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2022| Covid-19: l’espoir

26 décembre 2021, 17:15

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2022| Covid-19: l’espoir

Deux ans que cela dure. Comme une épée de Damoclès, ce fichu virus reste suspendu au-dessus de nos têtes, tentant de pénétrer nos poumons… Des proches, des amis, des membres de la famille sont partis à cause de lui. Certains ont perdu la santé. Mais entre la lassitude, une dose d’impuissance, l’inquiétude, entrevoit-on l’espoir au bout de ce long tunnel ?

Plus de peur que de mal. C’est ce que la communauté scientifique a commencé à dire, du bout des lèvres, certes depuis que l’Omicron est apparu. Il semblerait que ce variant, qui se répand bien plus vite que le Delta, est moins mortel. Cependant, la prudence reste de mise.

Trois études le confirment. Deux concernent la situation au Royaume-Uni. Il a fallu à peine un mois pour que ce variant ‘dépasse’ la vitesse d’infection du Delta pour devenir celui qui est le plus répandu. Cependant, les études démontrent que les patients infectés ont 50 % à 70 % moins de chances d’atterrir à l’hôpital. Ces résultats ont été déterminés par rapport au nombre de cas. Les cas au pays de Sa Majesté repartent à la hausse, et les patients déjà infectés ou vaccinés sont de nouveau positifs. Cependant, le chiffre des hospitalisations et des décès sont toujours plus bas qu’à l’apparition du Delta, d’où les conclusions positives.

Le modus operandi de l’Omicron

En peu de temps, les chercheurs ont défini le mode d’infection de ce virus. Alors que les variants précédents infectaient les poumons, la United Kingdom Health Security Agency (UKHSA), dans son rapport, explique que ce variant s’attache aux passages respiratoires, ce qui rend sa propagation plus facile. Le poumon est moins atteint, ce qui est déjà un avantage. De plus, dû aux mutations de sa pique de protéines, l’Omicron échappe plus facilement à l’immunité conférée par la vaccination ou une précédente infection. Mais malgré cela, toutes les études, jusqu’à présent, tendent vers un point : les symptômes sont bien plus légers. Comment expliquer cela ?

Plusieurs explications ont été avancées. Tout d’abord, pour l’instant, la majorité des cas recensés au RoyaumeUni figurent dans la tranche de la population âgée de moins de 40 ans. Il faut maintenant attendre pour voir comment cela se passera lorsque le virus atteindra les personnes plus âgées. De plus, plus de deux ans après l’apparition du virus original, une bonne partie de la population où les études sont menées est déjà infectée ou vaccinée, ce qui donne au système immunitaire un avantage sur le virus. Cependant, le rapport précise aussi que deux doses de vaccin offrent une protection assez limitée, et l’effet de la booster dose commence à faiblir après environ 10 semaines. «La vaccination demeure cependant vitale et elle est la meilleure façon de se protéger contre les formes graves», a réitéré le professeur Ravi Gupta, qui fait partie d’une des équipes de chercheurs.

Quant à l’Afrique du Sud, pays qui a séquencé ce virus pour la première fois en novembre dernier, une étude a démontré que le pic est déjà passé. Cela représente encore une autre bonne nouvelle car la vague aura duré à peine un mois alors que la précédente, causée par le Delta, s’était étalée sur plusieurs mois. L’étude a aussi fait ressortir qu’à l’apparition de ce dernier-né des variants, 70 % de la population sud-africaine avait déjà été infectée et 30 % vaccinée. De plus, bien que le variant soit plus transmissible et échappe au système immunitaire, les autres branches de système de défense du corps, qui sont plus lents à agir mais tout aussi efficace, arrivent toujours à défendre les cellules.

Malgré toutes les bonnes nouvelles, un nuage demeure à l’horizon ence qui concerne la sortie de la crise. Même si le virus a des effets limités, il y a de forts risques qu’il y aura une nouvelle pression sur le système de santé car vu la vitesse de propagation, les plus fragiles seront une nouvelle fois les plus touchés. Par ailleurs, les études ont fait ressortir que les données sont préliminaires et qu’il faut attendre encore plusieurs mises à jour pour pouvoir avoir une idée claire de la situation.

La situation à Maurice

Le pays sort à peine du pic d’infection. Au-delà des chiffres officiels qui ne recensaient que les tests PCR, plus de 10 000 cas étaient recensés officiellement dans les flu clinics avec à travers les tests rapides par semaine fin octobre-début novembre. De ce fait, Maurice, comme l’Afrique du Sud et bien d’autres pays, présente une population où le variant Delta a déjà infecté beaucoup de personnes. De plus, la couverture vaccinale, y compris ceux qui ont reçu la deuxième et la troisième dose, ne cesse de croître. L’autre avantage que le protocole mauricien présente est le mix vaccinal. Pour rappel, une des premières études sur l’Omicron concernait la protection face à la vaccination. Il avait été noté que le mix vaccinal protège mieux que deux, voire trois doses d’un même vaccin. Le système de mix vaccinal a été mis en place dès le début de la campagne de la booster dose. Il faut aussi faire ressortir qu’une infection naturelle avant ou après la vaccination tombe aussi dans la catégorie de mix vaccinal.

Selon plusieurs experts dans le domaine, l’Omicron suivra le même schéma à Maurice. Les cas vont repartir à la hausse, mais avec moins d’hospitalisations et de décès, du moins, au début de la nouvelle vague.

Les traitements

En marge de la vaccination, les autorités ont aussi mis en place les traitements pour les patients positifs. Par exemple, le Molnupiravir est déjà utilisé pour les patients qui présentent des symptômes. Malgré les polémiques entourant son achat et les origines, le pays compte tout de même un stock de ce médicament fabriqué par les laboratoires indiens avec un permis. De plus, les traitements monoclonaux, utilisés pour traiter les patients avec un système immunitaire affaibli, sont aussi disponibles chez nous. Encore une fois, malgré les zones d’ombre autour de l’achat, avec l’utilisation de ces médicaments biologiques, le nombre de décès chez les personnes fragiles avec des comorbidités sévères chuteront.

Est-ce que cela veut dire que 2022 sera meilleure que les deux années précédentes ? Certes, il est trop tôt pour se prononcer de façon tranchée, surtout que la couverture vaccinale à travers le monde est toujours hautement inéquitable. Mais tout espoir n’est pas perdu. Le Covid-19 est en passe de devenir une maladie endémique, et avec les avancées dans les médicaments et vaccins – on parle même des vaccins contre les futurs variants inévitables – le retour à une vie presque normale n’est plus un vain espoir…