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Bilan dialyse - Bose Soonarane: «30 % des dialysés atteints du Covid-19»

28 décembre 2021, 19:30

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Bilan dialyse - Bose Soonarane: «30 % des dialysés atteints du Covid-19»

Cette année, les patients dialysés ont vu plusieurs de leurs compagnons tomber face au Covid. Surtout ceux qui suivent des traitements à l’hôpital de Souillac. Si, depuis, la situation semble être sous contrôle, les insuffisants rénaux restent très prudents.

À ce jour, les patients dialysés et leurs familles n’ont toujours aucune information autour des retombées du Fact Finding Committee (FFC) instauré pour faire la lumière sur tous les décès survenus entre mars et avril chez les patients de Souillac. Le secrétaire de la Renal Disease Patients Association (RDPA), Bose Soonarane attend toujours les recommandations du FFC qui se fait désirer.

On se souvient encore de ces messages et de ces cris de détresse envoyés par les patients dialysés, soit admis à l’hôpital de Souillac, soit bloqués dans une chambre dans un hôtel du Sud, en mars dernier. Des repas passant des nouilles sautées (mine frite) au briyani, pas d’Internet dans les chambres, pas de télévision, heureusement qu’avec les téléphones mobiles, les patients ont pu rester en contact avec leurs proches. D’autres n’ont pas eu cette chance. Enfermés pendant plusieurs jours voire semaines à l’hôpital de Souillac, étant positifs au Covid, ils ont aussi raconté leur calvaire. Ils voulaient revoir leurs familles, mais beaucoup n’ont pas vu ce rêve se concrétiser. Quelques patients venant d’autres centres de dialyse ont aussi péri suite au Covid-19. Et à l’aube d’une nouvelle vague, les voyants restent en alerte.

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Cette année a été très dure pour les familles et les patients dialysés, et ce n’est pas Bose Soonarane qui dira le contraire. «Avec le nombre de décès enregistrés, les autorités ont mis sur pied un Fact Finding Committee pour situer les erreurs. Des mesures correctives allaient être prises. Mais, à la veille de 2022, on est toujours dans l’attente. J’ai entendu dire que le rapport a été soumis, mais nous ne savons pas quel en est le contenu. Est-ce qu’il sera publié avant la fin de cette année ?» Autant de questions et aucune réponse. D’autant plus que depuis mars, le Covid-19 a encore évolué. «Est-ce que les recommandations du FFC seront encore d’actualité ?» Il reconnaît que certaines décisions ont été prises après le grand nombre de décès survenus en début d’année, de la pandémie. «On a demandé aux patients positifs de faire leur dialyse le soir afin d’éviter tout contact avec ceux qui ne sont pas contaminés. C’est une bonne décision.»

Toutefois, selon le secrétaire de la RDPA, le nombre de décès des patients positifs au Covid-19 doit avoir largement dépassé le chiffre de 11. «Mais il ne faut pas oublier que plusieurs ont également obtenu leur guérison.» Pour lui, le régulier ‘screening’ fait auprès des patients est un atout important. «Avec les tests PCR, l’on peut savoir si les patients sont atteints du Covid et éviter le pire.» Selon les études faites cette année, 30 % de la population de dialysés - qui est-elle estimée aux alentours de 1 500 – ont eu le Covid-19. «Et 5 % en sont décédés. Pour ce qui est du nombre de patients, il est stable. Ce qui veut dire qu’il y a une balance entre ceux décédés et ceux qui ont découvert être porteur de cette maladie, cette année.»

Quid de l’avenir ? «Nous attendons encore l’implantation de l’unité pour la transplantation rénale à l’hôpital de Rose-Belle. Nous sommes toujours à la recherche de l’oiseau rare car le médecin spécialisé est toujours recherché. Pourquoi ne pas rechercher un Mauricien pour ce poste ?» Pour Bose Soonarane, il est préférable que le patient soit opéré à Maurice et non en Inde. «Dans un premier temps, cela fera faire des économies. Aussi, le patient pourra être entouré de sa famille. Et avec le Covid-19 qui sévit, il n’est pas trop recommandé d’aller à l’étranger. On espère que le ministère ira de l’avant avec ce projet.» Il recommande aussi aux patients d’éviter de sortir en cette période de fin d’année, et de se protéger, d’autant que l’on sait que le variant Omicron se propage à travers le monde.