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Réalité augmentée: un selfie avec le dodo désormais possible

4 janvier 2022, 17:00

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Réalité augmentée: un selfie avec le dodo désormais possible

Nouvelle année, nouveau (re) commencement. Et si on s’inspirait de quelques idées récentes où l’on a fait du neuf avec du vieux. De la créativité pour contribuer à réduire le gaspillage ou chérir le patrimoine. Tout simplement se souvenir d’où l’on vient. Pour tenter de savoir l’on va. Alors que nous nageons en plein dans l’incertain.

Vous croyiez tout savoir du dodo ? Oiseau-emblème qui a disparu depuis la fin du 17e siècle. Et si ce que l’homme a fait, l’homme pouvait défaire ? 

Direction le musée d’histoire naturelle à Port-Louis. On pouvait déjà y admirer un squelette complet du dodo – dont tous les os proviennent d’un seul oiseau – reconstitué à partir d’ossements trouvés lors de fouilles à Mare-aux-Songes entre 2005 et 2010. Maintenant, on peut le voir marcher dans son habitat et prendre un selfie avec lui. 

Cette expédition virtuelle dans le «monde perdu» du dodo est possible depuis octobre dernier. Cela, grâce à une application téléchargeable sur le portable qui utilise la réalité augmentée. Cette application a été réalisée par l’équipe d’Ingrid Bell, co-fondatrice et managing director d’Aestetika Studio. Cette application marque aussi l’entrée des nouvelles technologies dans le musée d’histoire à Port-Louis. 

Pour réaliser cette application, chaque ossement a été minutieusement scanné en 3D.

Comment ça marche ? Entrez dans le musée, traversez-le jusqu’au fond, pour arriver dans la galerie dédiée au dodo. Devant vous, dans la vitrine, squelette complet et divers fragments d’ossements de dodo se tiennent immobiles dans des présentoirs en verre. Téléchargez l’application et pointez votre portable/tablette en direction du dodo et sur l’écran, vous le verrez prendre vie. 

Reconstitution numérique 

Cette application permet de «transporter l’utilisateur dans le monde perdu du dodo», a expliqué la cofondatrice de l’agence qui a conçu l’application pour le musée de Port-Louis. Pour réaliser cette application, chaque ossement a été minutieusement scanné en 3D. Le squelette a par la suite été reconstitué numériquement. Une fois la masse corporelle déterminée, «on a pu voir à quoi ressemblait vraiment le dodo», indique la responsable. 

L’une des révélations de l’exercice : «la façon dont les cuisses du dodo sont reliées à son bassin indique qu’il marchait beaucoup plus droit que ce que l’on croyait jusqu’à présent», précise Ingrid Bell. L’oiseau était aussi, «plus grand, plus mince». Le scan en 3D de chaque os a pris trois ans, précise-t-elle. 

D’où viennent les images du dodo grassouillet ? Ce sont celles de «dodos en captivité, engraissés et gardés comme animaux de compagnie». Au fil du temps, des artistes se sont emparés du dodo. La caricature a fait le reste. 

L’application a également réinventé le cri du dodo. Ingrid Bell rappelle que des chercheurs de Cape Town «ont extrait de l’ADN de dodo à partir d’ossements trouvés à Mare-aux-Songes». L’étude de cet ADN montre que le dodo fait partie de la famille du Nicobar à camail (Nicobar pigeon), le Goura de Victoria (Victoria crowned pigeon) ou encore le Diduncule strigirostre (Samoa tooth-billed pigeon). «Nous avons utilisé tous les sons de ces oiseaux dans l’application Dodo Expedition.» L’objectif de l’application est de «créer un lien émotionnel avec le dodo».