment CPN avait-elle déjà obtenu la permission pour importer sa cargaison de Molnupiravir ? La compagnie a, par la suite, fait une unsolicited bid, une offre sans être invitée à le faire et à Rs 70 de plus le cachet.
Fait encore étrange : alors que le médicament de Mauritius Pharmacy est valide pour au moins 18 mois, celui de CPN sera bon pour la poubelle après juillet 2022. Il serait fort vraisemblable qu’on ait eu accès à une insider information pour savoir qu’une opération d’achat avait été faite. D’où l’unsolicited bid en moins de 24 heures.
D’après le modus operandi de ceux qui gravitent autour du pouvoir, deux gros requins seraient derrière le coup du Molnupiravir. Alors que de nombreuses familles à Maurice sont dévastées par la perte de leurs proches du Covid-19, ce fléau est devenu un Eldorado pour certains.
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