Publicité
Deepika Mathoora: une bouffée d’oxygène
Par
Partager cet article
Deepika Mathoora: une bouffée d’oxygène
Le branding pour changer le monde de manière positive. L’idée peut surprendre, car l’image de marque et l’écologie ne se retrouvent pas toujours dans le même combat. Pourtant, c’est ce que défend Deepika Mathoora, «brand strategist» et graphiste, qui a lancé Branditup Studio, cette semaine, après un «soft launch» l’an dernier.
Est-ce qu’on pollue vraiment autant que ça ? Oui, répond l’entrepreneure, même là où l’on ne s’y attend pas. Par exemple, on a tendance à croire que travailler en ligne réduit la pollution. Cela fait des années que cet argument est utilisé pour pousser la masse travailleuse à travailler de chez elle pour éviter l’utilisation des transports ou encore, pour ne plus imprimer des documents à tout-va. Cependant, même en travaillant en ligne, nous contribuons à la pollution. D’ailleurs, une étude a démontré qu’un site normal contribue à l’émission de quatre à sept grammes de CO2 .
Une histoire d’électricité et de serveurs de stockage, nous dit-on. Donc, un site qui enregistre 10 000 vues par mois émet 553 kg de CO2 par an. Comment ? «Plus un site est complexe, plus il a besoin d’énergie pour s’afficher à l’écran. Donc, il y a un impact climatique plus important. Or, comme le monde est de plus en plus à l’ère numérique, surtout depuis la pandémie, ce problème devient assez urgent», explique Deepika Mathoora. Comme l’exemple qu’elle utilise, plusieurs autres choses contribuent à dégrader notre environnement sans que l’on s’en rende compte. Si l’Internet était un pays, il serait le sixième plus gros pollueur de la planète. C’est pour cela que Deepika Mathoora s’attaque au problème à la base : le branding.
Concrètement, ça donne quoi ? «There is a better way to design – one which places an equal importance on people, planet and profit», dit Deepika Mathoora. D’abord, elle pense fermement que les personnes impliquées dans le design, en ligne ou dans d’autres domaines, jouent un rôle primordial dans la chaîne qui amène un produit au consommateur. «Lorsque je parle de design, je parle du concept global car ce domaine reflète la société. La société se reflète dans le graphic design. Donc, à la base, le design peut être utilisé pour remettre l’humain et l’environnement au centre de tout», explique l’entrepreneure.
Depuis un an, ajoute-t-elle, on parle de new normal. Mais pendant qu’on essaie de comprendre l’impact que la pandémie a eu sur le business, il faut aussi comprendre l’impact qu’elle a eu sur le branding. Si l’un ne suit pas l’autre, il y aura un décalage. D’où l’idée de lancer Branditup Studio pour aligner le branding aux objectifs du développement durable et accompagner des change-makers à créer des marques et rendre la présence de leurs marques – en ligne et physiquement – plus écologiques. «Essayer aussi de rendre à la planète ce qu’elle nous donne à travers la créativité et le design», explique Deepika Mathoora. Mais elle conçoit que le chemin ne sera pas facile car les designers, par la nature de leur travail, sont orientés vers la consommation. «Mais à un moment, j’étais de plus en plus inconfortable dans ce monde où le profit régnait sur tout. D’où l’idée d’adapter la nouvelle normalité à des buts où l’humain et la planète sont au centre.»
Où sera le monde si cette idée se fraye son chemin ? «Comme le design est à la base de toute création, j’espère que mes confrères de tous les domaines vont prendre plus d’initiatives pour se tourner vers le design durable. Ce n’est que comme ça que la conscience collective sera touchée et changée», confie Deepika Mathoora. Quant aux marques, elle soutient que le changement pour devenir de plus en plus des forces for good a déjà commencé.
Publicité
Les plus récents